Les processionnaires du pin sont des insectes qui, malgré leur rôle dans la biodiversité, peuvent devenir un véritable problème lorsqu’ils s’installent dans des zones urbaines ou forestières. Leur présence nécessite des mesures de contrôle précises pour éviter des dégâts environnementaux et de santé publique. Cet article vous guide pour concevoir un dispositif efficace afin de vous protéger, ainsi que votre environnement, contre ces nuisibles.
Quelles sont les caractéristiques des processionnaires ?
Ces insectes sont aussi connus sous le nom de « chenilles processionnaires du pin » ou Thaumetopoea pityocampa. Leur cycle de vie comporte plusieurs étapes : de l’œuf à la larve, puis à l’adulte qui devient papillon.
Leur nom vient de leur comportement particulier : se déplacer en file indienne, formant une véritable procession. Les œufs éclosent généralement en septembre, donnant naissance à des larves qui demeurent sur l’arbre. Vers leur quatrième stade, elles construisent des nids d’hiver qu’elles quitteront au printemps. Guidées par une femelle, elles quittent l’arbre pour s’enfouir dans le sol, à une profondeur de 5 à 20 cm, dans un endroit ensoleillé.
Leurs procession peuvent atteindre 40 mètres de longueur, avec un groupement pouvant s’étendre sur plusieurs mètres. Ce comportement collectif leur confère plusieurs avantages, notamment une meilleure protection contre les prédateurs, car les grands groupes sont moins vulnérables qu’individuellement.
La majorité de leur développement se déroule sur des conifères, principalement des pins, mais elles peuvent aussi s’attaquer à d’autres conifères ou, exceptionnellement, à des feuillus. Leur cycle se synchronise avec celui des aiguilles de ces arbres, exploitant les jeunes pousses riches en nutriments. Leur habitude de résister aux défenses naturelles des pins, comme la résine, leur permet de se nourrir sans subir de dégâts majeurs, leur offrant un avantage évolutif face à d’autres espèces.
Quels sont les enjeux liés à leur présence ?
La consommation des aiguilles par ces chenilles affaiblit considérablement les arbres, pouvant conduire à leur défoliation totale ou partielle. Une telle défoliation réduit leur capacité à effectuer la photosynthèse, compromettant leur croissance et leur santé globale.
Dès le troisième stade larvaire, les chenilles deviennent urticantes, présence qui perdure jusqu’à la fin de leur phase larvaire. Leurs poils, en forme de harpons microscopiques, contiennent une toxine appelée thaumétopoéine. Lors d’un contact, cette toxine peut être dispersée dans l’air par le vent, augmentant le risque de contact accidentel. Ces poils représentent un danger pour l’homme comme pour les animaux : en touchant la peau, les muqueuses ou les yeux, ils peuvent provoquer des réactions allergiques sévères, des démangeaisons, des irritations cutanées ou des troubles respiratoires, surtout si l’animal ingère ces larves.
Comment détecter la présence de ces chenilles ?
La vigilance est essentielle pour repérer une infestation de processionnaires, surtout pendant leur période d’activité, généralement de l’automne au printemps.
La présence de nids de cocons blanc, faits de soie et de coton, installés dans les branches, est un indicateur clé. Ces structures se montrent particulièrement en hiver, lorsque les arbres sont sans feuilles. Leur aspect peut évoquer des toiles d’araignée ou des boules de mousse, mais leur emplacement dans la partie supérieure des arbres facilite leur repérage.
Si vous remarquez une réduction notable des aiguilles ou des branches dénudées, cela peut également signaler une infestation importante, car les chenilles se nourrissent des feuilles, affaiblissant l’arbre.
Cependant, il est souvent trop tard une fois que la procession a commencé et que les chenilles sont parties s’enterrer dans le sol.
Comment élaborer un piège efficace ?
Pour fabriquer un dispositif de capture, voici les matériaux nécessaires :
- Une plaque de plexiglas fine adaptée à l’enroulement autour du tronc ;
- De la mousse en forme de cylindre (type bas de porte) ;
- Un tube suffisamment large pour éviter le blocage par les chenilles ;
- Un tuyau pouvant provenir d’un appareil à laver ;
- De la colle de type néoprène ;
- Une sangle de serrage ou cliquet ;
- Des œillets à sertir, des clous ;
- Un sac robuste ;
- De la terre ou du gravier pour ajouter du poids.
Commencez par mesurer le diamètre du tronc à traiter. Découpez la mousse en fonction de cette dimension, en soustrayant la largeur du tube. Taillez également une bande de plexiglas dont la longueur concerne le périmètre du tronc, en y rajoutant une marge supplémentaire de 20 cm pour assurer une étanchéité parfaite. La hauteur minimale doit être de 10 cm.
Fixez la mousse le long du bord de la plaque de plexiglas à l’aide de la colle adaptée. Positionnez ensuite ce montage autour du tronc, en insérant le tuyau dans la zone de rupture de la mousse. Serrez solidement avec la sangle ou le cliquet. La sortie du tuyau doit être alignée au même niveau que la mousse pour permettre aux chenilles de tomber à l’intérieur.
Remplissez le fond du sac avec quelques centimètres de terre ou de gravier pour donner du volume et faciliter leur entrée, puis fixez le sac en le plaçant autour du tube, en repliant le bord plusieurs fois pour renforcer sa solidité. Il faut éviter tout espace par où les chenilles pourraient s’échapper, en veillant à ce que le tube ne touche pas la terre pour empêcher leur remontée.
Installez enfin des œillets à sertir pour fixer solidement le sac à l’arbre, en l’accrochant à l’aide de clous adaptés.
La mise en place du dispositif
Le début du printemps est la période idéale pour déployer ce type de piège, avant que les chenilles ne descendent pour s’enterrer. Pour optimiser son efficacité, il doit être placé à une hauteur comprise entre 50 cm et 1 m au niveau du tronc, où elles commencent généralement leur migration vers le sol.
Avant toute installation, il est conseillé de nettoyer la surface du tronc pour supprimer mousses, lichens ou débris, afin d’assurer une parfaite adhérence du piège.
Surveillez régulièrement le dispositif pour vérifier son bon fonctionnement et évacuer le sac rempli lorsque nécessaire. Une inspection fréquente permet de détecter tout problème et d’effectuer les réparations rapides. Une fois le sac plein, il doit être brûlé de manière sécurisée, en portant un masque respiratoire, des gants, et en évitant tout contact avec la peau ou les yeux, en préférant toujours s’éloigner du vent pour éviter que la toxine ne se propage.