Les caractéristiques de la drosophile et les solutions pour l’éliminer chez soi

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Il est courant d’utiliser le singulier pour désigner la mouche appelée drosophile. Cependant, Drosophila représente un genre regroupant environ 400 espèces différentes à travers le monde. La variété la plus rencontrée dans nos foyers et celle que nous cherchons à éliminer est la Drosophila melanogaster, souvent surnommée « mouche du vinaigre ». Mais comment vit-elle ? Et surtout, quelles sont les meilleures méthodes pour l’éloigner de chez soi ?

La drosophile en résumé

Pour savoir comment s’en débarrasser efficacement, il est essentiel de connaître son mode de vie et ses caractéristiques.

D’où vient l’appellation Drosophila melanogaster ?

  • drósos signifiant “nectar, boisson divine ou vin”
  • phílos, “qui aime”
  • melanogaster, “ventre noir”

Examinons de plus près cette petite mouche qui affectionne le vin et arbore un ventre sombre.

Ces insectes minuscules, mesurant seulement quelques millimètres, ont trois paires de pattes et constituent l’une des plus petites espèces de diptères. Leur corps est généralement de teinte brun clair, orné de motifs noirs sur l’abdomen, qui varient selon qu’il s’agit d’un mâle ou d’une femelle. Leurs yeux d’un rouge éclatant sont une caractéristique frappante. Originaire d’Afrique, cette mouche s’est rapidement répandue dans le monde entier, qualifiée de « cosmopolite » en raison de sa présence universelle.

Après l’accouplement, la femelle dépose ses œufs — d’environ 0,5 millimètre — dans des lieux où les larves pourront se nourrir. Les fruits ou légumes en décomposition constituent leur habitat idéal. En un peu plus d’une journée, des larves blanchâtres d’environ 5 mm apparaissent. En seulement 5 à 6 jours, ces larves deviennent capables de se déplacer puis se transforment en pupes à partir desquelles émergera une nouvelle génération d’adultes ailés. La durée de vie de la mouche est d’environ deux semaines à 22 °C, mais ce cycle ralentit dès que la température baisse.

Ces insectes préfèrent des milieux humides et lumineux.

Pourquoi la drosophile est-elle attirée par les fruits ?

La présence de cette mouche est principalement liée à la teneur en alcool de son environnement, qui doit être comprise entre 6 % et 11 %. La nourriture consommée par la drosophile peut contenir jusqu’à 4 % d’alcool. Si la concentration dépasse ce seuil, la mortalité de ces insectes augmente.

Sur les fruits, la présence de bactéries et de levures est inévitable. Nettoyer ces aliments ne permet pas de supprimer complètement ces micro-organismes. Lorsqu’un fruit reste dans un endroit chaud après sa cueillette, ces microbes se multiplient rapidement, pénètrent à l’intérieur via des zones endommagées ou tachées. À l’intérieur, l’absence d’oxygène favorise l’initiation d’un processus de fermentation alcoolique, où le fructose se convertit en éthanol.

La drosophile se nourrit également de levures, qui se protègent en produisant des toxines afin de repousser ses prédateurs. Elle s’appuie sur son sens olfactif pour localiser les sites propices à la ponte, guidée par l’odeur caractéristique de l’acide acétique.

Quelles méthodes pour éliminer les drosophiles ?

Leur présence est souvent peu appréciée, mais il est rassurant de savoir qu’elles ne transmettent pas de maladies à l’humain. La stratégie la plus efficace consiste à piéger ces insectes en utilisant des dispositifs simples à positionner dans les zones où leur nombre est le plus important.

Voici une idée de piège maison :

  • Utilisez une boîte de conserve,
  • Remplissez-la avec deux centimètres de vinaigre de cidre, de bière ou de vin,
  • Recouvrez l’ouverture avec un entonnoir, fabriqué par exemple en papier, avec une partie étroite à l’intérieur,
  • Appliquez un ruban adhésif autour pour éviter que les mouches ne s’échappent.

Une autre solution consiste à prendre un bocal en verre où vous déposez du vinaigre, de la bière ou un fruit mûr, puis à le recouvrir avec un film plastique percé de petits trous. Les drosophiles, attirées par l’odeur, entreront dans le bocal mais auront du mal à en sortir. N’oubliez pas de renouveler le liquide toutes les 48 heures.

Si ces pièges vous semblent peu esthétiques, privilégiez des contenants opaques ou recouverts pour dissimuler leur contenu. Une astuce supplémentaire consiste à remplir une petite coupe d’eau mélangée avec du vinaigre sucré et quelques gouttes de produit vaisselle. Les mouches seront attirées par le vinaigre mais ne pourront s’envoler à cause de la mousse, ce qui les conduit à se noyer.

Comment éviter d’attirer les drosophiles chez soi ?

La prévention reste la meilleure solution pour prévenir leur invasion. Quelques gestes simples peuvent limiter leur présence :

  • Ne stockez pas une quantité excessive de fruits, surtout si vous ne pouvez pas les consommer rapidement,
  • Rangez les fruits et légumes au réfrigérateur ou nettoyez-les avant de les placer en réserve,
  • Inspectez régulièrement vos produits frais, en utilisant ceux qui présentent des signes de dégradation,
  • Réservez les pommes et les tomates à part, car ces fruits émettent souvent plus d’éthylène, un gaz qui accélère leur maturation,
  • Maintenez une propreté rigoureuse dans votre cuisine en vidant fréquemment les poubelles et les bacs à compost.

L’usage d’huiles essentielles telles que le basilic, la lavande, la citronnelle ou le cèdre, déposées sur des tissus ou des papiers placés près des fruits, peut aussi agir comme répulsif naturel. Choisissez celle qui vous plaît le plus pour tenir ces insectes à distance.

La drosophile, une alliée précieuse en recherche

Malgré sa nuisance domestique, la Drosophila melanogaster est une véritable star pour le monde scientifique. Sa petite taille, sa fertilité élevée et sa capacité d’adaptation facilitent sa culture en laboratoire, notamment dans des flacons en plastique peu coûteux. Elle constitue un modèle clé dans l’étude de la génétique. Le chercheur américain Thomas Hunt Morgan en a fait une vedette, recevant le prix Nobel de médecine en 1933 pour ses travaux sur cette mouche.

Avec un cycle de vie d’environ 12 jours, cette mouche permet aux scientifiques d’obtenir jusqu’à 25 générations par an, ce qui facilite l’étude rapide de mécanismes génétiques complexes. Bien qu’elle ne partage qu’environ 60 % de ses gènes avec l’humain, elle reste une souris d’expérimentation précieuse pour explorer des aspects fondamentaux du corps, tels que la neurobiologie, le système immunitaire, le vieillissement ou la croissance de certains cancers.