Comment dissuader les lapins de s’attaquer à votre jardin

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Notre affection pour les lapins est universelle : ces créatures élégantes, attachantes et parfois touchantes jouent souvent le rôle de compagnons précieux. Cependant, lorsqu’ils évoluent en milieu naturel, leur présence peut devenir problématique pour les cultures. Leur instinct de survie et leur adaptabilité leur permettent de repérer rapidement les lieux riches en nourriture, qu’il s’agisse de votre jardin, votre verger ou votre potager, où ils s’attaquent aux jeunes pousses de légumes, aux racines ou à d’autres végétaux tendres que vous avez méticuleusement cultivés. Leur prolifération peut également être favorisée par une abondance de nourriture dans leur environnement, ce qui stimule leur reproduction rapide.

Face à cette situation, il ne faut en aucun cas leur faire du mal. Il est essentiel de mettre en place des stratégies pour les dissuader d’accéder à vos zones de culture ou pour limiter leur ingestion des plants. Cet article vous présente diverses méthodes éprouvées ou couramment utilisées pour atteindre cet objectif.

la clôture classique : une solution éprouvée

Construire une barrière solide, que ce soit à partir de matériaux artisanaux ou mécanisés, est souvent la première option. Cependant, il faut garder à l’esprit que les lapins sont d’excellents fouisseurs. Ils peuvent contourner rapidement une clôture mal conçue, surtout si celle-ci est simple ou improvisée. Pour garantir une efficacité optimale, une clôture doit respecter plusieurs critères essentiels :

  • Utiliser un grillage métallique aux mailles serrées, avec des trous de 2,5 cm maximum,
  • Enterrer le grillage sur toute sa longueur, à au moins 20 cm de profondeur. Bien que rusés, les lapins font face à des limites physiques, et après quelques tentatives infructueuses, ils finiront par abandonner leur invasion souterraine, cherchant d’autres accès.

Il est impératif que la barrière forme une continuité sans brèche. Les portes ou accès doivent être également protégés : il est conseillé de faire passer le grillage sous ces passages et de renforcer la partie inférieure avec un obstacle dur, comme une tôle ou un profilé de quelques centimètres de haut, empêchant tout passage par les dents des lapins. Pour plus de sûreté, certains jardinier renforcent la clôture souterraine par une couche de béton, une méthode très efficace contre les lapins sauvages, tout en protégeant vos cultures des rhizomes envahissants des plantations voisines.

Il est également recommandé d’entourer de grillage le tronc des jeunes arbres ou arbrisseaux que vous venez de planter, en les clôturant individuellement avec quelques piquets, puisqu’ils aiment dévorer ces jeunes pousses jusqu’au sol.

la clôture électrique : une option limitée

Une clôture électrique à basse puissance, alimentée en haute tension, peut repérer et dissuader les lapins à l’aide de plusieurs rangées de rubans conducteurs ou d’un filet électrifié d’environ 50 à 65 cm de haut. Ces systèmes sont généralement composés :

  • de rubans ou filets conducteurs, souvent en nylon ou en métal,
  • de piquets isolants en matière synthétique ou métallique,
  • d’anneaux isolants et d’un système de mise à la terre,
  • d’un générateur électrique, que ce soit sur secteur ou à batterie,
  • de câbles de connexion et de dispositifs de contrôle.

Ce type de clôture offre une protection limitée contre les passages souterrains, mais, combinée à une clôture en grillage, son efficacité s’en trouve renforcée. Des kits prêts à poser sont disponibles dans le commerce, facilitant leur installation.

les barrières végétales : une alternative écologique

Les clôtures végétales, qu’elles soient traditionnelles ou innovantes, constituent des solutions naturellement dissuasives, mais leur coût peut être élevé. Leur principe repose sur exploiter le sens olfactif développé des lapins, qui se repèrent à distance des plantes dont l’odeur leur est désagréable ou toxique. En créant une haie dense composée d’arbustes, d’herbes aromatiques ou d’arbres aux fragrances repoussantes (comme la lavande, l’absinthe, la menthe, le souci, ou encore la pivoine), vous pouvez former une barrière olfactive efficace. Ces végétaux forment une sorte de rempart naturel qui limite l’accès aux cultures.

En complément, la plantation de végétaux réputés pour repousser les lapins à proximité des zones sensibles renforce cette barrière. Parmi eux : l’ail, l’oignon, la ciboulette, la verveine, la rhubarbe ou l’aubergine. Ces plantes, en plus d’être cultivées dans votre espace, participent à un environnement moins accueillant pour ces animaux.

les répulsifs organiques et naturels

Les méthodes naturelles pour repousser ces rongeurs incluent l’utilisation de substances ou d’objets à odeur repulsive. Par exemple, disposer dans votre jardin des sachets bourrés de poils humains ou de poils d’animaux prédateurs tels que chiens, chats ou furets, constitue un moyen simple et économique. La fixation de rubans colorés enduits d’huile de cade ou d’urine de prédateur représentes également une stratégie efficace. Il est aussi possible d’éparpiller des petits tubes contenant des boules de naphtaline ou de saupoudrer du soufre ou de la litière pour chat dans les allées.

De plus, vaporiser régulièrement un mélange d’eau vinaigrée agrémentée de piments forts ou de poivre en poudre sur vos cultures costitue une barrière odorante. Attention toutefois à ne pas badigeonner vos plantes directement avec des produits susceptibles d’attirer d’autres prédateurs, comme les odeurs de lait ou d’œufs, qui pourraient exacerber le problème.

répulsifs commerciaux et chimiques

Les fabricants proposent divers produits à base de granules ou de poudres à déposer autour ou sur les plantations. Cependant, leur utilisation doit être encadrée, car la majorité de ces substances sont chimiques et peuvent poser des problèmes en agriculture biologique. Il est donc essentiel de respecter scrupuleusement les instructions du fabricant et de s’assurer de leur compatibilité avec une démarche respectueuse de l’environnement si vous privilégiez le bio.

les dispositifs à ultrasons : une option innovante

Les appareils à ultrasons autonomes, alimentés par batterie, émettent des ondes sonores inaudibles par l’homme, mais désagréables pour de nombreux animaux, y compris les lapins ainsi que d’autres prédateurs comme les renards. Ces dispositifs couvrent une surface pouvant atteindre 200 m² et sont déclenchés lorsqu’ils détectent la présence d’intrus par infrarouge. La diffusion d’ondes à haute fréquence, combinée à des signaux sonores ou lumineux, crée un environnement peu accueillant, poussant ces rongeurs à quitter la zone.

Bien que leur efficacité soit généralement reconnue, ces appareils doivent être placés à distance des habitations, car leurs ultrasons peuvent aussi perturber les animaux domestiques, tels que chiens, chats ou poules, ainsi que, parfois, les jeunes enfants. Leur usage doit donc être prudent et réfléchi pour éviter tout inconvénient.