Les orthoptères sont un groupe d’insectes dont le nom évoque leurs ailes particulières. Leur nom, d’origine grecque, désigne des insectes aux ailes plates ou droites. Au total, près de 20 000 espèces existent dans le monde, dont environ 220 en France. Parmi elles, une majorité de criquets, mais aussi des sauterelles et des grillons. Voici une présentation des principales caractéristiques qui définissent ces animaux fascinants.
La tête : une première caractéristique essentielle
Chez ces insectes, le corps se divise en trois segments fondamentaux : la tête, le thorax et l’abdomen. La tête, orientée perpendiculairement à l’axe du corps, est typiquement volumineuse et arrondie. Elle possède plusieurs éléments clés : une paire d’antennes souvent longues ou courtes, des yeux généralement en proportions impressionnantes, des mandibules robustes utilisées pour mâcher, ainsi que des palpes sensori-moteurs. Les antennes, lorsqu’on les observe au microscope, révèlent une succession d’étranglements et de renflements, donnant l’apparence d’un collier de perles. Selon l’espèce, elles peuvent être très courtes ou extrêmement longues, comme chez les sauterelles. Les orthoptères ont aussi des pièces buccales spécialisées, visibles à l’extérieur, équipées de mandibules puissantes pour broyer leur nourriture.
Le thorax : la zone de mouvement et de saut
Le corps de ces insectes est assez massif, mesurant généralement entre 5 millimètres et 15 centimètres. La partie supérieure du thorax, recouverte d’un bouclier appelé pronotum, est robuste. Le thorax supporte deux paires d’ailes : la première, dure et ocellée, est appelée “tegmen” et sert souvent à recouvrir la seconde paire, plus délicate et repliée lors du repos. La longueur des ailes varie selon les espèces, pouvant dépasser ou être inférieure à celle du corps. Cette structure étant placée à l’extérieur du corps, ils sont classés parmi les orthoptères exoptérygotes, c’est-à-dire ayant des ailes qui se déploient à l’extérieur. Le thorax porte aussi trois paires de pattes, la paire postérieure étant particulièrement adaptée au saut grâce à ses fémurs puissants et longs, contrairement à celles des grillons, qui sont souvent écartées du corps et de coloration variable.
L’abdomen : détails et reproduction
La dernière partie du corps est cylindrique et équipée de cerques, de longueur variable, ainsi que de pièces génitales. Chez le mâle, ces dernières sont parfois dissimulées, alors qu’elles sont clairement visibles chez la femelle. La reproduction intervient après une ou plusieurs mues, avec la ponte souvent effectuée peu de temps après. Certaines espèces déposent leurs œufs dans le sol, grâce à un organe appelé ovipositeur, tandis que d’autres choisissent des sites comme les fissures d’écorce ou des végétaux riches en moelle. Le développement des œufs peut être long, nécessitant jusqu’à plusieurs années dans certains cas.
La production de sons : une communication spécifique
Les orthoptères émettent des sons caractéristiques, appelés stridulations, qui servent à diverses fonctions selon les espèces. Ces « chants » peuvent servir à attirer un partenaire lors de la reproduction, à marquer leur territoire ou à se défendre. Chez la majorité des sauterelles et grillons, seuls les mâles produisent ces sons en frottant leurs ailes ensemble : la râpe stridulatoire située sur le tegmen gauche est frottée contre un grattoir appelé archet, permettant la création de vibrations sonores. Les criquets, eux, utilisent une méthode différente en frottant leurs pattes postérieures contre leurs ailes.
La métamorphose incomplète : un cycle de vie spécifique
Leur cycle de vie comprend trois étapes : œuf, larve, adulte. Cependant, ils se distinguent par une métamorphose dite incomplète ou hémimétabole, où la larve ressemble déjà à l’adulte, à l’exception de l’absence d’ailes et d’organes reproducteurs développés. La plupart des orthoptères ont un régime alimentaire principalement végétal, même si certains, comme les grillons, peuvent aussi se montrer carnivores. La durée de développement des œufs peut varier en fonction de l’espèce, allant parfois jusqu’à plusieurs années.
Comment assurer la protection des orthoptères ?
La préservation de ces insectes repose principalement sur des pratiques agricoles respectueuses de leur habitat, comme le pâturage extensif et la fauche régulière. Il est essentiel de choisir le bon moment pour faucher, en évitant notamment la période de ponte, qui s’étend généralement de mai à août pour certains. Pour favoriser leur survie, il est recommandé de limiter la fréquence des fauches à environ une fois par an, de différencier les zones d’entretien, de couper à une hauteur minimale de 10 cm, d’utiliser des outils manuels comme la faux, et de laisser sécher le foin sur place. Ces gestes simples contribuent à maintenir un environnement favorable à leur développement.