Élevage de phasmes : conseils incontournables pour débutants et expérimentés

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Les phasmes, en tant qu’insectes, sont généralement reconnus pour leur facilité d’élevage, même pour ceux qui débutent. Cependant, il reste essentiel de respecter leurs besoins fondamentaux pour assurer leur bien-être. Cet article a pour but de partager avec vous les bonnes pratiques à suivre pour garantir leur santé et la réussite de votre élevage.

Sélectionner les espèces adaptées

Bien que la majorité des phasmes soient simples à maintenir, certaines espèces demandent plus d’attention que d’autres. Lors de votre choix, il peut être tentant de privilégier celles qui ont des formes ou des couleurs exceptionnelles, tant la diversité est grande. Pourtant, pour un débutant, il est conseillé de commencer avec des espèces robustes. Parmi celles recommandées, Phyllium phillipinicum est considéré comme étant particulièrement résistant. Les deux options souvent recommandées pour débuter sont :

  • Carausius morosus, connu comme le phasme morose ;
  • Medauroidea extradentata, le phasme bâton vietnamien.

Créer un habitat adapté

Il n’est pas obligatoire d’utiliser un terrarium pour héberger vos phasmes : un aquarium ou un vivarium peuvent parfaitement faire l’affaire. L’essentiel étant que les parois soient transparentes, qu’elles soient en plastique ou en verre, afin de faciliter l’observation. Il faut également prévoir un nettoyage facile, en évitant les matériaux trop fragiles susceptibles de se rayer ou de se casser sous l’action de végétaux épineux ou d’un coup d’éponge. Le choix de l’enclos doit répondre à deux critères principaux : une taille adaptée à la taille de l’insecte et une circulation d’air suffisante pour leur confort.

La dimension de l’habitat doit correspondre à la taille adulte de l’espèce. En général, multiplier cette longueur par trois donne la hauteur minimale nécessaire, permettant à l’insecte de s’extraire complètement de sa mue. La largeur doit aussi considérer le nombre d’individus. Il est préférable de privilégier l’espace plutôt que de surcharger, car chaque phasme a besoin d’un environnement spacieux pour vivre sereinement. Si l’espace est limité, réduire le nombre de spécimens est la meilleure solution.

Les phasmes aiment grimper et peuvent s’attacher aux parois de leur habitat. Pour enrichir leur environnement, il est conseillé d’y disposer des branches non toxiques adaptées à leur taille.

Équipements indispensables

Une spatule simple est un outil utile pour retirer les déjections et les mues sans perturber les insectes. La température dans leur habitat doit être comprise entre 20°C et 25°C. Selon la région, il peut être nécessaire d’utiliser une lampe chauffante pour maintenir cette plage. La surveillance de l’humidité est également primordiale, avec un hygromètre pour vérifier qu’elle reste à environ 80 %. Pour cela, il est fréquent d’utiliser un substrat ou de tapisser le fond avec du papier absorbant, facilitant ainsi le nettoyage et la récolte des œufs. Pulvériser régulièrement de l’eau permet aussi de maintenir un taux d’humidité adéquat.

Il est conseillé de privilégier la lumière naturelle en plaçant l’habitat près d’une fenêtre plutôt que d’utiliser des lampes chauffantes ou lumineuses artificielles. La lumière naturelle respectera le cycle jour/nuit de vos insectes, ce qui est bénéfique pour leur santé. Évitez également l’exposition en plein soleil qui pourrait les stresser ou les brûler.

Soutenir et gérer la reproduction

Certains phasmes déposent leurs œufs directement dans leur environnement, qu’ils abandonnent ou gardent jusqu’à l’éclosion. Il vous faudra alors récupérer ces œufs pour assurer leur incubation. Un simple récipient hermétique, comme un vieux boîte en plastique ou un petit tupperware, suffira. Si vous avez des mâles et femelles, la reproduction est souvent spontanée. Toutefois, certains phasmes peuvent aussi se reproduire par parthénogenèse. Quoi qu’il en soit, il est essentiel de contrôler la population pour éviter les surpopulations stressantes ou nuisibles à leur santé. En cas de trop-plein, il ne faut pas relâcher les insectes dans la nature, car cela pourrait déséquilibrer l’écosystème local. La meilleure solution est de contacter une association spécialisée pour gérer cette situation de manière responsable.

Nutrition adaptée

Le régime alimentaire dépend de l’espèce choisie. Il est primordial de se documenter précisément avant de commencer un élevage afin de leur donner une nourriture adaptée. La majorité des phasmes ne consomment pas nécessairement leur végétation naturelle mais des végétaux de substitution, comme le lierre ou certaines ronces. Donner des plantes traitées aux pesticides ou toxiques pour eux peut être fatal. La propreté de la nourriture est importante : changer les feuilles non consommées tous les 2 à 3 jours pour éviter qu’elles ne pourrissent est recommandé. Les phasmes extraient l’eau de leur nourriture, donc il n’est pas nécessaire d’ajouter une source d’eau liquide, et il est même déconseillé de créer un point d’eau qui pourrait provoquer leur noyade.

Nettoyage et entretien

Pour préserver la santé de vos insectes, un nettoyage régulier de leur habitat est indispensable. Il faut retirer les déjections et les mues de peau pour éviter tout risque sanitaire. Un nettoyage plus complet doit être effectué une fois par mois, à l’aide de produits détergents soigneusement rincés. Si vous utilisez un substrat ou de la mousse, vérifiez leur état et remplacez-les ou arrosez-les si nécessaire pour maintenir un environnement propre et confortable.

Manipulation des phasmes

Avant toute manipulation, lavez-vous soigneusement les mains pour éviter toute transmission de bactéries. Les phasmes étant sensibles et calmes, ils doivent être manipulés avec douceur et prudence. Lors de courtes opérations d’observation, approchez-vous lentement pour ne pas les stresser ou leur faire perdre leur calme. Évitez de les déranger pendant leur période de mue, car ils sont particulièrement fragiles à ce moment-là. En aucun cas, ne tentez d’aider vos insectes à se débarrasser de leur exuvie : cela pourrait leur causer des blessures ou provoquer des stress importants. La manipulation doit rester exceptionnelle pour respecter leur tranquillité et leur bien-être, car le moindre stress peut entraîner des complications graves, voire la mort.