Renommée pour sa symbolique porte-bonheur, cette petite espèce d’insecte figure parmi celles que l’on retrouve fréquemment dans nos espaces verts. Qui n’a jamais été fasciné par la teinte vive de sa coque rouge ou par ses points noirs distinctifs ? Mais d’où viennent ces motifs et quelle est leur fonction, si tant est qu’ils en aient une ?
La coccinelle, ressemblant à une demi-sphère
Appartenant à la famille des coccinellidés, cette créature fait partie des coléoptères, un groupe également composé de scarabées et de hannetons. Elle se déplace grâce à ses six membres et dissimule ses ailes fragiles sous une carapace rigide, qu’elle déploie pour prendre son envol. Communément appelée ‘bête à bon Dieu’ ou, régionalement, ‘pernette’, sa silhouette est principalement hémisphérique. Sur l’ensemble de la planète, environ 6000 variétés de coccinelles ont été identifiées, chacune ayant ses particularités.
Variations de coloris et de motifs
Les nombreuses espèces dispersées à travers le monde exhibent une diversité remarquable de couleurs sur leurs élytres, ces coques protectrices qui recouvrent leurs ailes de vol. Il est important de noter que même au sein d’une même espèce, ces teintes peuvent présenter des différences. La majorité des coccinelles arborent une teinte rouge, mais d’autres peuvent être brunâtres, orangées, noires ou jaunes. Leurs dessins varient, allant de points et lignes à des tâches ou des carrés. Ces caractéristiques ont une origine génétique et dépendent aussi de l’environnement géographique dans lequel elles évoluent.
La coccinelle à 7 points en Europe
Parmi les espèces européennes, la plus courante est la coccinelle rouge (*Coccinella septempunctata*). De profil, elle apparaît comme ronde et bombée, avec de petites jambes et des antennes courtes. Ses élytres rouges-orangés sont ornés de six points noirs, tandis que le septième, plus grand, se situe à la jonction des deux coques. Elle est aussi l’une des plus imposantes, mesurant entre 3,5 et 5 millimètres en adulte et pesant environ 15 milligrammes. La durée de vie de cette espèce est d’environ trois ans.
La signification des points noirs
Les coccinelles présentent un nombre variable de points – généralement 2, 5, 7, 10, 14, 22, voire 24. Contrairement à l’idée reçue, ces motifs ne sont pas un indicateur de leur âge, leur espérance de vie restant néanmoins limitée à quelques années. Ces marques servent principalement à distinguer les différentes espèces, empêchant par exemple l’accouplement entre coccinelles aux motifs différents.
Origine des points noirs
À leur sortie de la chrysalide, ces insectes ont des élytres jaunes, sans motifs. Leurs teintes rouges et leurs motifs noirs apparaissent en quelques heures, sous l’effet de pigments pigmentés en noir, comme la mélanine, qui se forment lors de la maturation. La couleur rouge vif ainsi que les points noirs sont donc une conséquence génétique, leur nombre étant quant à lui fixé dès la naissance et immuable avec l’âge.
Les points comme mécanisme de défense
Au-delà d’un moyen d’identification, ces motifs jouent un rôle crucial dans la stratégie de survie de la coccinelle. Leur coloration indique souvent une toxicité, dissuadant ainsi certains prédateurs comme les oiseaux ou les fourmis. Lorsqu’elles sont attaquées, ces insectes adoptent une attitude de défense en se retournant et en libérant un liquide amer, chargé d’alcaloïdes, dont l’odeur désagréable repousse leurs ennemis. Ce processus, appelé autohémorrhée, consiste en l’exsudation d’un liquide irritant par leurs pattes ou lors de manipulations.
La coccinelle, alliée du jardinier
Dans les jardins, la coccinelle est un auxiliaire précieux, se nourrissant de nombreux petits parasites nuisibles : pucerons, cochenilles, acariens… Une seule coccinelle à 7 points peut dévorer jusqu’à 250 pucerons par jour, ce qui représente une cinquantaine de milliers au cours de sa vie. Au printemps, elles pondent chacune plusieurs centaines d’œufs en petits bouquets, souvent au cœur des colonies de nuisibles. Après éclosion, leurs larves commencent une chasse intensive. Reconnues comme un insecticide naturel, ces insectes sont des alliés indispensables pour le maintien d’un jardin équilibré.
La coccinelle, symbole de chance
La réputation de la coccinelle comme porte-bonheur remonte à une légende du Moyen Âge. Lorsqu’un condamné allait être exécuté, un bourreau vit une coccinelle se poser sur son cou. Malgré ses efforts pour l’expulser, l’insecte revenait toujours. Finalement, le roi Robert II intervint en accordant une grâce à l’homme, croyant que cette intervention miraculeuse était favorisée par la présence de l’insecte. La légende s’est perpétuée, associant ces magnifiques coléoptères à la chance et à la protection.