Les chenilles processionnaires : menace pour l’homme et l’animal

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Depuis plusieurs années, des colonies de petites chenilles poilues ont commencé à s’étendre à travers l’Hexagone, cette prolifération ayant été amplifiée récemment par le changement climatique. Voici un regard approfondi sur ces insectes urticants, qui peuvent représenter une menace potentielle pour la santé.

Qu’est-ce qu’une chenille processionnaire ?

Ces larves, issues de papillons de nuit, appartiennent à la catégorie des lépidoptères. Leur corps, nuançé de brun avec des taches rouges et une face ventrale jaune, peut atteindre 40 millimètres. Selon l’arbre sur lequel elles déposent leurs œufs, on distingue les processionnaires du pin, portant le nom scientifique Thaumetopoea pityocampa, et celles du chêne, ou Thaumetopoea processionea. Leur cycle de vie est très similaire : il commence par l’accouplement des adultes, suivi de la ponte, puis du développement des larves en cinq stades, avant leur descente de l’arbre pour finir par se transformer en papillons. La période où ces larves deviennent urticantes varie : pour la processionnaire du pin, cela se produit principalement entre l’automne et le printemps, quand elles descendent ou se regroupent sur le tronc. Pour la processionnaire du chêne, cette période s’étale du printemps au début de l’été.

La raison pour laquelle on les qualifie de processionnaires vient de leur façon de se déplacer : elles avancent en file indienne, pouvant s’étendre sur plusieurs mètres. La procession des chenilles du chêne est également caractérisée par un comportement grégaire marqué, où elles se regroupent en taches épaisses sur les branches les plus épaisses.

La chenille processionnaire : un danger pour l’homme…

Rarement pris en compte, le ministère des Solidarités et de la Santé a désigné ces espèces comme nuisibles pour la santé humaine dans un décret daté du 25 avril 2022. La menace provient notamment de leurs poils microscopiques qui, en cas de danger, libèrent une toxine urticante nommée thaumétopoéine. Ces micro-poils sont facilement détachables et peuvent être propulsés en l’air lors de toute manipulation ou menace perçue par l’insecte. Lorsqu’ils s’introduisent dans la peau, ils entraînent des irritations douloureuses, souvent accompagnées de démangeaisons intenses ou de boutons. Un contact avec les yeux peut causer des conjonctivites et des troubles oculaires plus graves si le traitement n’est pas effectué rapidement. Si ces micropoils sont inhalés, ils peuvent provoquer des irritations des voies respiratoires. Dans certains cas extrêmes, surtout chez les personnes allergiques, une exposition peut entraîner un choc anaphylactique, une situation pouvant mettre leur vie en danger.

Il est également crucial de noter que le nid, même vide, reste imprégné de poils urticants. La vigilance est de mise, surtout pour les personnes qui peuvent identifier rapidement ces chenilles. En revanche, les jeunes enfants, souvent imprudents, risquent de les manipuler sans mesurer le danger, ce qui peut avoir des conséquences dramatiques.

Pour soulager les symptômes, la prise d’antihistaminiques ou de corticoïdes est généralement efficace. Cependant, en cas de fièvre, de vomissements, ou si l’état se dégrade, il est impératif de consulter rapidement un professionnel de santé.

Mais encore plus pour les animaux !

Les risques sont nettement plus importants pour les animaux domestiques, notamment ceux qui vivent proches du sol. Leur curiosité naturelle peut les pousser à renifler ou toucher directement ces chenilles, voire à jouer avec elles. Les chiens, en particulier, tentent souvent de lécher ou attraper ces insectes, ce qui peut entraîner des conséquences très graves. Le symptôme le plus évocateur d’un contact est le gonflement important de la langue, qui peut rapidement commencer à se nécroser. On observe aussi une salivation excessive, des troubles oculaires, des irritations aux pattes, ou des vomissements. C’est une urgence vétérinaire absolue : une intervention rapide est essentielle pour sauver l’animal. Le vétérinaire procédera à un nettoyage spécifique puis prescrira, selon le cas, des anti-inflammatoires, des corticoïdes, éventuellement des antibiotiques. Dans certains cas, une chirurgie peut être nécessaire si l’état de l’animal est alarmant. La nécrose de la langue, par exemple, compromettrait la capacité de boire ou de s’alimenter, ce qui peut entraîner la mort par déshydratation ou insuffisance respiratoire. Un choc anaphylactique est également possible chez l’animal, pouvant être fatal si aucune prise en charge n’est effectuée à temps.

Que faire en cas de piqûre ?

Suite à une piqûre ou une suspicion de contact, il est primordial de mettre rapidement l’animal à l’écart de la zone concernée. Il faut éviter de manipuler les chenilles ou leur nid avec les mains. Ensuite, il est conseillé de rincer abondamment à l’eau froide pour réduire l’impact des toxines, en évitant de frotter, afin de ne pas disperser davantage les poils urticants dans la peau ou autour. Cette procédure est aussi valable pour les humains, afin de limiter la dangerosité de l’exposition.

Comment se protéger des chenilles processionnaires ?

Une vigilance accrue est nécessaire face à ces insectes, qui gagnent du terrain dans plusieurs régions françaises en raison de l’augmentation des températures et de la densification des plantations de pins. Leur présence est désormais courante dans le Sud-Ouest, la région parisienne, et s’étend même vers d’autres zones. Lorsqu’un nid est repéré dans un espace public ou privé, il faut éviter de s’en approcher et contacter des professionnels qualifiés. La destruction du nid ne doit pas être tentée par des particuliers sans encadrement. Les autorités municipales sont souvent en mesure de fournir des conseils ou de procéder à des interventions spécialisées. Des pièges placés stratégiquement sur le tronc d’un arbre peuvent également limiter la descente des chenilles, tout en protégeant les autres. De plus, installer des nichoirs abritant des prédateurs naturels, tels que le coucou ou la mésange, permet de réduire leur population de manière écologique.

Il est aussi conseillé d’éviter les promenades en forêt près des pins avec des chiens, surtout au printemps, et de leur mettre une muselière si leur tempérament est curieux. Voici quelques précautions supplémentaires pour limiter tout risque :

  • Porter des vêtements couvrants et des chaussures fermées lors d’éventures en plein air, puis les laver soigneusement à leur retour.
  • Se tenir éloigné des arbres ou zones potentiellement infestés.
  • Ne pas faire sécher le linge à l’extérieur dans les lieux à risque, car les poils urticants peuvent s’y fixer et être dispersés par le vent.
  • Bien nettoyer et rincer les fruits et légumes issus du jardin avant consommation.
  • Faire attention en tondant la pelouse, notamment si votre espace vert a déjà été colonisé par ces chenilles.

Depuis plusieurs années, des colonies de petites chenilles poilues ont commencé à s’étendre à travers l’Hexagone, cette prolifération ayant été amplifiée récemment par le changement climatique. Voici un regard approfondi sur ces insectes urticants, qui peuvent représenter une menace potentielle pour la santé.

Qu’est-ce qu’une chenille processionnaire ?

Ces larves, issues de papillons de nuit, appartiennent à la catégorie des lépidoptères. Leur corps, nuançé de brun avec des taches rouges et une face ventrale jaune, peut atteindre 40 millimètres. Selon l’arbre sur lequel elles déposent leurs œufs, on distingue les processionnaires du pin, portant le nom scientifique Thaumetopoea pityocampa, et celles du chêne, ou Thaumetopoea processionea. Leur cycle de vie est très similaire : il commence par l’accouplement des adultes, suivi de la ponte, puis du développement des larves en cinq stades, avant leur descente de l’arbre pour finir par se transformer en papillons. La période où ces larves deviennent urticantes varie : pour la processionnaire du pin, cela se produit principalement entre l’automne et le printemps, quand elles descendent ou se regroupent sur le tronc. Pour la processionnaire du chêne, cette période s’étale du printemps au début de l’été.

La raison pour laquelle on les qualifie de processionnaires vient de leur façon de se déplacer : elles avancent en file indienne, pouvant s’étendre sur plusieurs mètres. La procession des chenilles du chêne est également caractérisée par un comportement grégaire marqué, où elles se regroupent en taches épaisses sur les branches les plus épaisses.

La chenille processionnaire : un danger pour l’homme…

Rarement pris en compte, le ministère des Solidarités et de la Santé a désigné ces espèces comme nuisibles pour la santé humaine dans un décret daté du 25 avril 2022. La menace provient notamment de leurs poils microscopiques qui, en cas de danger, libèrent une toxine urticante nommée thaumétopoéine. Ces micro-poils sont facilement détachables et peuvent être propulsés en l’air lors de toute manipulation ou menace perçue par l’insecte. Lorsqu’ils s’introduisent dans la peau, ils entraînent des irritations douloureuses, souvent accompagnées de démangeaisons intenses ou de boutons. Un contact avec les yeux peut causer des conjonctivites et des troubles oculaires plus graves si le traitement n’est pas effectué rapidement. Si ces micropoils sont inhalés, ils peuvent provoquer des irritations des voies respiratoires. Dans certains cas extrêmes, surtout chez les personnes allergiques, une exposition peut entraîner un choc anaphylactique, une situation pouvant mettre leur vie en danger.

Il est également crucial de noter que le nid, même vide, reste imprégné de poils urticants. La vigilance est de mise, surtout pour les personnes qui peuvent identifier rapidement ces chenilles. En revanche, les jeunes enfants, souvent imprudents, risquent de les manipuler sans mesurer le danger, ce qui peut avoir des conséquences dramatiques.

Pour soulager les symptômes, la prise d’antihistaminiques ou de corticoïdes est généralement efficace. Cependant, en cas de fièvre, de vomissements, ou si l’état se dégrade, il est impératif de consulter rapidement un professionnel de santé.

Mais encore plus pour les animaux !

Les risques sont nettement plus importants pour les animaux domestiques, notamment ceux qui vivent proches du sol. Leur curiosité naturelle peut les pousser à renifler ou toucher directement ces chenilles, voire à jouer avec elles. Les chiens, en particulier, tentent souvent de lécher ou attraper ces insectes, ce qui peut entraîner des conséquences très graves. Le symptôme le plus évocateur d’un contact est le gonflement important de la langue, qui peut rapidement commencer à se nécroser. On observe aussi une salivation excessive, des troubles oculaires, des irritations aux pattes, ou des vomissements. C’est une urgence vétérinaire absolue : une intervention rapide est essentielle pour sauver l’animal. Le vétérinaire procédera à un nettoyage spécifique puis prescrira, selon le cas, des anti-inflammatoires, des corticoïdes, éventuellement des antibiotiques. Dans certains cas, une chirurgie peut être nécessaire si l’état de l’animal est alarmant. La nécrose de la langue, par exemple, compromettrait la capacité de boire ou de s’alimenter, ce qui peut entraîner la mort par déshydratation ou insuffisance respiratoire. Un choc anaphylactique est également possible chez l’animal, pouvant être fatal si aucune prise en charge n’est effectuée à temps.

Que faire en cas de piqûre ?

Suite à une piqûre ou une suspicion de contact, il est primordial de mettre rapidement l’animal à l’écart de la zone concernée. Il faut éviter de manipuler les chenilles ou leur nid avec les mains. Ensuite, il est conseillé de rincer abondamment à l’eau froide pour réduire l’impact des toxines, en évitant de frotter, afin de ne pas disperser davantage les poils urticants dans la peau ou autour. Cette procédure est aussi valable pour les humains, afin de limiter la dangerosité de l’exposition.

Comment se protéger des chenilles processionnaires ?

Une vigilance accrue est nécessaire face à ces insectes, qui gagnent du terrain dans plusieurs régions françaises en raison de l’augmentation des températures et de la densification des plantations de pins. Leur présence est désormais courante dans le Sud-Ouest, la région parisienne, et s’étend même vers d’autres zones. Lorsqu’un nid est repéré dans un espace public ou privé, il faut éviter de s’en approcher et contacter des professionnels qualifiés. La destruction du nid ne doit pas être tentée par des particuliers sans encadrement. Les autorités municipales sont souvent en mesure de fournir des conseils ou de procéder à des interventions spécialisées. Des pièges placés stratégiquement sur le tronc d’un arbre peuvent également limiter la descente des chenilles, tout en protégeant les autres. De plus, installer des nichoirs abritant des prédateurs naturels, tels que le coucou ou la mésange, permet de réduire leur population de manière écologique.

Il est aussi conseillé d’éviter les promenades en forêt près des pins avec des chiens, surtout au printemps, et de leur mettre une muselière si leur tempérament est curieux. Voici quelques précautions supplémentaires pour limiter tout risque :

  • Porter des vêtements couvrants et des chaussures fermées lors d’éventures en plein air, puis les laver soigneusement à leur retour.
  • Se tenir éloigné des arbres ou zones potentiellement infestés.
  • Ne pas faire sécher le linge à l’extérieur dans les lieux à risque, car les poils urticants peuvent s’y fixer et être dispersés par le vent.
  • Bien nettoyer et rincer les fruits et légumes issus du jardin avant consommation.
  • Faire attention en tondant la pelouse, notamment si votre espace vert a déjà été colonisé par ces chenilles.