Frelons : présentation et diversité des espèces

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Lorsqu’une viande grillée, un jus de fruit frais, une tranche de melon ou tout autre mets parfumé sont sur la table, il n’est pas rare que des insectes, notamment ceux attirés par ces odeurs estivales, viennent faire une apparition. Parmi ces visiteurs indésirables, le frelon est souvent l’un des insectes les plus redoutés pendant la saison chaude. Leur taille imposante et leur bourdonnement profond leur donnent une apparence impressionnante, mais en réalité, ils ne sont pas particulièrement agressifs, sauf si leur nid est menacé ou qu’ils perçoivent une dangerosité pour leur progéniture.

La famille des frelons : qui sont-ils ?

Pour comprendre leur mode de vie, il faut remonter à leur cycle de vie, souvent évoqué dans les manuels de sciences naturelles. Les premiers frelons apparaissent au début de l’été, mais la genèse de leur colonie se joue surtout en fin de saison, à l’approche de l’automne. Lors de cette période, les reines récemment fécondées cherchent un refuge sécuritaire pour passer l’hiver. Jusqu’au retour du printemps, les œufs pondus durant l’automne donneront naissance à des larves, qui deviendront à leur tour des nymphes. La pollinisation, la reproduction et la croissance de la colonie se déroulent ensuite lors des saisons chaudes, avec un envol final à la fin de la période de maturation.

Les frelons appartiennent à l’ordre des insectes et à la famille des Vespidés, regroupant notamment guêpes et frelons. Ces hyménoptères se distinguent par leur silhouette ailée, leur abdomen rayé de jaune et de noir, et pour la femelle, la présence d’un dard. Leur organisation sociale est dite eusociale, ce qui signifie qu’ils vivent en colonies hiérarchisées, with des castes de femelles fertiles et de stériles. Bien que proches des guêpes, ils sont nettement plus volumineux — leur taille pouvant atteindre le double de celle d’une guêpe — leur conférant un aspect plus puissant visuellement.

Ces insectes sont souvent perçus comme dangereux pour trois raisons principales : leur réputation d’être agressifs, la douleur provoquée par leurs piqûres, et la potentialité d’effets graves en cas de piqûre multiple. Cependant, il est important de dissiper ces idées reçues : un frelon, quelle que soit son espèce, est généralement pacifique et n’attaque que dans une optique défensive. La seule situation où il pourrait devenir agressif est lorsqu’il perçoit une menace contre son nid, auquel cas il pourrait piquer pour se défendre. Pour éviter tout conflit, il est conseillé de garder une distance d’au moins 3 mètres du nid et de ne pas faire de gestes brusques si l’on s’en approche accidentellement.

Les différentes espèces de frelons

La diversité de cette famille est vaste, avec près d’une centaine d’espèces recensées à l’échelle mondiale. En France, deux formes principales attirent davantage l’attention : le frelon européen et le frelon asiatique. Même si leur apparence se ressemble, leur impact sur l’environnement est très différent : le premier joue un rôle bénéfique en régulant d’autres insectes nuisibles, tandis que le second représente une menace sérieuse pour les écosystèmes locaux. Leur différenciation est essentielle pour adopter les bonnes mesures de gestion.

Le frelon européen

Nom scientifique : Vespa crabro, cette espèce est la plus répandue sur notre territoire. Elle est souvent appelée « cul jaune » dans l’est de la France, en raison des rayures jaunes marquant son abdomen. La reine peut mesurer jusqu’à 35 mm, alors que les ouvrières restent généralement autour de 22 mm, et les mâles jusqu’à 28 mm. Un nid peut héberger plus de 200 individus et atteindre une envergure d’un mètre. Leur nourriture principale consiste en petits insectes — mouches, guêpes, sauterelles, libellules, chenilles, araignées — ainsi que des fruits, des résidus végétaux ou des matières organiques en décomposition.

Il est à noter que, même si leur taille impressionne davantage qu’une guêpe, leur venin est généralement moins toxique pour l’homme.

Le frelon asiatique

Appelé Vespa velutina, ce frelon mesure à peu près la même taille que son cousin européen, avec des ouvrières pouvant atteindre 24 mm, et une reine légèrement plus petite, jusqu’à 30 mm. Leur différence réside surtout dans leur apparence : le thorax est uniformément noir, avec un corps brun, et seul un petit segment de leur abdomen affiche une coloration jaune. Ce frelon est principalement un prédateur, ciblant principalement les abeilles, qu’il attaque pour environ 80 % de son alimentation. Sa présence est donc particulièrement préoccupante, car ces insectes jouent un rôle crucial dans la pollinisation, permettant la reproduction de nombreuses plantes, notamment les fleurs et les arbres fruitiers.

Leur nid, souvent en forme de montgolfière, est généralement plus petit que celui des frelons européens. Toutefois, un seul nid peut contenir jusqu’à 18 000 individus. Les nids situés dans des zones boisées ou à proximité de points d’eau sont souvent les plus importants. Chez les particuliers, on détruit généralement ces nids avant qu’ils n’atteignent une taille critique.

La principale menace pour l’écosystème concerne le frelon géant, ou Vespa mandarinia, qui n’est pas présent en France, mais qui pourrait représenter un danger extrême en raison de ses mandibules tranchantes, de son venin puissant, et de sa capacité à détruire de grandes colonies d’abeilles en peu de temps.

Que faire face à un nid de frelons ?

La première règle en cas de découverte d’un nid est de ne pas tenter de le manipuler. Toute tentative d’approche pourrait déclencher une attaque défensive. Lorsqu’ils évoluent en journée, ces insectes apparaissent comme peu actifs, mais l’approche d’un danger Peut rapidement les rendre agressifs, poussés à piquer à plusieurs reprises pour repousser l’intrus. La meilleure conduite à tenir est de faire appel à des professionnels ou aux pompiers, équipés de protections spécifiques, pour détruire le nid en toute sécurité. Ces spécialistes aspergeront une bombe insecticide adaptée, de préférence tôt le matin ou en fin de journée, afin de profiter de leur moindre activité et d’augmenter leurs chances de succès.

Après la destruction, il est conseillé d’interdire la reconstruction du nid à cet endroit, si cela est possible. Si cela n’est pas réalisable, il faudra surveiller la zone pour détecter de possibles nouveaux nids. Une prévention efficace consiste également à repérer et à détruire les reines qui, après avoir survécu à l’hiver, cherchent à établir de nouvelles colonies entre fin février et début mai, avant qu’elles ne deviennent actives.

Comment éloigner un frelon ?

Le frelon déteste l’odeur de la citronnelle, que l’on peut utiliser en spray ou en mélange avec de l’eau chaude, en y ajoutant quelques gouttes d’huile essentielle. Les bâtons d’encens, le thym, ou même le café moulu peuvent également servir de répulsifs olfactifs, en créant une atmosphère désagréable pour l’insecte. La lumière nocturne étant également un attractif pour eux, allumer une source lumineuse éloignée peut aider à tenir ces insectes à distance durant la tombée de la nuit.

Que faire en cas de piqûre de frelon ?

La piqûre d’un frelon, bien que généralement non mortelle si elle n’est pas multiple, est douloureuse en raison de la taille importante de son dard. Cependant, pour une personne allergique, une seule piqûre peut provoquer des réactions graves, voire mortelles. On distingue généralement deux types de réactions :

  • Le choc anaphylactique, qui peut survenir rapidement avec des signes tels qu’une urticaire intense, un œdème, des troubles respiratoires, une chute de tension ou des difficultés digestives.
  • L’œdème de Quincke, caractérisé par un gonflement rapide du visage et du cou, pouvant entraver la respiration et nécessitant une intervention d’urgence.

En cas de piqûre, l’administration immédiate d’adrénaline, par injection intramusculaire, est la seule solution salvatrice en urgence. Les personnes allergiques doivent toujours porter sur elles un stylo auto-injectable d’adrénaline, prescrit par leur médecin. La réaction allergique est souvent plus violente lors de la seconde piqûre, ce qui souligne l’importance d’une réaction rapide et d’une prise en charge adaptée.