Les myriapodes, couramment désignés sous le nom de mille-pattes, sont une catégorie d’invertébrés se distinguant par leur nombre important de pattes, bien supérieur à six. Contrairement aux insectes, leur corps s’étire en longueur et se divise en plusieurs segments, généralement au moins neuf, à partir desquels émergent une ou deux paires de pattes. Certaines personnes peuvent être révoltées par leur apparence, mais la question cruciale concerne leur dangerosité pour l’humain. Nous allons examiner en détail quatre des espèces les plus courantes en France pour déterminer si elles présentent un risque.
La Scutigère véloce
La version adulte de cette myriapode possède une quinzaine de paires de pattes, et sa longueur avoisine 3 cm. Son nom vient de sa capacité à se mouvoir rapidement, à raison d’environ 40 centimètres par seconde. En se nourrissant d’insectes, elle constitue un agent de lutte contre certains nuisibles domestiques puisqu’elle chasse et détruit punaises de lit, moustiques et autres insectes indésirables. Bien qu’elle puisse piquer, il est peu probable qu’elle le fasse, et une morsure s’apparente davantage à une piqûre de guêpe, provoquant une douleur passagère.
Ce myriapode privilégie les environnements humides et obscurs, tels que les caves, les salles de bain ou les conduits d’aération, ce qui explique qu’on puisse le croiser dans une maison. Il évite la lumière et n’a pas d’intérêt à entrer en conflict avec l’homme. Sa présence dans un habitat humain est généralement passagère et avantageuse puisque son rôle de prédateur contribue à réguler certains insectes nuisibles.
La scolopendre méditerranéenne
Ce grand mille-pattes mesure entre 8 et 12 cm. Sa préférence va aux zones sèches où il chassé ses proies, composées de petits vertébrés ou d’insectes. Son habitat se limite souvent au climat méditerranéen, et il se trouve rarement en intérieur. La scolopendre possède 21 paires de pattes, ce qui en fait l’un des plus imposants invertébrés en France. Sa coloration varie du jaune ocre au brun, avec des bandes foncées sur le dos.
Il est peu probable de lui marcher dessus, car il est nocturne et évite le contact avec l’homme. En cas de morsure, la douleur peut être intense et durer une quinzaine de minutes, période pendant laquelle le venin agit. Cependant, il n’y a pas lieu de paniquer : un simple traitement anti-douleur fourni par un médecin suffit en général à soulager rapidement l’inconfort.
L’ipule
Ce petit myriapode ne dépasse pas 3 cm en France et se nourrit principalement de matière organique en décomposition, comme les feuilles mortes ou le bois pourri. Il se rencontre souvent dans ces milieux, mais il ne présente aucun danger pour l’humain ni pour les animaux domestiques, étant totalement inoffensif.
Le Glomeris
Avec ses 1 cm de long, cet invertébré à l’aspect de carapace est fréquemment confondu avec un cloporte par ceux qui ne sont pas experts. Lorsqu’il se sent menacé, il roule sur lui-même en formant une boule, mimant une petite bille. Comme l’ipule, il se nourrit de matière organique et possède une nature inoffensive. On le trouve surtout dans des zones humides extérieures, comme dans la terre, parmi les feuilles ou sur les troncs d’arbres.
Au sein de la diversité des mille-pattes présents en France, des recherches menées entre 2015 et 2018 en Ardèche, en particulier sur le site de Païolive, ont permis de faire progresser la connaissance sur ces créatures. Ces études ont également permis de découvrir une nouvelle espèce baptisée Lithobius aberlenci, illustrant combien la richesse de la biodiversité reste encore largement mystérieuse.
Crédit photo : Fritz Geller-Grimm