Les 10 insectes les plus dangereux au monde

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Les petites bêtes du règne animal, notamment les insectes, suscitent souvent une méfiance instinctive chez beaucoup d’entre nous. Pourtant, malgré leur taille modeste, certains d’entre eux possèdent une capacité de nuisance impressionnante. Pour satisfaire votre curiosité, voici un portrait des dix insectes les plus dangereux au monde. Il est important de préciser que cette liste ne comprend pas d’araignées, puisqu’il s’agit d’arachnides et non d’insectes.

1 – Le moustique tigre

Originaire des forêts tropicales d’Asie du Sud-Est, le moustique tigre, connu sous le nom scientifique Aedes albopictus, a su s’adapter à de nombreux environnements. Sa capacité à coloniser la majorité des régions du globe, à l’exception de l’Antarctique, en fait l’un des insectes les plus envahissants. Sa propagation mondiale a été accentuée par le commerce international, ce qui lui permet aujourd’hui d’être une espèce invasive remarquée. À la fin de 2021, il avait fait son apparition dans 67 départements en France métropolitaine. Il est particulièrement dangereux car il peut transmettre plusieurs virus tels que la dengue, le chikungunya ou Zika, ainsi que d’autres maladies comme le paludisme ou la fièvre jaune. Sa croissance inquiète les autorités sanitaires qui la surveillent de près.

À différence de l’insecte classique qui pique surtout durant la nuit et signale sa présence par le ronflement en vol, le moustique tigre est actif la journée, avec une prédilection pour le matin et le soir. Son vol silencieux le rend moins visible, ce qui augmente son danger. La couleur rayée de son corps, noir et blanc, lui vaut son surnom de “tigre”. Ses pattes présentent également des rayures caractéristiques.

Ce moustique est responsable chaque année de la transmission de virus ou maladies mortelles à environ 725 000 personnes à travers le monde. En France, bien que ces virus ne circulent pas activement, une personne infectée à l’étranger peut les transmettre à d’autres lors d’une piqûre. La prévention reste donc essentielle contre cette menace.

2 – La mouche tsé-tsé

La mouche tsé-tsé doit son nom à une expression en tswana qui signifie “qui tue le bétail”. Elle fait partie du groupe des glossines, des mouches spécifiquement africaines qui ne pondent pas d’œufs. Active durant la journée, cette mouche peut mesurer entre 6 et 16 millimètres, dépassant souvent la taille de la mouche domestique. Son apparence est robuste, avec une coloration allant du gris sombre au brun clair. Elle possède deux petites antennes et un long appareil buccal en forme de trompe, appelé proboscis, utilisé pour aspirer le sang de ses victimes. Au repos, ses ailes sont croisées sur son dos, semblables à des lames de ciseaux.

Elle jouit d’une mauvaise réputation car elle peut être porteuse de deux parasites, Trypanosoma brucei rhodesiense et Trypanosoma brucei gambiense, qui causent la trypanosomiase africaine, aussi connue sous le nom de maladie du sommeil. Cette maladie, endémique dans certaines régions d’Afrique, est mortelle si elle n’est pas traitée. Environ 10 000 personnes en meurent chaque année. Le traitement dépend du stade d’évolution de la maladie.

Les symptômes diffèrent selon le parasite impliqué. Lors d’une infection par Trypanosoma brucei rhodesiense, apparaissent rapidement un ulcère autour de la piqûre, de la fièvre, des maux de tête et des douleurs musculaires. Les troubles neurologiques liés à la maladie du sommeil interviennent souvent plusieurs semaines ou mois après la piqûre et peuvent évoluer vers une issue fatale si aucune intervention n’est effectuée.

Pour le parasite Trypanosoma brucei gambiense, les symptômes prennent plus de temps à se manifester — plusieurs mois ou années — et restent peu spécifiques, comprenant fièvre, fatigue, perte de poids, démangeaisons, ainsi que des enflures lymphatiques. Sans traitement, la maladie évolue vers une atteinte neurologique grave et le décès à long terme peut survenir.

3 – La fourmi magnan

Les fourmis légionnaires, du genre Dorylus, également connues sous le nom de fourmis magnan, évoluent principalement en Afrique centrale et orientale. Leur danger réside dans leur nombre : une colonie peut compter jusqu’à 20 millions d’individus. Ce sont des insectes carnivores qui s’attaquent à des proies de grande taille comme les rats, serpents, crabes d’eau douce, scorpions ou mantes religieuses. Lorsqu’elles se déplacent, même lentement à raison de 20 mètres par heure, leur danger pour l’homme est réel, notamment pour les personnes incapables de se déplacer rapidement, comme les nourrissons ou les personnes fragiles. Leur voracité leur permet de dévorer entièrement tout animal ne pouvant fuir à temps.

Dans certaines cultures, ces fourmis ont été utilisées à des fins pratiques. Elles se divisent en deux groupes : les ouvrières, relativement petites, et les soldats, dotés de mandibules puissantes qui infligent des douleurs importantes lors de la morsure. Les Massaï, notamment, exploitent cette force en les utilisant pour suturer des plaies en leur permettant de piquer la chair, puis de retirer le corps après leur morsure.

4 – L’abeille tueuse

Les abeilles africanisées, baptisées aussi “abeilles tueuses”, figurent parmi les insectes les plus agressifs au monde. Résultant de croisements entrepris par l’homme dans des laboratoires, leur venin n’est pas plus dangereux que celui d’autres abeilles, mais leur extrême agressivité provoque des attaques massives : entre 200 et 1 000 piqûres en une seule fois lorsque tout un essaim se déchaîne. Elles peuvent par ailleurs poursuivre un adversaire sur une distance pouvant atteindre un kilomètre, alors que les autres types d’abeilles abandonnent généralement au bout de quelques dizaines de mètres. La première victime reportée d’un décès dû à ces insectes était un homme de 82 ans, succombant après avoir reçu 40 piqûres en 1993. La presse leur a alors attribué le nom d’“abeilles tueuses”. Elles ciblent souvent le visage et les yeux.

5 – Les réduves

Les réduves sont une famille spécifique de punaises, caractérisées principalement par leur rôle de suceuses de sang. Leur apparence peut varier considérablement selon les espèces, mais leur mode de vie reste similaire. Elles fréquentent aussi bien le sol que les arbres, les herbes ou les buissons. Certaines, comme les Triatominae en Amérique latine (présentes au Chili, au Brésil, au Mexique et en Argentine), sont connues pour être porteuses de la maladie de Chagas, parasite Trypanosoma cruzi. Celle-ci se transmet par leurs déjections, qui, en étant grattées dans la peau lors de la piqûre, facilitent l’entrée du parasite. Sans traitement, cette infection peut causer une insuffisance cardiaque et entraîner environ 12 000 morts chaque année.

6 – La puce

Les puces se nourrissent de sang, leur alimentation principale chez l’humain comme chez diverses espèces animales : oiseaux, reptiles ou autres mammifères domestiques ou sauvages. Les plus courantes, Ctenocephalides felis (sur les chats) et Ctenocephalides canis (sur les chiens), ont une présence fréquente. Leur mauvaise capacité à vivre directement sur l’humain est compensée par leur capacité à piquer. En cas d’infection, elles peuvent transmettre des maladies telles que le typhus ou la peste, même si cela reste rare. Plus couramment, elles sont vectrices de la bactérie Bartonella, responsable de la “maladie des griffes de chat”. Cette bactérie migrent sous la peau lors de l’agression d’un animal porteur, provoquant des troubles pouvant aller jusqu’à des infections graves des os, du foie ou des poumons. Les puces peuvent également héberger un ver intestinal, le ténia.

7 – La tique du chevreuil

Localisée principalement dans le Nord-Est américain et au Québec, la tique du chevreuil, Ixodes scapularis, est un vecteur de la bactérie Borrelia burgdorferi, responsable de la maladie de Lyme. Sa morsure, indolore, ne transmet le parasite que si la température ambiante dépasse 4°C et si la tique reste attachée plus de 24 à 36 heures.

Les premiers symptômes apparaissent généralement dans un délai de 3 à 30 jours : éruption cutanée, fatigue, douleurs articulaires, maux de tête, problèmes cardiaques ou oculaires. Si la maladie n’est pas traitée rapidement, elle peut évoluer vers des complications graves comme des troubles neurologiques ou articulaires.

8 – La fourmi de feu

Solenopsis invicta, surnommée “fourmi de feu”, originaire d’Amérique du Sud, est devenue une espèce invasive dans plusieurs régions du monde comme les États-Unis ou l’Australie, où elle pose des problèmes écologiques et humains. Son agressivité et la puissance de son venin en font une des fourmis les plus redoutables. Ses piqûres, douloureuses et brûlantes, peuvent provoquer des pustules qui persistent durant plusieurs semaines. Leur venin est si irritant qu’il cause de nombreux problèmes de peau et qu’il peut être mortel pour les petits animaux, même si, chez l’humain, il est peu fatal en règle générale. Toutefois, certains cas de réactions allergiques graves, notamment des chocs anaphylactiques, ont été recensés.

9 – Le mille-pattes géant d’Amazonie

Le Scolopendra subspinipes est une espèce de myriapode pouvant atteindre une longueur de 25 cm. Très agressif, il n’hésite pas à attaquer dès qu’il se sent menacé, se nourrissant principalement d’insectes et d’autres arthropodes comme les araignées. En présence de petits vertébrés, tels que des petits reptiles ou des souris, il peut également leur porter atteinte. Il saisit sa proie avec ses pattes antérieures, puis lui injecte un venin paralysant à l’aide de ses forcipules. La cible reste immobile jusqu’à sa paralysie complète. Comme pour la fourmi de feu, une réaction allergique au venin, rare mais possible, peut survenir.

10 – La chenille processionnaire

Les chenilles processionnaires, qui ont conquis la France ces dernières années, comptent parmi les lépidoptères à potentiel dangereux. Leur développement profite du déclin de certains prédateurs naturels, comme les chauves-souris et certains oiseaux. La larve, qui devient papillon au stade adulte, est la principale source de danger. Elle peut faire jusqu’à 40 mm de long, avec un ventre jaune et un corps recouvert de soies urticantes et allergisantes, pouvant provoquer des troubles respiratoires ou oculaires chez l’homme et les animaux. Deux espèces principales existent : la chenille du chêne, urticante du printemps au début de l’été, et celle du pin, urticante d’automne à printemps. Les poils urticants, très volatils, peuvent être inhalés ou provoquer une irritation si contact avec les yeux ou la peau, risquant des complications graves telles que la nécrose de la langue si un animal, comme un chien ou un cheval, entre en contact avec ces poils, surtout en absence de traitement rapide à base de corticoïdes.