Les insectes jaunes : une source d’angoisse ou de confusion
Devant un insecte à la teinte jaune, beaucoup de personnes ressentent une montée de panique. Leur réaction instinctive consiste à gesticuler de manière désordonnée, ce qui pourrait paradoxalement augmenter le risque de piqûre, même si leur but premier est d’éviter une telle situation. Il est important de noter que la majorité des insectes colorés en jaune ne sont pas nécessairement des abeilles : guêpes et frelons partagent aussi cette couleur et peuvent perturber nos activités en plein air ou dans nos jardins. Une croyance répandue veut que seule l’abeille succombe à sa propre piqûre en mourant après coup. Est-ce une vérité ou une idée reçue ?
Les différentes espèces d’abeilles que l’on peut croiser
Les mâles, souvent appelés faux-bourdons, ont pour seul rôle celui de la reproduction. Ils ne produisent pas de miel et n’ont pas de dard, ils sont donc incapables de défendre la ruche. Leur différence principale avec les femelles, ou ouvrières, réside dans leur taille, généralement plus grande, et leur silhouette allongée. Au premier regard, leurs yeux apparaissent également plus imposants : cette vue privilégiée leur permet d’identifier rapidement la reine durant ses vols nuptiaux. À l’approche de l’hiver, les ouvrières chassent ces mâles qui deviennent un poids inutile pour la colonie. La mortalité de ces derniers survient rapidement après leur expulsion. Quant à la reine, sa principale activité est de voler pour s’accoupler, puis elle se retire à l’intérieur de la colonie pour pondre et assurer la survie de l’essaim pendant environ trois ans.
Ce sont surtout les ouvrières que l’on doit surveiller, car elles constituent la majorité des abeilles dans la ruche. Leur activité varie en fonction de leur âge : certaines sont responsables de la maintenance de l’habitat, d’autres de l’élevage des larves, ou encore du stockage du miel. Selon différentes sources, l’estimation de leur âge varie, mais voici un aperçu des rôles principaux liés à leur étape de vie (ces fourchettes peuvent fluctuer) :
- Les abeilles de moins de 50 jours nettoient la ruche et construisent les alvéoles,
- À partir de 6 jours, elles prennent en charge la nourrice pour les larves,
- Aux alentours de 15 jours, elles deviennent transporteurs de miel, stockant la récolte pour la conserver,
- Vers 18 jours, elles ventilent la colonie en agitant leurs ailes pour réguler l’humidité et la température,
- Entre 12 et 25 jours, certaines deviennent gardiennes, protégeant la ruche des intrus,
- C’est généralement entre 20 et 35 jours, lorsque les ouvrières deviennent butineuses, qu’elles parcourent l’environnement proche pour collecter nectar, pollen, eau ou propolis. Leur espérance de vie dépend du type d’activité : celles engagées à l’intérieur vivent plus longtemps que celles qui sortent régulièrement, lesquelles meurent souvent peu après leur première récolte.
Les dards : différents selon l’espèce et le sexe
Originairement, les ancêtres des abeilles et des guêpes ne possédaient pas de dard mais un organe appelé ovipositeur, destiné à déposer des œufs dans des endroits difficiles à atteindre. Au fil du temps, cette structure a évolué pour devenir le dard que nous connaissons aujourd’hui, principalement chez les femelles. La transformation s’est produite sur plusieurs millions d’années, permettant à l’ovipositeur de s’adapter à la protection de la colonie dans un nid sécurisé.
Le dard, connu sous le nom scientifique d’appareil vulnérant, ressemble à un harpon doté d’un aiguillon relié à deux glandes à venin. Chez les jeunes ouvrières, il est inopérant, et toutes ne possèdent pas un dard identique : les abeilles domestiques sont généralement dotées de dards plus puissants que leurs homologues sauvages, qui ont un dard fin et peu tranchant. La majorité des abeilles sauvages sont également peu agressives, ce qui limite leurs piqûres. Le véritable organe de défense se trouve chez les abeilles ouvrières, dont le dard possède une structure irrégulière, à l’aspect pointu et rétractile. Construit en deux parties qui se déplacent pour faciliter la pénétration, il s’accroche à la peau molle des mammifères, ce qui empêche l’abeille de se libérer sans se détacher. La perte du dard entraîne la mort de l’ouvrière, qui éviscérée, meurt généralement dans les heures qui suivent. En revanche, lorsqu’elle pique une autre abeille ou un insecte à surface dure, elle peut retirer son dard sans dommage, ce qui lui permet de piquer plusieurs fois. La reine, à l’inverse, possède un dard lisse, lui conférant la possibilité de se défendre à plusieurs reprises sans risque. Toutefois, étant confinée à la colonie, elle n’a que rarement besoin de piquer.
Les motivations derrière la piqûre d’une abeille
Ce qui motive une abeille à piquer est principalement la nécessité de défendre la ruche contre une menace perçue comme dangereuse. La piqûre n’est employée que si l’insecte considère l’intrus comme une source de danger. La réaction défensive varie cependant en fonction de plusieurs éléments :
- Les conditions météorologiques : un vent fort ou un orage peuvent rendre les abeilles plus agressives,
- La coloration de l’ennemi : des teintes claires provoquent généralement moins de réaction hostile que les couleurs foncées, ce qui explique le choix du blanc pour les tenues d’apiculteurs,
- Leur état intérieur : des colonies sans reine voient leur agressivité augmenter à cause de la croissance des ovaires des ouvrières,
- Le comportement de l’agresseur : mouvements brusques ou violents incitent la ruche à réagir rapidement, d’où l’intérêt de rester calme à proximité d’une abeille,
- Les odeurs : les abeilles sont sensibles à l’odeur des mammifères et réagissent à une phéromone d’alarme qu’elles émettent en cas de danger pour mobiliser l’ensemble de leur colonie. Certaines substances chimiques, comme les cétones présentes dans certains produits (vernis, parfums), peuvent déclencher une réponse défensive en étant perçues comme cette phéromone,
- La race d’abeilles : certaines variétés, comme l’apis mellifera mellifera (terre noire), ont un tempérament plus agressif que d’autres, telles que l’apis mellifera carnica ou la Buckfast, très prisée par les apiculteurs pour leur tempérament plus doux.