De nombreuses personnes tendent à éviter tout contact avec les insectes, percevant souvent ces êtres comme une menace. L’instinct peut faire craindre à l’humain qu’un insecte, même minuscule, représente un danger, même si cette crainte n’est pas toujours justifiée. Cependant, certains insectes, notamment certaines espèces de fourmis, peuvent réellement présenter des risques, même si ces dangers restent généralement limités. Ces encounters peuvent provoquer des désagréments, tels que des irritations suite à une piqûre ou un bouton inesthétique. Les fourmis, bien qu’impressionnantes et intrigantes, méritent d’être approchées avec prudence. Dans cette optique, nous allons explorer comment ces insectes se défendent et comment réagir face à une morsure ou une piqûre inattendue.
Une fourmi pique-t-elle ou mord-elle ?
La majorité des fourmis a la capacité de mordiller, mais seules certaines peuvent également injecter un venin par piqûre.
Sur la tête de chaque fourmi, deux structures appelées mandibules lui permettent de saisir, couper ou percer. Ces mandibules ne jouent pas un rôle dans l’alimentation ; celle-ci se fait par la bouche, divisée en deux mâchoires, équipée d’une lèvre inférieure qui facilite la succion et le léchage.
Au bout du corps, certaines fourmis, notamment celles issues des groupes Myrmicinae et Ponerinae, possèdent un aiguillon contrôlé par de puissants muscles. Deux glandes associées à cet aiguillon libèrent des substances telles que des alcanes et hydrocarbures : il s’agit de la glande à poison et de la glande Dufour.
Les fourmis dépourvues d’aiguillon possèdent néanmoins ces mêmes glandes. La glande à poison ne sert pas exclusivement à tuer leurs proies ; elle sert aussi à relâcher des phéromones pour marquer une piste, avertir la colonie en cas de menace ou neutraliser des bactéries. Chez certaines espèces comme les Formicinae et Dolichoderinae, si l’aiguillon a disparu, les femelles peuvent encore projeter du venin via leur cloaque.
Les risques que représentent les fourmis pour l’homme
Le comportement face aux fourmis varie selon les régions du globe. En Europe, notamment dans les zones tempérées, les fourmis agressives sont rares, et leur dard, souvent très petit, ne perce généralement pas la peau humaine. Dans d’autres parties du monde, comme en Afrique, en Amérique centrale ou en Australie, la situation est différente. Ces régions abritent des espèces à dards plus gros, capables de provoquer des piqûres douloureuses.
Parmi ces espèces, les fourmis rouges sont reconnues pour leurs piqûres particulièrement douloureuses, lesquelles sont souvent perçues différemment selon la tolérance de chacun à la douleur. Leur mode d’attaque commence par une morsure pour s’accrocher, suivie d’une piqûre injectant un venin qui peut causer une sensation de brûlure. Ce venin, acide, déclenche généralement une réaction locale sous forme de papule en réponse à l’histamine, semblable à celle provoquée par les poils urticants d’une ortie. Une piqûre répétée peut conduire à une sensibilisation et, à terme, à une réaction allergique plus prononcée.
Que faire en cas de piqûre de fourmi ?
Lorsqu’une piqûre survient, la première étape consiste à nettoyer la zone affectée à l’eau savonneuse. Ensuite, il est conseillé d’appliquer un antiseptique pour limiter l’infection. Si le gonflement devient important ou si la réaction semble sévère, il faut consulter un professionnel de santé rapidement.
Dans certains cas, il n’est pas toujours possible d’accéder à du savon ou à un antiseptique. En situation d’urgence, mâcher une feuille de plantain ou de mauve puis l’appliquer directement sur la piqûre peut aider à soulager la douleur, un peu comme le ferait un remède contre une piqûre d’ortie.
Les feuilles de plantain se reconnaissent facilement : elles sont disposées en rosette, avec une forme allongée rappelant une oreille de lapin, présentant cinq nervures (une centrale et deux de chaque côté). Pour ceux qui pratiquent l’homéopathie, il est possible de compléter le traitement en prenant des granules d’Urtica urens ou Formica rufa à une dilution de 15CH, en suivant les recommandations appropriées.
Les autres stratégies de défense adoptées par les fourmis
Certaines espèces de fourmis produisent de l’acide formique, une substance chimique corrosive qui peut irriter certains prédateurs. Le cas typique est celui des ouvrières Tetramorium caespitum, originaires d’Europe.
Plus inhabituel, certains groupes comme les Camponotus saundersi, présents en Asie du Sud-Est, ont développé un comportement d’autothysie : en cas d’attaque, ces fourmis éclatent leur propre corps pour libérer des substances toxiques et adhésives, une tactique qui décourage leurs ennemis.
De plus, plusieurs espèces ont recours au mimétisme, imitant l’apparence d’autres insectes ou objets dans leur environnement afin d’éviter d’attirer l’attention des prédateurs. La sécurité de certains nids repose également sur une conception ingénieuse, leur permettant de défendre efficacement leurs entrées, à l’image de véritables forteresses naturelles.
Pour éviter de se faire piquer, il est primordial d’adopter une attitude prudente en approchant des colonies ou en explorant la nature. Les fourmis n’attaquent généralement qu’en cas de provocation, comme lorsqu’on dérange leur nid ou qu’on marche dessus accidentellement. Lors d’un pique-nique, il est conseillé de rester vigilant, de ne pas piétiner une fourmilière, ni de s’asseoir directement à proximité. Pour plus de sécurité, l’usage d’un répulsif naturel à base d’huiles essentielles de citronnelle ou d’eucalyptus, ou d’huile de coco, peut également dissuader leur attaque.