Une espèce encore peu connue, le chien de prairie à queue noire est en train de gagner en popularité en tant que nouvel animal de compagnie (NAC). Adopter cet animal sauvage nécessite une réflexion approfondie, car si ses besoins fondamentaux ne sont pas satisfaits, il risque d’adopter un comportement inadapté. Qui est réellement le chien de prairie et quelles précautions prendre pour favoriser son épanouissement en captivité ?
Découverte du chien de prairie
Le chien de prairie, ou Cynomys, appartient à la famille des Sciuridae, dans l’ordre des Rodentia. Son nom lui vient à la fois de son environnement naturel – les prairies – et de son cri ressemblant à un aboiement de chien. Sur le continent américain, on distingue cinq principales espèces :
- Le chien de prairie mexicain
- Le chien de prairie de l’Utah
- Le chien de prairie du Colorado
- Le chien de prairie à queue blanche
- Le chien de prairie à queue noire
Ressemblance avec une marmotte
Malgré son nom, cette espèce ne ressemble pas du tout à un chien, en dehors de ses aboiements. Par proches cousins de l’écureuil, ces rongeurs affichent une silhouette robuste, avec un corps compact, une tête ronde et de petites oreilles. Leur pelage brun foncé sur le dos s’éclaircit vers le ventre. La longueur totale, queue comprise, oscille entre 30 et 40 cm, pour un poids compris entre 700 grammes et 1,5 kilogramme. En captivité, leur espérance de vie tourne généralement autour de 8 à 10 ans.
Vie en groupe et territorialité
Les chiens de prairie sont parmi les habitants les plus nombreux et emblématiques des vastes plaines d’Amérique du Nord. Autrefois en grand nombre, leur population a fortement diminué à cause de la chasse intensive exercée par les agriculteurs. Sur ces étendues riches en végétation, ces rongeurs s’organisent en colonies comprenant parfois plusieurs millions d’individus, qui creusent de complexes réseaux de tunnels souterrains. Chaque groupe est subdivisé en petites familles, généralement composées d’un mâle, de quelques femelles et de leurs jeunes, chacun gérant son propre système souterrain.
Adopter un chien de prairie
Seul le chien de prairie à queue noire est commercialisé comme animal de compagnie. La majorité de ces animaux proviennent de leur habitat naturel en Amérique, où ils sont capturés pour la domestication. Passer brusquement d’un environnement sauvage à une vie domestique peut engendrer des comportements exigeants ou agressifs si leurs conditions de vie ne répondent pas à leurs besoins naturels. Il est donc essentiel de ne pas les confier à n’importe qui, surtout pas aux jeunes enfants.
Cohabitation et comportement social
Le caractère très social de cette espèce oblige à maintenir au moins deux individus ensemble pour former une petite communauté, afin d’éviter des comportements problématiques. Il est conseillé d’introduire les deux animaux simultanément pour favoriser une bonne intégration, car une seule arrivée peut provoquer des conflits. Alors que les femelles s’entendent généralement bien, il est déconseillé de mettre plusieurs mâles ensemble, car cela peut conduire à des rivalités. En milieu naturel, la reproduction a lieu principalement sous terre, rendant la reproduction en captivité peu fréquente. Une paire de chiens de prairie peut pourtant cohabiter sans souci dans un même foyer.
Attention au mâle en période de reproduction
Il est crucial de surveiller le comportement du mâle adulte lors de la période de reproduction, soit automne ou hiver. La fluctuations hormonales peuvent provoquer des changements d’humeur, notamment une agressivité accrue. Le comportement habituellement inoffensif peut alors devenir problématique, avec des morsures douloureuses qui nécessitent des soins immédiats pour éviter des complications plus graves et une visite à l’hôpital.
Les options d’habitat en captivité
Il existe trois types d’aménagements possibles pour accueillir un chien de prairie :
- Enclos sécurisé : L’idéal est un espace entouré d’une grille enfouie pour prévenir toute tentative d’évasion, avec un aménagement permettant l’évacuation de l’eau. Ce type d’habitat offre suffisamment d’espace pour que l’animal s’épanouisse comme à l’état sauvage. Les clôtures en bois doivent être évitées, car le rongeur peut les rongé pour s’échapper.
- Terrarium spacieux : Un grand terrarium d’au moins 2 mètres de long, avec des éléments pour creuser tels que des tuyaux à larges diamètres, est une bonne option. Il offre suffisamment d’espace et d’opportunités pour que l’animal reproduise ses comportements naturels.
- Cage : cette option est généralement déconseillée étant donné que ses dimensions sont souvent trop petites. Si c’est la seule possibilité, il faut prévoir de sortir régulièrement l’animal pour des séances de marche, afin d’éviter qu’il ne devienne agressif ou ne perde de sa vitalité.
Alimentation du chien de prairie
Dans leur environnement d’origine, ces rongeurs herbivores se nourrissent principalement de graminées, mais ils consomment aussi diverses plantes, comme les pissenlits entiers. En captivité, une alimentation adaptée à leur régime naturel est indispensable, puisqu’on ne trouve pas de nourriture spécifique dans le commerce. Il faut privilégier des aliments riches en fibres, faibles en protéines et en graisses, pour assurer leur santé digestive :
- Un foin de haute qualité doit toujours être disponible en permanence ;
- Des herbes non traitées et des légumes frais peuvent compléter leur alimentation ;
- Fruits en petites quantités, en veillant à ne pas en abuser ;
- De temps à autre, des insectes vivants peuvent être offerts pour varier leur menu.
En captivité, il faut surveiller leur poids pour éviter l’obésité. Pour préserver leur santé, offrez-leur une alimentation équilibrée, proche de leur régime naturel, et assurez-vous qu’ils disposent d’un temps d’exercice suffisant pour rester actifs et en forme.