Les 5 insectes volants considérés comme nuisibles

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Dans tous les écosystèmes, chaque creature a un rôle spécifique à jouer, mais l’activité humaine peut souvent perturber cet équilibre, rendant certains animaux gênants ou même dangereux. Parmi ces organismes, certains insectes ailés se distinguent par leur impact négatif : ils peuvent dévaster des cultures agricoles, compromettre des réserves alimentaires, endommager des structures, ou propager des maladies tant pour l’homme que pour les animaux. Voici une présentation des cinq insectes volants que la science considère comme les plus nuisibles.

catégories d’insectes nuisibles

Dans le domaine agricole et sylvicole, on répertorie comme nuisibles tous les insectes qui détériorent les cultures, les arbres ou les stocks de produits, provoquant des pertes économiques importantes.

Certains de ces insectes sont également redoutés pour leur rôle de transmetteurs de pathogènes pouvant infecter aussi bien les humains que les animaux.

En outre, d’autres espèces sont responsables de désagréments dans les milieux domestiques ou urbains, où leur présence devient une nuisance quotidienne.

Par ailleurs, plusieurs insectes causent des dégâts significatifs aux structures en bois, compromettant la stabilité des bâtis et engendrant des dépenses de réparation élevées.

1 – Les moustiques

Impossible d’évoquer les insectes volants nuisibles sans commencer par parler du principal : le moustique. La portée mondiale des maladies qu’il transmet est difficile à mesurer précisément, en raison de la variabilité des épidémies et des différences dans les systèmes de surveillance. Néanmoins, il est estimé que cette tiny bête est responsable de plus de 700 000 décès chaque année à cause des maladies qu’il véhicule.

Appartenant à la famille des Culicidae, ces insectes sont présents dans une multitude d’environnements, des zones tropicales humides aux régions tempérées. Leur capacité à transmettre plusieurs maladies en fait une priorité de santé publique à l’échelle mondiale.

Leur cycle de vie comprend quatre étapes : œuf, larve, nymphe (ou pupe) et adulte. La reproduction nécessite des plans d’eau stagnante où les femelles déposent leurs œufs. Les larves, qui se développent dans l’eau, se nourrissent de micro-organismes avant de se métamorphoser en nymphes, puis en moustiques adultes. Seules les femelles piquent pour se nourrir de sang, indispensable à la maturation de leurs œufs. C’est cette interaction qui facilite la transmission de plusieurs maladies majeures :

Le paludisme reste la maladie la plus meurtrière, causée par des parasites du genre Plasmodium et principalement transmise par les moustiques anophèles. En 2020, l’OMS rapportait environ 241 millions de cas, avec près de 627 000 décès, principalement en Afrique sub-saharienne.

La dengue est une autre maladie importante, transmise par les moustiques du genre Aedes. La fièvre, des douleurs musculaires intenses, et dans ses formes graves, des complications hémorragiques peuvent survenir. La dengue touche près de 400 millions de personnes chaque année, selon l’OMS, et entraîne des centaines de morts, notamment lors de formes sévères.

Les moustiques du genre Aedes sont également responsables de la transmission du virus Zika, notamment lors d’épidémies survenues en 2015-2016, liées à des malformations chez les nouveau-nés. Le chikungunya provoque de vives douleurs articulaires et est véhiculé par les mêmes vecteurs. En outre, la fièvre jaune, transmissible par divers moustiques, sévit principalement en Afrique et en Amérique du Sud.

Si le Zika, le chikungunya et la fièvre jaune sont moins mortels que le paludisme, leur impact sur la santé publique reste majeur, avec environ 30 000 décès annuels dus à la fièvre jaune, surtout en Afrique.

2 – Les mouches des fruits

Les mouches appartenant à la famille des Tephritidae posent un problème conséquent pour l’alimentation mondiale. Leur capacité à infester diverses cultures fruitières et légumières entraîne des pertes considérables et complique le commerce international.

La mouche méditerranéenne des fruits (Ceratitis capitata) et la mouche orientale des fruits (Bactrocera dorsalis) sont en première ligne, car elles se répandent rapidement dans de nouveaux territoires.

Ces insectes ont des cycles de vie qui varient selon l’espèce, mais ont en commun leur aptitude à pondre dans une grande diversité de fruits et légumes, où leurs larves se nourrissent, provoquant la décomposition et la rendement des récoltes invendable. La mouche méditerranéenne est versatile, attaquant plus de 200 types de fruits. Sa rapide reproduction en conditions favorables accélère le processus de contamination, créant ainsi une menace continue pour l’agriculture.

La mouche orientale, quant à elle, se caractérise par son large spectre d’hôtes et sa capacité à parcourir de longues distances, ce qui facilite sa diffusion. Sa résistance à plusieurs insecticides complique encore la gestion de cette espèce envahissante. Les pertes économiques causées par ces infestations ne se limitent pas à la baisse de production, mais incluent aussi les coûts liés aux mesures de lutte et aux restrictions commerciales ciblant les zones infestées.

3 – Les criquets

Vous pensez peut-être à tort que les insectes volants ne comprennent pas les criquets. Pourtant, ils en font partie. Les sauterelles de la famille Acrididae sont capables de former de vastes essaims qui peuvent ravager les cultures en dévorant toute végétation à leur passage. Le criquet pèlerin (Schistocerca gregaria) est un exemple de ces redoutables destructeurs.

Leur cycle biologique alterne entre phases solitaires et grégaire, en réaction à des conditions environnementales telles que sécheresse suivie de pluies ou stimulus sociaux. Lorsqu’ils deviennent massifs et grouillés, ces essaims peuvent parcourir des centaines de kilomètres en se nourrissant voracement, dévastant champs, pâturages et végétation sauvage. Un seul essaim peut détruire la production d’une région entière en un seul jour, provoquant famine et crise économique dans de nombreux pays en développement, où l’agriculture est vitale pour la survie.

4 – La mouche domestique

La mouche domestique (Musca domestica) pourrait sembler anodine, mais elle joue un rôle bien plus nuisible qu’on ne le pense. Véritable championne de l’adaptation, elle prospère à proximité des activités humaines, mais constitue également un vecteur de maladies très sérieuses.

Sa reproduction rapide repose sur la ponte dans des matières en décomposition, comme déchets alimentaires, excréments ou cadavres, où ses larves se nourrissent avant de devenir adultes. Leur présence est particulièrement problématique dans les zones où l’hygiène est faible. Une fois adultes, ces mouches cherchent constamment de la nourriture, polluant des aliments et des surfaces, ce qui facilite la propagation de nombreux agents pathogènes.

Les mouches domestiques peuvent transporter une variété de germes responsables de maladies graves telles que la dysenterie, le choléra ou la typhoïde. Elles transportent ces agents pathogènes par contact direct ou via leur régime alimentaire, en déposant des microbes sur des aliments crus ou des surfaces contaminées. Parmi les bactéries connues, on retrouve E. coli et Salmonella spp., qui peuvent entraîner des maladies gastro-intestinales graves.

5 – La mouche tsé-tsé

La mouche tsé-tsé (Glossina spp.) occupe une place cruciale dans la transmission de la trypanosomiase africaine, aussi appelée la maladie du sommeil. Elle sévit principalement en Afrique subsaharienne, affectant autant les populations humaines que le bétail, avec des conséquences sanitaires et économiques lourdes.

Actifs durant le jour, ces insectes se nourrissent du sang des vertébrés. Leur biologie est distinctive, notamment leur viviparité, qui leur permet de donner naissance à des larves déjà presque développées, nourries en interne. Après leur naissance, les larves s’enfouissent dans le sol pour mener leur métamorphose en pupes. L’émergence d’un adulte intervient environ un mois plus tard.

La maladie du sommeil chez l’humain peut se présenter sous une forme chronique ou aiguë, provoquant faiblesse, trouble du sommeil et trouble neurologique. Chez l’animal, l’infection se traduit par une faiblesse, une perte de poids, voire la mort, impactant gravement l’élevage et la productivité agricole locale. En conséquence, cette maladie fragilise à la fois la santé publique et l’économie dans les zones concernées.

gestion et lutte contre les insectes volants nuisibles

Pour lutter contre ces insectes nuisibles, un ensemble de stratégies combinées est nécessaire. La priorité réside dans la surveillance régulière des populations pour anticiper toute infestation. Des méthodes naturelles, comme l’utilisation de parasites ou de prédateurs spécifiques, permettent de réduire leur nombre sans impact nocif sur l’environnement. Certaines pratiques agricoles, telles que la rotation des cultures ou la destruction des débris, contribuent également à limiter leur prolifération. Enfin, l’emploi d’insecticides ciblés, avec prudence pour préserver la biodiversité, demeure une option pour contrôler efficacement ces nuisibles.