Élever des vers à soie chez soi : méthode simple et efficace

Accueil » Les animaux sauvages » Insectes » Élever des vers à soie chez soi : méthode simple et efficace

Élever des vers à soie chez soi représente une activité captivante, simple à mettre en œuvre et nécessitant peu d’entretien. Cette pratique n’émet pas d’odeurs désagréables, ce qui la rend idéale pour une utilisation à domicile ou en milieu éducatif. Les enseignants y trouvent un intérêt particulier, car le cycle complet du ver à soie peut être observé tout au long de l’année scolaire. Pour les passionnés de terrarium, ce vers possède un avantage notable : un adulte pèse environ 3 grammes, ce qui équivaut à la masse de 6 à 7 grillons d’Acheta domestica. Si vous souhaitez vous lancer dans cette aventure, voici les essentiels pour débuter votre élevage de vers à soie en toute tranquillité.

Matériel nécessaire

Il n’est pas indispensable d’acheter un nouveau conteneur pour votre élevage. Un simple aquarium, un terrarium ou un contenant en plastique peut suffire, à condition qu’il offre suffisamment d’espace. Les chenilles ont besoin de surfaces environ trois fois plus vastes que leur taille au repos pour évoluer confortablement. À titre indicatif, une chenille à la fin de son cycle pèse environ 5 grammes et mesure près de 9 cm.

L’utilisation d’un thermomètre est primordiale afin de maintenir une température stable, idéale autour de 25 °C. De même, un hygromètre est recommandé pour ajuster l’humidité, dont le taux influence directement la croissance du ver à soie.

La pièce maîtresse du matériel demeure les feuilles fraîches de mûrier, exclusivement nourrissante pour ces vers. Ces feuilles doivent être parfaitement sèches lorsqu’elles sont données aux chenilles. En cas de doute concernant leur contamination par des pesticides, il est conseillé de les laver à l’eau froide, puis de les sécher et de les conserver dans un sac plastique perforé au réfrigérateur. Vous pouvez récolter ces feuilles 2 à 3 fois par semaine, en évitant de les entasser ou de les déchirer, et en les stockant à plat. Si des traces de dégradation apparaissent, il faut les jeter pour assurer une alimentation saine.

Démarrer l’élevage de vers à soie

Organiser un élevage de vers à soie implique deux phases principales : l’incubation des œufs et le développement des chenilles.

La première étape consiste à acquérir des œufs, parfois appelés graines. Ces œufs doivent être placés dans un incubateur, qui peut être une simple boîte en plastique transparente munie d’un couvercle perforé. Lorsque vous recevez les œufs, notez que leur incubation débute dès qu’ils sont passés de 4 °C à la température ambiante. La période d’incubation dure généralement entre 12 et 14 jours, en comptant depuis la reprise de température. La récolte des chenilles peut commencer 2 à 3 jours avant leur éclosion prévue, que le vendeur vous aura indiquée.

Au fond de l’incubateur, il est conseillé de placer une feuille de papier absorbant humide et une coupelle d’eau. Ces éléments assurent une humidité suffisante pour le développement des œufs. Il faut vérifier régulièrement l’état du papier absorbant, en le changeant dès qu’il devient sec, et maintenir le niveau d’eau dans la coupelle. La température doit être stabilisée entre 25 et 26 °C, avec une hygrométrie oscillant entre 80 et 85 %. L’incubation se poursuit jusqu’à ce que les œufs prennent une teinte bleuâtre, signe que les jeunes vers sont sur le point de sortir.

Chaque œuf doit être placé autour de la feuille humide, sans contact direct. Le couvercle de l’incubateur doit être hermétiquement fermé après perforation. La pièce d’élevage doit être lumineuse, mais à l’abri de la lumière directe du soleil. La synchronisation précise de ces conditions garantit une éclosion optimale.

Une fois que les œufs ont éclos, il suffit de prélever délicatement les jeunes chenilles et de les transférer dans le bac de croissance.

L’élevage des chenilles

La période d’élevage s’étale sur environ un mois, entre 30 et 40 jours, au cours desquels les chenilles subissent plusieurs mues, leur permettant de multiplier leur taille par quarante.

La majeure partie de leur existence consiste à se nourrir intensément. Au début, il est pratique de disposer des feuilles fraîches de mûrier blanc à proximité, car les chenilles ne se déplacent que peu. Il est crucial de leur fournir quotidiennement des feuilles tendres, en remplaçant celles qui s’assèchent ou se courbent. La régularité quotidienne est essentielle pour assurer une croissance optimale.

Les chenilles produisent une quantité importante de déjections, rendant indispensable un nettoyage régulier du bac. Lorsqu’elles sont encore jeunes, un nettoyage une fois tous les trois jours suffit généralement, mais à mesure qu’elles grossissent, un entretien quotidien ou tous les deux jours devient nécessaire. La propreté est cruciale pour éviter la prolifération de moisissures ou de micro-organismes nuisibles. Il est également possible de réutiliser les feuilles sèches et les excréments comme compost ou fertilisant pour le jardin.

La température influence considérablement leur croissance : plus elle est élevée, plus les chenilles grossissent rapidement. Ces dernières muent habituellement quatre fois en un mois, changeant de peau tous les 5 à 6 jours, avec une dernière mue plus longue pouvant aller jusqu’à 7 ou 10 jours selon la température ambiante.

À l’approche de la fin de leur croissance, les chenilles deviennent translucides et prennent une coloration jaune. Elles quittent alors les feuilles pour chercher un lieu où tisser leur cocon. À cette étape, il faut installer des branches sèches, comme du bruyère ou du genêt, de manière aléatoire dans le bac, pour leur permettre de réaliser leur cocon en environ trois jours.

Récolte des cocons

Dès qu’un cocon est entièrement formé, il est impératif de procéder à la phase d’étouffement pour en extraire la soie. Cette étape consiste à tuer la chrysalide enfermée dans le cocon, afin de préserver la longueur du fil de soie. Une intervention tardive entraînerait une transformation de la larve en papillon, qui sortirait du cocon, rendant impossible le dévidage de la fibre. Pour éviter cela, il faut conserver certains cocons pour la reproduction future.

La pratique de l’étouffement consiste à placer les cocons dans une enceinte chauffée à 70-80 °C, puis à les plonger dans de l’eau bouillante pour ramollir la séricine, cette colle naturelle qui enveloppe les fils. Un petit outil permet de localiser une extrémité du fil, facilitant ainsi la récupération pour le dévidage.

Reproduction des vers

La domestication du Bombyx du mûrier les rend dépendants de l’intervention humaine pour leur cycle reproductif. Lorsqu’un cocon est mature, il est nécessaire de distinguer les sexes, le mâle ayant un abdomen plus petit que la femelle. Ensuite, il faut former des couples reproducteurs, qui engendreront rapidement une nouvelle génération d’œufs. La femelle pond alors ses œufs sur un support, souvent un morceau de carton, pour poursuivre le cycle.