Les hyménoptères : caractéristiques, habitats et modes de vie

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Les insectes que l’on appelle communément abeilles et fourmis sont souvent évoqués dans le contexte de l’entomologie. Alors que l’un possède des ailes et l’autre non, ces deux organismes appartiennent à la même vaste famille des hyménoptères. Dans le présent article, nous explorerons cette importante classe d’insectes, en mettant en lumière leurs similitudes, leurs particularités, ainsi que les habitats dans lesquels elles évoluent, parmi les quelque 145 000 espèces connues à ce jour.

Présentation des hyménoptères

Le terme « Hymenoptera » dérive de deux mots du grec ancien : « hymen » signifiant membrane, et « pteron » désignant l’aile. La majorité des hyménoptères se différencient par leur paire d’ailes membraneuses, bien que certaines espèces, comme certaines fourmis, puissent en être dépourvues. Selon diverses études, le nombre d’espèces recensées oscille entre 115 000 et 155 000, réparties en plus d’une centaine de familles. En France, on estime leur présence à près de 9 000. La totalité des hyménoptères pourrait dépasser un million et demi d’espèces encore à découvrir ou à décrire. Ces insectes auraient émergé il y a environ 200 millions d’années et sont présents sur tous les continents, sauf en zones arctiques. La classification de cette famille se divise en deux grands groupes :

  • Les apocrites, avec plus de 135 000 espèces ;
  • Les symphytes, comptant plus de 8 000 espèces.

Différenciation entre apocrites et symphytes

Les hyménoptères sont généralement répartis en deux sous-ordres : les apocrites et les symphytes. Leur distinction repose sur plusieurs traits morphologiques :

  • Les apocrites ont un abdomen séparé du thorax, ce qui leur confère une silhouette élancée. Parmi eux, on trouve :
  • Les aculéates, caractérisés par leur nervation alaire complexe et des antennes de jusqu’à 13 segments. Leur organe ovipositeur est souvent muni d’un aiguillon venimeux qu’ils utilisent pour se défendre ou pour chasser. Cet infra-ordre regroupe des insectes sociaux et pollinisateurs comme les abeilles, fourmis, bourdons, guêpes ou frelons ;
  • Les térébrants, dont la nervation alaire est simplifiée et qui possèdent des antennes de 16 segments ou plus. Beaucoup sont des parasitoïdes élevés pour la lutte biologique contre d’autres insectes ;
  • Les symphytes, également appelés mouches à scie, présentent un abdomen directement attaché au thorax. Les femelles de cette sous-classe disposent d’un organe en forme de scie pour couper les feuilles avant de pondre. Les larves se nourrissent principalement de végétaux, pouvant ainsi causer des dégâts importants aux cultures. Les insectes les plus représentatifs de ce groupe sont les tenthrèdes.

>Caractéristiques communes aux hyménoptères

Ce groupe d’insectes partage plusieurs traits fondamentaux, notamment le fait qu’ils effectuent une métamorphose complète durant leur cycle de vie, comprenant quatre étapes clés. Parmi ces caractéristiques, on peut souligner :

  • La possession de deux paires d’ailes membraneuses, souvent assemblées par des petits crochets lors du vol (sauf quelques espèces aptères, comme certaines fourmis) ;
  • Les ailes antérieures plus larges que les postérieures ;
  • Des pièces buccales adaptées pour broyer, lécher ou aspirer, selon leur alimentation (souvent grâce à une trompe) ;
  • Une taille variant de 0,13 mm à 105 mm ;
  • Une paire d’antennes segmentées avec une certaine diversité selon chaque espèce ;
  • Une reproduction sexuée où les mâles sont haploïdes, ne possédant qu’un seul chromosome, tandis que les femelles ont un sperme haploïde pour leur descendance ;
  • Un corps divisé en trois segments : la tête, le thorax et l’abdomen, avec un cou flexible permettant la rotation ;
  • Un dard situé à l’extrémité de l’abdomen, absent chez les mâles, qui ne peuvent donc pas piquer.

Alimentation des hyménoptères

Selon leur cycle de vie, ces insectes peuvent adopter des régimes alimentaires variés : phytophage, insectivore ou parasitoïde. La majorité investit dans une alimentation végétale à l’état larvaire, puis devient carnivore ou entomophage à l’état adulte. Voici un aperçu de leurs menus :

  • Les hyménoptères phytophages s’alimentent de feuilles, nectar, pollen, fruits ou sève, qu’ils prélèvent sur les végétaux ou au sol ;
  • Les insectivores sont de redoutables prédateurs qui chassent d’autres insectes pour se nourrir ;
  • Les parasitoïdes pondent leurs œufs dans ou sur d’autres insectes, leurs larves se développant en se nourrissant de leur hôte jusqu’à sa mort.

Note :

– Chez les apocrites, les larves sont majoritairement parasitoïdes d’arthropodes, bien que certaines puissent se nourrir de matières végétales ou être prédatrices ;

– Les adultes de ces insectes butinent ou se nourrissent de tout, certains étant omnivores ou prédateurs, comme les guêpes ou frelons ;

– Les larves de symphytes sont souvent phytophages et considérées comme des ravageurs qui endommagent les cultures ;

– Leur phase adulte, elle, se nourrit souvent de nectar ou de pollen, ou peut chasser pour se nourrir.

Cycle de vie des hyménoptères

Les hyménoptères, ayant une métamorphose complète, traversent quatre principales étapes dans leur développement :

  • Œuf : après accouplement, la femelle dépose ses œufs dans des tissus végétaux ou animaux, qu’elle a creusés à l’aide de son ovipositeur ;
  • Larve : à l’éclosion, la larve peut ressembler à un ver ou une petite chenille, avant de grandir en muant plusieurs fois ;
  • Nymphe : enfermée dans un cocon ou une pupe, la larve se métamorphose en une nymphe souvent pourvue d’appendices, étape immobile souvent associée à l’hivernation ;
  • Adulte : l’imago sort de son cocon ou de sa pupe sous une forme ailée ou complète, capable de se déplacer et de se reproduire.

Hyménoptères : alliés ou nuisibles ?

La présence de ces insectes dans un environnement peut avoir des effets variés. Si certaines larves, comme celles des symphytes, ravagent les cultures, leur rôle écologique est souvent positif. La contribution majeure des hyménoptères réside dans la pollinisation, notamment par les abeilles. De plus, leurs capacités parasitoïdes jouent un rôle crucial dans la régulation des populations nuisibles en agriculture, notamment à travers des espèces utilisées en lutte biologique, comme : Aphidius colemani, pour contrôler les pucerons ; Amitus spiniferus, contre certains mouches, ou Trissolcus basalis pour lutter contre les punaises vertes. Leur action permet de préserver l’équilibre naturel tout en limitant l’utilisation de pesticides.