De nombreux jeunes ont tendance à s’agiter dès qu’une guêpe tourne autour de leur boisson sucrée ou de leur glace. Ces insectes peuvent provoquer une certaine crainte, mais en réalité, leur danger est souvent exagéré. En apprenant à mieux connaître ces créatures, il devient plus facile de rester calme et même d’observer leurs comportements de près. Avant de croiser une de ces guêpes, cet article vous invite à découvrir tout ce qu’il faut savoir sur les guêpes polistes, une famille fascinante.
Identification d’une guêpe poliste
Le monde est peuplé de milliers d’espèces différentes de guêpes, dont certaines vivent en solitaire, comme la guêpe maçonne ou la guêpe potière, tandis que d’autres adoptent une vie sociale. Le groupe des guêpes sociales se divise en trois catégories principales : celles que l’on rencontre communément, celles dites germaniques, et enfin celles regroupant environ 300 espèces, les guêpes polistes, aussi appelées Polistinés.
Partager une structure corporelle particulière est courant chez ces insectes. Une guêpe poliste dispose notamment de :
- Trois paires de pattes adaptées à la marche,
- Deux ensembles d’ailes transparentes, la paire arrière étant plus petite et reliée à la précédente, ce qui peut donner l’impression qu’elle ne possède qu’une seule paire d’ailes,
- Une tête avec des caractéristiques propres,
- Un thorax dépourvu de poils,
- Un abdomen distinct du thorax, formant la fameuse taille fine en forme de guêpe,
- Un appareil buccal adapté au broyage et au lèchement,
- Un dard rétractile lisse, peu visible lorsqu’il n’est pas en position de défense, capable d’être utilisé plusieurs fois.
La taille de ces guêpes peut varier selon leur espèce. En France, une douzaine d’espèces de guêpes polistes ont été recensées. Originaire d’Europe, cette famille s’est exportée en Australie et en Amérique du Nord, où certaines espèces sont aujourd’hui considérées comme envahissantes. Le nom « poliste » dérive du grec polistês, signifiant « bâtisseur de ville ».
Parmi ces espèces, le poliste gaulois (Polistes dominulus) est le plus répandu en France. Comparé à la guêpe commune (Vespula vulgaris), il est plus élancé et présente une silhouette plus fine. Sa taille oscille entre 1,2 cm et 1,5 cm, avec une reine qui dépasse légèrement, atteignant 1,8 cm. On peut facilement la différencier grâce à l’extrémité de ses antennes en forme de massue, de couleur jaune-orangé, contrastant avec celles, noires, des autres espèces. En vol, elles exhibent leurs longues pattes arrière qui pendent : une vue qui peut surprendre celui qui ne connaît pas ces insectes. Au repos, leurs ailes sont déployées de chaque côté du corps.
Le nid pédonculé des guêpes polistes
La structure de leur nid témoigne d’un véritable savoir-faire artisanal. Construits à partir de fibres végétales issues de bois mort ou de tiges de plantes, les guêpes mélangent ces matériaux avec leur salive pour obtenir une pâte semblable à du papier. La couleur grise de cette substance lui vaut leur surnom en anglais, paper wasp.
Les guêpes polistes construisent généralement leur nid dans des endroits exposés, secs et à l’abri. On peut le voir sous une pierre, dans un tronc d’arbre, derrière des volets, sous une toiture ou même dans une boîte aux lettres. Ce nid est plus petit que ceux d’autres guêpes, avec seules quelques ouvrières en activité. Sa structure est entièrement visible puisqu’il n’est pas recouvert d’une enveloppe protectrice. La construction se déroule en plusieurs étapes :
- Préparer le support de fixation,
- Créer le pédoncule sur lequel sera suspendu le nid,
- Ériger une paroi verticale à l’extrémité du pédoncule,
- Assembles la première cellule de la structure.
Après cette étape, les autres cellules sont édifiées autour de la première, suivant un motif hexagonal précis. Le positionnement suspendu du nid est une stratégie efficace pour limiter les attaques des fourmis, et ainsi protéger la colonie. Chaque nid est utilisé uniquement durant une saison.
De tempérament plutôt paisible, les guêpes polistes peuvent adopter une attitude plus défensive si on s’approche trop rapidement de leur nid. Si celui-ci est mal placé et gênant pour vos activités, le retirer peut inciter les insectes à l’abandonner en quelques heures. Toutefois, il est conseillé de se couvrir adéquatement ou de faire appel à un professionnel. En cas de piqûre, la douleur est immédiate et intense, pouvant provoquer une sensation de brûlure. Des piqûres rapprochées présentent un risque potentiel de réaction allergique grave, même si cet incident reste rare.
Le mode de vie social des guêpes polistes
Les insectes de l’ordre des Hyménoptères forment des sociétés organisées, appelées eusociétés. Leur organisation repose sur deux principes clés :
- Une division précise des rôles au sein de la colonie,
- Et une collaboration entre adultes pour la prise en charge des jeunes, même s’ils ne partagent pas la même origine génétique.
Chez les guêpes polistes, cette organisation se met en place à la sortie de l’hiver. Lorsqu’arrivent les beaux jours, les femelles fondatrices, ayant été fécondées à l’automne précédent, émergent de leur période de dormance pour chercher un endroit où établir leur nid. Plusieurs fondatrices peuvent coopérer pour bâtir un même refuge, mais la hiérarchie demeure très claire : la plus agressive devient la dominante, avec des ovaires mieux développés et un taux d’hormones juvéniles plus élevé, ce qui lui permet de reign depuis la position de la reine. Les autres femmes, moins dominantes, jouent un rôle d’ouvrières. Si une femelle émet des signaux chimiques caractéristique d’une reine, la hiérarchie peut évoluer. Contrairement aux abeilles, chez lesquelles la reine est morphologiquement reconnaissable et indéboulonnable, chez les guêpes polistes, la saturation de phéromones peut modifier la dominance.
Alimentation et chasse des guêpes polistes
En tant qu’adultes, ces guêpes se nourrissent principalement de liquides sucrés, tels que nectar, miel, jus de fruits mûrs ou sève. Elles chassent aussi des insectes variés, comme des mouches, des chenilles ou des araignées, qu’elles apportent à leurs larves carnivores pour leur alimentation. La larve, une fois nourrie, régurgite un liquide sucré que les adultes peuvent consommer à leur tour. Ces insectes sont de redoutables chasseurs, capables de repérer leurs proies par la vue et l’odorat, et d’attaquer rapidement en écartant leurs pattes pour assurer la capture.
En cas de proie plus grosse ou de danger, la guêpe peut se battre sur place, la piquer pour immobiliser la victime, ou piquer plusieurs fois si nécessaire. Leur agilité et leur capacité de chasse en vol en font des prédateurs très efficaces, avec peu de prédateurs naturels en dehors des frelons.