Parmi tous les insectes qui peuvent s’inviter dans nos espaces domestiques, le cafard demeure l’un des plus désagréables. Dans cet article, nous allons explorer en détail cet invité indésirable en analysant ses caractéristiques physiques, ses préférences alimentaires, ses modes de vie, ainsi que ses stratégies de reproduction fortement prolifiques. Nous dresserons également le portrait de cette créature, aussi appelée blatte ou cancrelat.
Quelle est la nature du cafard ?
Le terme « cafard » désigne un groupe d’insectes faisant partie de l’ordre des blattoptères, ou blattodea, et plus précisément de la famille des blattellidés. Ces insectes, présents sur Terre depuis plus de 300 millions d’années, ont traversé différentes catastrophes naturelles et peuvent même supporter des rayonnements intenses. Leur extrême robustesse explique leur résistance face à la majorité des insecticides. Sur la planète, on en dénombre plus de 5000 espèces, dont une grande partie cause des nuisances pour l’homme. C’est pour cette raison qu’ils ont acquis une réputation d’insectes indésirables dans nos habitats.
Quels types de blattes sont présents en France ?
Parmi la diversité des blattes existantes dans le monde, très peu sont considérées comme domestiques. En France, on retrouve principalement :
- La blatte germanique (Blattella germanica), la plus courante en Europe. Elle représente près de 90 % des infestations domestiques. Souvent rencontrée en milieu urbain, notamment dans les cuisines et les salles de bain, elle peut transmettre diverses maladies via les aliments qu’elle contamine.
- La blatte américaine (Periplaneta americana), qui préfère évoluer dans des environnements chauds et humides, comme les zones de stockage, les épiceries ou les restaurants. Elle se propage rapidement par le biais des systèmes d’égouts et de canalisation.
- La blatte orientale (Blatta orientalis), également friande des zones chaudes et humides, notamment dans les égouts et les sous-sols, où elle se dissimule sous les éviers. Contrairement à l’espèce précédente, elle évite les étages supérieurs.
- La blatte rayée ou à bandes brunes (Supella longipalpa), moins dépendante de l’eau, se cache souvent dans les meubles et les fissures. Elle peut se disperser dans toute la maison et est difficile à éradiquer, souvent responsable de réactions allergiques.
Comment repérer un cafard ?
Les cafards présents dans nos régions tempérées affichent généralement une teinte foncée, variant du noir au brun. Leur corps est long, aplati et de forme ovale, soutenu par des pattes fines pourvues de petites épines. La tête est équipée de grandes antennes et d’yeux composés de nombreuses facettes. Leur mâchoire leur permet de broyer une grande variété de matières. La plupart des blattes disposent de deux paires d’ailes brillantes, même si chez certaines espèces plus petites, ces ailes peuvent être réduites ou invisibles. La taille diffère considérablement selon l’espèce : alors que la blatte germanique, la plus courante en France, mesure environ 1,5 cm, d’autres, comme la blatte géante d’Amérique du Sud, peuvent atteindre 9 cm de long pour un poids de 20 g. La présence de deux bandes longitudinales sombres sur le corps est une caractéristique distinctive de la blatte germanique.
Les cafards volent-ils ?
Malgré leur possession de deux paires d’ailes, ces insectes ne volent pas avec la même capacité que les mouches. Leurs ailes antérieures, en partie durcies, recouvrent partiellement des ailes postérieures plus membraneuses, qui ne servent pas à voler de manière efficace. Cependant, ils sont capables de « planer » d’une certaine hauteur, leur permettant de se déplacer d’un endroit à un autre par un mouvement de glisse. En cas de danger, leur réaction principale consiste à fuir rapidement — ils sont parmi les insectes les plus rapides au monde, pouvant atteindre une vitesse de 1 mètre par seconde. Leur agilité est renforcée par leur aptitude à grimper verticalement grâce à des ventouses situées sur leurs pattes, leur permettant de gravir toutes sortes de surfaces et d’obstacles.
Que mangent les cafards ?
Ces insectes omnivores se montrent peu exigeants en termes d’alimentation. Leur menu est extrêmement varié, comprenant aussi bien des aliments sucrés et fermentés que toute matière organique trouvée sur leur passage. Ils n’hésitent pas à consommer des féculents, de la viande, des graisses, des produits sucrés comme la bière, mais aussi des matériaux non comestibles comme le papier, le carton, la colle, les matières plastiques, les cheveux, les squames ou encore les débris végétaux. Lorsqu’ils manquent de nourriture, ils peuvent même pratiquer le cannibalisme en se nourrissant de leurs congénères. Certaines espèces, comme les termites, se nourrissent de bois, mais cela reste une particularité. En résumé, tout ce qui traîne dans une habitation peut attirer ces insectes, car leur besoin en nourriture est minime, mais leur besoin d’eau, vital, les pousse à fréquenter fréquemment les canalisations et les éviers.
Le mode de vie des cafards
La blatte germanique, par exemple, mène une vie très sociale, se regroupant en journée pour se reposer et s’occuper de leurs jeunes. La majorité de leur population est constituée de larves, environ 80 %, tandis qu’une minorité adulte constitue le reste. Elles privilégient des endroits sombres, étroits, en particulier dans des fissures, derrière les meubles ou dans des trous. La nuit, elles sortent pour chercher de la nourriture en évitant la lumière, se dispersant dès qu’elles se sentent menacées. Leur vue étant peu développée, leur orientation dépend principalement de leur odorat et de leurs antennes pour se déplacer dans l’obscurité.
La durée de vie et le cycle de reproduction
Les femelles émettent des phéromones qui attirent les mâles à distance grâce à leurs antennes. Après une copulation pouvant durer plusieurs heures, la femelle peut stocker le sperme et s’accoupler plusieurs fois. Elle produit généralement une dizaine de sacs d’œufs, chaque sac contenant une cinquantaine de larves. Elle peut déposer ses œufs peu de temps avant leur éclosion ou les garder dans son corps jusqu’à ce que les conditions soient optimales. Un environnement adapté se manifeste par un taux d’humidité entre 60 et 80 % et une température comprise entre 25 et 33°C. Sous ces conditions, les jeunes atteignent la maturité en environ deux mois, traversant plusieurs stades larvaires. La durée de vie totale de ces insectes varie de deux à cinq mois. Malgré cette courte espérance de vie, un couple peut engendrer jusqu’à 10 000 descendants en une seule saison.
Comment reconnaître leur présence ?
Les blattes qui évoluent dans nos maisons aiment les environnements humides, ce qui explique leur fréquentation fréquente des salles de bains, cuisines et sous-sols. Outre leur habitat, leur présence se manifeste par des traces noires sur les murs ou le sol, correspondant à leurs excréments ou à leurs peaux en mue. À l’intérieur, une odeur désagréable, souvent musquée ou rance, peut trahir leur occupation. Ce parfum vient des glandes salivaires ou excrémentielles. Leur détection précoce est cruciale pour éviter une infestation complète, car ces signes indiquent qu’il est temps d’agir.
Les risques pour l’homme
Les blattes constituent un véritable vecteur de maladies. Elles peuvent transmettre des agents pathogènes en contaminant la nourriture ou en laissant leurs excréments, salives et mues sur les surfaces. Parmi les affections qu’elles peuvent transmettre, on trouve l’hépatite, la tuberculose, la salmonellose, la dysenterie ainsi que la gastro-entérite. Bien que moins fréquent, leur contact peut aussi provoquer des réactions allergiques ou aggraver des troubles respiratoires comme l’asthme. La présence de ces insectes doit donc être prise très au sérieux pour préserver la santé de tous.
Comment combattre efficacement les cafards ?
Les blattes apparaissent comme l’un des insectes les plus résistants, capables d’évoluer malgré de nombreux insecticides. Si le marché propose divers produits chimiques, leur utilisation doit être prudente, car ces substances peuvent être nocives pour les humains et les animaux domestiques. Des méthodes naturelles, telles que la fabrication de pièges, peuvent constituer une alternative efficace – notre dossier « comment fabriquer un piège à cafards efficace » en fournit d’ailleurs plusieurs conseils. En cas d’infestation avancée, il est fortement recommandé de faire appel à une société de désinsectisation professionnelle. Ces experts disposent de produits puissants et maîtrisent leur utilisation, tout en étant capables de localiser et détruire les nids invisibles à l’œil nu. Enfin, pour prévenir une invasion future, il convient de prendre des mesures simples, comme ne pas laisser d’aliments ouverts, nettoyer régulièrement les surfaces de cuisine, éliminer les excréments de vos animaux et vider quotidiennement les poubelles.