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Ce petit insecte se distingue davantage par la tonalité de son chant que par sa silhouette. Son « cri » varie en fonction de la situation, notamment s’il s’adresse à une femelle ou à un rival. Préférant les zones bien ensoleillées, il défend farouchement son territoire. Malgré sa taille modeste, le grillon possède une certaine solidité !
Identité du grillon
Le Gryllus campestris, souvent appelé le grillon des champs, appartient à la catégorie des orthoptères, groupement qui inclut également les sauterelles et les criquets. En France, il fait partie d’une famille comptant une vingtaine d’espèces, et à l’échelle mondiale, près de 5 000 espèces sont recensées.
Description du grillon
La version adulte de cet insecte mesure généralement entre 20 et 26 millimètres. Son visage, presque sphérique, s’étire en une tête soutenue par de longues antennes fines. Son abdomen se termine par deux appendices visibles, appelés cerques. Comme d’autres insectes, il possède six pattes, dont les plus solides à l’avant facilitent son creusement pour ses terriers, en plus de ses pattes arrière adaptées au saut. Sa corpulence limite toutefois la portée de ses sauts, le poussant à se replier dans son abri lorsqu’il est en danger. Ses ailes, dites élytres, sont dures et servent principalement de protection, mais elles possèdent aussi des zones stridulantes permettant la production de sons.
distinction sexuelle
La différenciation entre mâle et femelle est évidente. Le mâle dispose d’une tête plus large et porte deux grandes antennes, essentielles pour communiquer avec ses pairs. Il possède également des organes sonores à la base de ses élytres. La femelle, quant à elle, se reconnaît grâce à une tarière en forme d’épée, située à l’extrémité de son abdomen, et à un long ovipositeur qu’elle utilise pour pondre ses œufs. La différence principale réside dans l’ovipositeur, absent chez le mâle.
reproduction du grillon
La période de reproduction s’étend de mai à juillet, sans qu’un véritable rituel d’accouplement ne soit nécessaire. Le mâle dépose un sperme sous forme de spermatophore à la base de la tarière de la femelle, qui le réceptionne grâce à ses valves génitales. Après la fécondation, la femelle plie son abdomen pour déposer ses œufs dans un sol humide à l’aide de son ovipositeur. Chaque femelle peut ainsi déposer plusieurs dizaines d’œufs, qui donneront naissance à des jeunes complètement formés quelques semaines plus tard.
habitat privilégié
On voit souvent le grillon dans les endroits exposés au soleil. Ses lieux de prédilection comprennent les terrains vagues, prairies naturelles, pâturages, chemins bordés de végétation et landes à bruyère. Parfois, il se cache dans nos pelouses, creusant un trou profond (de 10 à 30 cm) pour se protéger des intempéries ou des prédateurs. C’est aussi dans ces refuges qu’il passe l’hiver, bénéficiant d’une protection contre le froid, en attendant la saison favorable.
alimentation presque végétarienne
Le grillon des champs se nourrit principalement de matières végétales : racines, tiges, graines et autres végétaux, avec une préférence pour les graminées. Son rôle dans l’écosystème inclut le nettoyage du sol et des plates-bandes. Occasionnellement, il peut être attiré par des aliments d’origine animale, comme de petits insectes ou des résidus de congénère sec.
un insecte combatif
Ce petit solitaire n’apprécie pas la compagnie de ses semblables, sauf pour l’accouplement. Il vit seul dans son terrier, et ses réactions sont souvent agressives lorsqu’un intrus s’approche. Sa défense de son territoire peut entraîner de violents affrontements, parfois accompagnés de mutilations ou de décès chez l’un des adversaires.
le chant du mâle
Si vous entendez un son répétitif dans votre pelouse, il s’agit probablement du chant d’un grillon. Seuls les mâles produisent ces bruits, en frottant leurs élytres l’un contre l’autre. Deux zones membranes, la harpe et le miroir, amplifient leur stridulation, qui peut prendre plusieurs formes : un appel pour attirer la femelle, un chant de séduction ou une démonstration d’intimidation lors des affrontements. Pour éviter de s’auto-écouter, ces insectes désensibilisent leur système auditif lors de leurs chant.
prédateurs et curiosités
Parmi les ennemis naturels du grillon figurent araignées, lézards et hérissons. Il doit également faire face à un parasite, le ver Paragordius tricuspidatus, qui, une fois ingéré, le manipule mentalement pour qu’il se dirige vers l’eau. Le ver, mature, doit rejoindre un milieu aquatique pour se reproduire. Il sécrète une substance chimique qui altère le cerveau du grillon, modifiant son comportement. Impuissant face au danger, le grillon finit souvent par se noyer dans des eaux stagnantes ou dans des récipients, un phénomène qui fascine encore aujourd’hui les chercheurs.
quand le grillon devient un symbole de protection
La nature sédentaire du grillon le rend vulnérable face à la disparition de ses habitats naturels. La raréfaction des prairies, l’utilisation abusive de produits chimiques et le développement de la végétation haute dans les zones abandonnées contribuent à la diminution de ses populations. Pourtant, il joue un rôle écologique important en aidant à débarrasser le sol de ses déchets végétaux, et son chant est considéré comme un joyeux rappel de l’été. Pour favoriser sa présence dans votre jardin, il est conseillé d’éviter les pesticides, de limiter les engrais et de ne pas tondre trop court.