L’arrivée du beau temps marque le retour de nombreux papillons dans nos jardins. Bien que la majorité apparaissent principalement en mai et juin, certaines espèces peuvent être aperçues dès mars, voire février quand le climat le permet, alors que d’autres préfèrent une apparition plus tardive, en juillet ou août. La délicatesse et la beauté fragile de ces insectes fascinent beaucoup de personnes. Si vous souhaitez apprendre à reconnaître dix de leurs plus beaux représentants, cet article vous sera d’une grande aide.
1 – L’Argus bleu
La teinte bleue est peu courante dans la nature, ce qui fait de l’Argus bleu, aussi connu sous le nom d’Azuré de la Bugrane (Polyommatus icarus), un papillon qui ne passe généralement pas inaperçu. En Europe, il est aussi parmi les plus fréquents. Sa taille varie entre 3 et 3,5 centimètres d’envergure, et la partie supérieure des ailes des mâles est d’un bleu azur éclatant. Les femelles, quant à elles, arborent une teinte plus sombre, brun foncé. Sur la face inférieure, la majorité des individus présentent des taches noires entourées de blanc, avec des bordures ornées de petits points orange et noirs. Ces détails peuvent cependant varier selon la région ou la saison, avec quelques différences personnelles aussi remarquables.
2 – Le Citron
Le papillon connu sous le nom de Citron (Gonepteryx rhamni) est omniprésent à travers toute la France. Son aspect jaune vif chez le mâle est très caractéristique, d’où son nom, visible principalement en vol. Quand il se pose, il adopte une posture qui le fait ressembler à une feuille, ses ailes repliées laissant apparaître leur face inférieure, d’un vert tendre ou jaunâtre, avec des nervures en relief qui renforcent cette illusion. La femelle, elle, possède un dessus d’ailes très pâle, vert clair, et un dessous similaire à celui du mâle. Dans le nord de la Loire, croiser un papillon ressemblant à cette description indique souvent une femelle Citron. Au sud, il pourrait s’agir d’un Citron de Provence (Gonepteryx cleopatra), dont les mâles se distinguent par leurs marquages orangés visibles sur le dessus des ailes. Avec une envergure de 5 à 6 cm, cet insecte est souvent associé aux zones arborées, y étant fréquemment rencontré, même en altitude, jusqu’à plus de 2000 mètres. Il est actif presque toute l’année, bien que ses imagos ne sortent généralement qu’en juillet, survivant ensuite tout l’hiver dans la végétation. Pour passer cette période, il se cache surtout dans les lianes comme le Lierre, tout en se nourrissant intensément pour garder ses réserves. La saison active s’étale durant l’été et cela inclut aussi d’autres plantes comme les Buddleias ou les Lavandes.
3 – La Piéride du chou
Très répandu en France, la Piéride du chou peut évoluer aussi bien en zone urbaine que dans la nature. Sa simplicité apparente, avec une face supérieure blanche évoquant une fleur en mouvement, en fait une espèce charmante. On la rencontre principalement sur diverses fleurs entre mars et novembre. Sa courte durée de vie, combinée à plusieurs générations chaque année, lui permet d’être présente pendant près de neuf mois. Les marques de taches marron ou noire sur ses ailes permettent de différencier l’espèce ainsi que le sexe. La Piéride du chou est souvent confondue avec des sous-espèces, comme la Piéride de la rave ou du navet, qui nécessitent un œil expert pour la distinguer. Mais surtout, ceux qui cultivent un potager doivent se méfier : ses chenilles sont voraces et peuvent causer des dégâts importants.
4 – Le Machaon
Le Machaon représente le plus grand des papillons présents dans nos jardins, avec une envergure allant de 7 à 9 cm. Il peut être observé partout en France, offrant un spectacle de motifs géométriques et de couleurs vives. La couleur de fond dominante est un jaune vibrant, agrémentée de taches noires et de veines noires qui traversent ses ailes. Les ailes postérieures sont décorées d’un bord crénelé, de taches bleu foncé et d’un œil rouge cerclé de noir, apportant un contraste marqué. Un détail facilement identifiable est la prolongation en forme de « queue » située à l’arrière de ses ailes, d’où son nom en anglais “swallowtail”, signifiant “queue d’hirondelle”.
5 – Le Robert-le-Diable
Ce papillon se distingue par ses ailes aux contours découpés, évoquant une forme anguleuse. Son nom scientifique, Polygonia c-album, reflète cette silhouette particulière, avec un nom grec signifiant « plusieurs angles » et une référence à la marque blanche en forme de virgule ou de C sur ses ailes. La teinte dominante, un orange vif agrémenté de taches noires, est présente chez les deux sexes. Son nom de « Robert-le-Diable » pourrait venir de cette apparence vive. Avec une taille de 4 à 5 cm d’envergure, il est souvent rencontré dans les forêts clairsemées, les lisières boisées ou les parcs urbains.
6 – La Vanesse des pariétaires
Appartenant à la même famille que le Robert-le-Diable, la Vanesse des pariétaires (Polygonia egea) évolue dans des zones rocailleuses jusqu’à 1 200 mètres d’altitude. Son dessus d’aile affiche une couleur fauve, moins saturée que celle de son cousin, mais sa marque distinctive est une petite tache blanche en forme de V ou de Y, placée sous les ailes postérieures, différenciant clairement cette espèce. Cependant, en raison de sa rareté croissante en France, la rencontre avec cette espèce est moins fréquente et sa population est inquiétante.
7 – Le Paon-du-jour
Reconnaissable sans difficulté grâce à ses ocelles bleus vifs situés sur ses ailes, le Paon-du-jour (Inachis io) ne présente pas de variations selon l’endroit ou la saison. Sa taille se situe entre 5 et 6 cm d’envergure. Les couleurs éclatantes mêlées de blanc, de marron orangé et de noir rendent ses ailes spectaculaires. Lorsqu’il referme ses ailes, il adopte une posture ressemblant à une feuille morte, un excellent camouflage. En revanche, lorsqu’il se déplace, ses ocelles brille et émet un sifflement, détails qui jouent un rôle dans sa défense contre les prédateurs en espérant le faire fuir.
8 – Le Cuivré commun
Avec une envergure maximale d’environ 3 cm, le Cuivré commun (Lycaena phlaeas) est un petit papillon coloré. Son dessus d’ailes présente une teinte orange, encadrée par une large bordure brune foncée, avec des taches noires dispersées. Les ailes arrière sont brun foncé, rehaussées d’une bande orange et de petits points bleus. Les mâles et les femelles sont difficilement différenciables. Il préfère les milieux ensoleillés comme les friches fleuries, et on l’observe souvent entre avril et novembre. Son mode de vie est bien adapté au soleil, se posant souvent au sol.
9 – L’Aurore
Ce joli papillon, dont le nom évoque la poésie, est représenté par Anthocharis cardamines et possède une envergure de 4 à 5 cm. Présent dans toute la France jusqu’à 2000 mètres d’altitude, il montre une différence entre les sexes, notamment avec le mâle dont l’aile antérieure est orange à l’extrémité, bordée d’une fine ligne noire. Le dessous de ses ailes, marbré de jaune et de vert, constitue un véritable atout esthétique. Il se nourrit principalement du nectar de fleurs printanières, avec une préférence pour la famille des brassicacées.
10 – Le Flambé
Le Flambé (Iphiclides podalirius) est un grand papillon à queue, souvent confondu avec le Machaon sans une observation attentive. Sa taille oscille entre 5 et 7 cm d’envergure. La base de ses ailes est d’un jaune pâle, avec six rayures noires qui s’échappent en éventail sur les ailes avant. Les ailes arrières sont bordées de noir, décorées de lunules bleues, tandis que de petits ocelles bleus cerclés de noir, surmontés d’un arc orange, décorent également ses ailes. Très actif lors de ses vols planés, il vole de fin mars à septembre, avec typiquement une ou plusieurs générations dans l’année. On le trouve dans toutes les régions françaises, sauf dans certains départements du Nord et du Nord-Ouest.