Le hanneton a longtemps été victime de sa gourmandise extrême. Cet insecte, qui se nourrit principalement de racines et de feuilles d’arbres, a fait l’objet d’une chasse intense autrefois, particulièrement lors des périodes de hannetonnage. Mais qui est vraiment cet insecte qui passe la majorité de sa vie – ou presque – sous forme de larve ?
Définition du hanneton
Appartenant à la famille des scarabées, le hanneton est connu sous sa dénomination scientifique Melolontha melolontha. Lorsqu’il atteint sa maturité, il mesure environ 25 millimètres de long pour 15 millimètres en largeur. Ses antennes, courtes et munies de franges en bout, ainsi que ses ailes rigides couleur acajou (élytres), lui confèrent une silhouette distinctive. La nuit, il devient plus visible, volant bruyamment à la tombée du jour, tandis que ses larves, de près de 35 millimètres, sont épaisses, de coloration blanc crème tirant sur le jaune, et segmentées, avec un point rouge à chaque extrémité de chaque segment.
Divers types de hannetons
Le paysage des hannetons comprend plusieurs espèces populaires, telles que :
- Le hanneton de la Saint-Jean, qui apparaît traditionnellement en juin, lors de la fête de la Saint-Jean.
- Le hanneton d’été, plus petit que le hanneton classique, partageant une teinte similaire.
- Le hanneton foulon, également connu comme “des pins”, car il se nourrit principalement de conifères, avec une activité de vol concentrée en juin.
- Le hanneton horticole, qui se distingue par sa couleur noire avec des reflets métalliques verts, ainsi que sa taille imposante et son vol plus bas que celui des autres espèces.
- Le hanneton forestier, rencontré majoritairement dans les forêts d’Alsace, ressemblant au hanneton commun mais en plus petit.
Habitat et répartition géographique
Les hannetons sont largement dispersés dans l’Hexagone, surtout en zones de plaine. Leur présence est limitée aux altitudes comprises entre 800 et 1 000 mètres. En Europe, on les retrouve dans la majorité des régions, à l’exception des zones aux climats trop froids ou trop chauds. Ces insectes vivent principalement sous terre, appréciant les terrains cultivés, les jardins, les vergers, les champs et les zones boisées bordant les cultures.
Activité diurne de l’adulte
Après avoir passé tout l’hiver à l’état larvaire enfoui, l’adulte sort de son refuge dès le printemps, avec une espérance de vie d’environ un mois. Facilement repérable à ses couleurs vives et à son vol puissant et bruyant, il devient visible autour d’avril ou mai. Pendant la journée, il s’active principalement sur les branches d’arbres tels que les chênes, érables, charmes, hêtres, châtaigniers, marronniers, mélèzes ou encore certains fruitiers. Il se nourrit des feuilles avant de quitter ces arbres au crépuscule.
La naissance des larves blanches
L’accouplement intervient entre mai et juin. La femelle dépose une vingtaine d’œufs dans un sol meuble, rarement plus profond que dix centimètres. Après une période d’incubation d’environ six semaines, ces œufs donnent naissance à des larves, souvent appelées vers blancs, qui vont poursuivre leur développement dans le sol.
Cycle de vie et développement
Leur cycle de vie s’étale sur une période de trois années :
- Au cours de la première année, les larves naissent et commencent à se nourrir en attaquant les racines proches de leur point de développement.
- En deuxième année, elles remontent à la surface à la fin du printemps, causant d’importants dégâts aux racines à partir de juillet, avant d’entrer en phase d’hibernation.
- La troisième année voit les larves remonter, manger intensément, et s’enfoncer à environ un mètre dans le sol pour effectuer leur transformation en nymphe, entre juin et août. Un mois après, le hanneton adulte émerge, reste enfoui en hibernation estivale, puis remonte au printemps suivant pour se reproduire. La durée de vie de l’adulte est généralement d’un mois au maximum.
Impact nuisible au jardin
Le hanneton est un destructeur redoutable, surtout sous sa forme larvaire qui s’attaque aux racines de tous types de végétaux. Si l’adulte est peu nuisible, car se nourrissant plutôt de feuilles et bourgeons, ses larves, quant à elles, mettent trois ans à se développer et causent souvent des dégâts visibles : végétaux qui dépérissent, taches jaunes dans la pelouse, plants morts. En soulevant la terre, il est possible de repérer ces vers blancs dans le sol. Toutefois, il faut être sûr de ne pas confondre avec d’autres larves bénéfiques comme celles de la cétoine dorée.
Différences avec la cétoine dorée
Les larves de hanneton et de cétoine dorée se ressemblent à l’œil nu, mais leur rôle est différent. La cétoine dorée se nourrit uniquement de matière végétale en décomposition, ce qui en fait un allié pour l’entretien des jardins, alors que le hanneton est un parasite destructeur. Voici comment faire la distinction :
- Leur teinte : la cétoine présente une couleur blanc grisâtre, tandis que celle du hanneton tend vers un blanc jaunâtre.
- La longueur des pattes : plus courtes que la largeur du corps chez la cétoine, et plus longues chez le hanneton.
- La forme de l’abdomen : une extrémité épaissie pour la cétoine, plus fine pour le hanneton.
- La taille de la tête : petite chez la cétoine, plus imposante chez le hanneton.
- Pour vous en assurer, placez une larve sur une surface dure. Si elle pousse en avançant avec ses pattes, c’est un hanneton. Si elle se déplace sur le dos en utilisant ses poils, il s’agit d’une larve de cétoine.
Méthodes naturelles pour contrôler leur prolifération
- Encouragez la présence de prédateurs naturels tels que les oiseaux insectivores (merles, grives), les hérissons ou encore les grenouilles. Retournez régulièrement la terre pour déloger les larves et profitez-en pour les recueillir afin d’attirer ces prédateurs dans votre jardin.
- Utilisez des solutions naturelles comme le champignon Beauveria brongniartii, qui cible efficacement les larves sans endommager l’écosystème. De même, les nématodes, disponibles en jardinerie, sont une alternative biologique non nuisible pour les autres auxiliaires ou la santé humaine.
- Pensez à maintenir une hauteur de pelouse d’environ 8 à 10 centimètres. Une telle longueur réduit la capacité des femelles à pondre et augmente leur exposition aux prédateurs naturels.