Nombreux sont ceux qui redoutent la présence des guêpes et paniquent dès qu’ils en aperçoivent une. Pourtant, ces insectes jouent un rôle essentiel dans l’équilibre écologique, même si certains les perçoivent comme nuisibles. Elles contribuent notamment à réguler la population d’autres insectes et servent de source alimentaire pour de nombreux oiseaux. Si vous êtes curieux de mieux connaître ces créatures, cet article dédié au cycle de vie et à la reproduction des guêpes vous apportera des éclairages intéressants. Vous découvrirez un univers aux comportements variés et fascinants.
Les différentes espèces de guêpes
Actuellement, la science recense plus de 6 000 espèces distinctes de guêpes. L’image populaire associe souvent ces insectes à une coloration jaune et noire. Parmi celles que l’on rencontre fréquemment dans les jardins, la guêpe germanique, aussi appelée guêpe européenne (Vespula germanica), ainsi que la guêpe vulgaire (Vespula vulgaris) sont les plus courantes. Cependant, d’autres espèces comme Dolichovespula maculata, présente en Amérique du Nord, présentent un corps noir et blanc, avec des taches blanches caractérisantes souvent cette espèce.
Ce qui différencie ces guêpes, au-delà de leur coloration et leur localisation, c’est surtout leur mode de vie, qui influence leur mode de reproduction. Alors que toutes se nourrissent principalement de sucres (issus de fruits, miellat, sève ou nectar), leurs larves ont un régime carnivore, sauf exception comme celle de la figue. Leurs cycles de vie varient également en fonction qu’elles soient solitaires ou sociales.
Les guêpes solitaires : une vie en autonomie
Appelées aussi guêpes de chasse, ces insectes mènent une existence indépendante. On trouve des espèces telles que la Scolia hirta, Ammophila sabulosa ou Odynerus murarius. Leur apparence est très diversifiée : couleurs variant du noir au jaune, de l’orange ou encore des teintes irisées ou violacées. Leur silhouette peut aller d’un corps très fin à une forme plus corpulente. Leur surface est généralement lisse, brillante, avec peu de poils, et leur taille oscille entre 1 et 5 centimètres.
Bien qu’elles puissent paraître menaçantes en raison de leur aspect, ces guêpes ne sont pas agressives de nature. Leur nom « solitaire » indique qu’elles vivent seules et qu’elles n’établissent qu’un seul nid pour leur propre ponte. Parmi elles, on distingue les guêpes fouisseuses, qui peuvent atteindre 5 cm de longueur, impressionnant mais sans véritable danger. Les guêpes maçonnes quant à elles construisent de petits abris en utilisant des matériaux comme le sable ou l’argile, dans lesquels elles déposent une larve par contenant, en utilisant leur salive pour agglomérer les matériaux. La catégorie des guêpes pompiles se caractérise par une prédilection pour chasser les araignées pour nourrir leurs larves.
Les guêpes sociales : une organisation en colonie
Les guêpes dites sociales, notamment celles à papier, vivent en groupe structuré. Elles forment des colonies où la majorité des individus sont des ouvrières, qui sont des femelles infertiles responsables de la construction du nid, de la collecte de nourriture et des soins aux larves. Ces guêpes se nourrissent d’eau, de pulpe, et d’aliments riches en glucides ou protéines animales.
Les espèces comme la guêpe commune ou la guêpe germanique appartiennent à ce groupe. À l’œil nu, la guêpe commune peut se reconnaître à une ligne noire sur le devant de sa tête, évoquant la forme d’une ancre. La guêpe germanique possède un abdomen accentué par un pédicule brun noirâtre, orné de marques noires en flèche et de points noirs, permettant leur identification lorsqu’on les observe de près.
Comprendre le cycle de vie des Eumeninae
Les guêpes solitaires, notamment celles du groupe Eumeninae, ont souvent une vie sans nid permanent. Chaque insecte est capable de se reproduire, tout en pondant un nombre limité d’œufs. Ces guêpes bâtissent fréquemment des nids sphériques en utilisant de la boue, contenant un seul œuf planté au printemps ou en automne. Leurs larves se nourrissent de petits insectes paralysés, comme des chenilles ou des coléoptères, qui servent de réserves alimentaires. Une dizaine de chenilles suffisent généralement pour que la larve grandisse et atteigne sa maturité. Le nid est ensuite scellé par la femelle avec de la boue, empêchant toute intrusion extérieure. La seule exception est la guêpe Bembix, qui nourrit ses larves quotidiennement jusqu’à leur transformation finale.
Après la ponte, la construction de deux autres nids identiques se poursuit. Le développement larvaire, leur durée d’incubation, et leur progression vers la nymphose diffèrent selon chaque espèce. En général, une fois transformées, les larves deviennent des nymphes, puis des adultes. La vie adulte est courte : quelques semaines, durant lesquelles le but principal est la reproduction. La femelle ne vit généralement pas plus de 6 semaines, tandis que les mâles ont une espérance de vie limitée à environ trois semaines, souvent liée à l’accouplement.
Chez les guêpes fouisseuses, le procédé est similaire, mais leur nid est une galerie souterraine avec une chambre à son extrémité. Cette chambre contient les œufs et les insectes chassés pour nourrir les larves, souvent partagé avec d’autres insectes.
Le cycle de vie des guêpes Agonides
Parmi les guêpes solitaires, certains insectes jouent un rôle de parasitoïdes. La femelle pond dans un hôte (un coléoptère ou une chenille) et la larve se développe en se nourrissant de celui-ci, jusqu’à ce que l’hôte meure. Ensuite, la larve se transforme en pupe et l’adulte en sort. Il existe aussi des chrysides, communément appelées guêpes-coucous, qui sont des cleptoparasites : elles exploitent les réserves de nourriture d’autres espèces pour nourrir leurs propres larves, à l’image du coucou dans l’univers aviaire.
Les guêpes Agaonides, ou guêpes du figuier, sont un exemple bien connu. Leur petite taille (de 1 à 2 mm) leur permet de pénétrer dans la structure interne des figues, où elles pondent pour développer leurs larves. Certaines ont des ailes détachables, un corps plat, et des antennes en crochet. Mâles sans ailes ni yeux, elles survivent en s’accouplant avec les femelles dans la figue, avant de mourir rapidement. Femelles fécondées quittent ensuite la figue pour commencer un nouveau cycle reproductif en parasitant d’autres figues.
Le cycle de vie chez les guêpes sociales
Dans les colonies de guêpes sociales, le début du cycle annuel commence avec la sortie des reines au printemps, juste après l’hiver. Ces reines, seules survivantes de la période froide, construisent un nouveau nid, y déposent des œufs, puis élèvent les larves. Elles ont d’abord stocké le sperme reçu lors de leur fécondation préalable, qu’elles utilisent pour pondre des œufs de sexes différents au fil du temps.
Les premières œufs donnent des femelles qui seront des ouvrières stériles, chargées de poursuivre la construction du nid et de nourrir les jeunes. En fin de saison, certains œufs donneront naissance à des mâles et à des femelles fertiles, susceptibles d’être fécondés et de devenir de futures reines. Ceux qui ne sont pas fécondés meurent à l’automne, la colonie disparaissant. La durée de vie d’une reine n’excède pas un an, tandis que les ouvrières vivent en moyenne moins d’un mois. Les mâles ont une espérance de vie encore plus courte, généralement moins de six semaines, éliminés après leur rôle d’accoupleurs.