Depuis des millénaires, la faune sauvage a mis en place diverses stratégies pour affronter les saisons glaciales. Par exemple, certains oiseaux migrent vers des régions plus chaleureuses pour bénéficier d’un climat plus clément et d’une nourriture abondante, tandis que d’autres animales adoptent un sommeil profond appelé hibernation, accumulant des réserves de graisse pour survivre aux températures basses. La marmotte ou la tortue illustrent bien cette adaptation. D’autres, comme l’écureuil, ont imaginé des méthodes différentes pour continuer à se nourrir durant cette période difficile.
Quelle est l’alimentation typique des écureuils ?
Ce rongeur au pelage roussâtre voit son régime varier en fonction des saisons. Au printemps et en été, il se nourrit principalement de fruits juteux tels que cerises ou mûres, mais aussi de fleurs, de jeunes pousses, ou encore de petits invertébrés, comme des vers ou d’autres insectes. Lorsqu’une pénurie de ressources se fait sentir, il peut également être amené à dérober des œufs dans les nids d’oiseaux, un comportement qui témoigne de sa capacité d’adaptation. En automne et durant l’hiver, ses habitudes alimentaires évoluent, et il adopte une attitude plus stratégique. À l’approche de l’hiver, il commence à rassembler un maximum de nourriture, stockant ses réserves dans différents endroits en les enterrant dans le sol ou en les dissimulant dans des cavités dans les arbres. Son menu devient alors composé de fruits secs comme les glands, châtaignes et noisettes, mais aussi de champignons qu’il recueille après les avoir fait sécher, d’écorces ou encore de graines trouvées dans les pommes de pin.
Faut-il nourrir les écureuils pendant la saison froide ?
Nourrir ces petits mascottes à la saison hivernale peut sembler une bonne idée, notamment parce que cela permettrait de leur sauver la vie ou simplement d’observer leur comportement de plus près. Toutefois, cette pratique comporte certains risques. En leur fournissant régulièrement de la nourriture humaine, on pourrait leur transmettre de mauvaises habitudes, les amenant à attendre une assistance constante plutôt que de s’appuyer sur leurs propres stocks. Ce comportement pourrait mettre leur survie en danger à long terme, notamment si aucune source de nourriture naturelle n’est disponible et qu’ils comptent seulement sur l’aide humaine.
De plus, les réserves naturelles que constituent leurs caches jouent un rôle clef dans la biodiversité. En creusant de nombreuses caches pour stocker leur nourriture, les écureuils contribuent accidentellement à la reforestation lorsque certains de ces fruits oubliés germent, participant ainsi à la régénération naturelle des forêts. Leur habitude de cachette aide à maintenir un équilibre écologique précieux.
Il faut aussi considérer que le froid peut tuer certains écureuils, ce qui constitue un mécanisme naturel de régulation de leur population. Tenter de leur porter secours par la nourriture pourrait perturber cet équilibre, avec des conséquences négatives pour la faune locale. En définitive, intervention humaine en ce sens dépasse souvent la simple bienveillance, car elle pourrait favoriser une dépendance nuisible à l’espèce.
Par ailleurs, encourager les écureuils à se rapprocher des zones urbaines n’est pas sans danger pour eux. Ces petites créatures risquent davantage d’être victimes de prédateurs domestiques, comme les chats, ou d’être percutées par des véhicules. Leur insistance à se rapprocher des habitations augmente aussi leur exposition à d’autres dangers, en augmentant leur vulnérabilité.
En conclusion, bien que nourrir les écureuils en hiver puisse paraître généreux, cette pratique n’est pas sans implications importantes sur le plan écologique et pour la santé des animaux. Il est souvent préférable d’admirer leur ingéniosité naturelle, tout en respectant leur besoin d’autonomie pour préserver leur équilibre et la biodiversité locale.