Les fourmis contribuent à hauteur d’environ 6 % de l’ensemble de la biomasse sur la planète, ce qui leur confère une place parmi les groupes d’animaux les plus nombreux. Elles se classent en quatrième position après les termites, les coléoptères et les abeilles. Leur organisation interne et leur mode de vie intriguent beaucoup, chaque découverte scientifique laissant entrevoir la complexité et la diversité de ces insectes. Dans cet exposé, nous évoquons principalement la reproduction et le cycle de vie des fourmis, en conservant les principes généraux tout en reconnaissant la grande variété d’espèces.
La reproduction de la reine
Le monde compte près de 10 000 espèces de fourmis dispersées à travers la planète. Leur nombre de colonies est colossal, même si chaque groupe peut varier considérablement en taille. La plupart de ces insectes se distinguent par leur organisation hiérarchique précise. En effet, leur société est bâtie sur un modèle d’insectes sociaux où seules les reines sont en charge de la ponte. La reproduction chez ces insectes se fait généralement par fécondation externe : la reine, ou gynes avant de s’accoupler, se gorgent de lipides pour disposer de réserves nutritives essentielles durant la période qui suit la fécondation, un temps durant lequel elle peut fonder une nouvelle colonie. Lors des périodes d’essaimage, la reine quitte la colonie pour s’envoler et s’accoupler avec des mâles appelés drones.
Ces mâles, dont le terme tire ses origines de l’anglais ancien signifiant « homme fort » ou « homme vaillant », sont souvent spécifiques à une espèce donnée et leur rôle se limite à l’accouplement. La rencontre peut avoir lieu en vol ou au sol, selon la situation. Après l’acte, ces mâles ne vivent généralement que peu de temps. Leur destin se limite à leur service reproductive. Une fois fécondée, la reine reprend contact avec le sol, emportant avec elle du sperme pour une fertilisation ultérieure. Elle commence alors à pondre des œufs, lesquels peuvent aboutir à des différentes castes : ouvrières, soldats ou nouvelles reines. Les ouvrières assurent l’expansion et l’entretien de la colonie, la collecte de nourriture et l’élevage des larves, tandis que les soldats ont pour tâche de défendre la communauté contre les intrus.
La longévité d’une reine dépasse souvent celle de ses sujets, atteignant plusieurs années, et chez certaines espèces, comme la fourmi noire des jardins, pouvant même culminer à 30 ans.
Un aperçu du cycle de vie
Voici une synthèse des phases clefs du développement d’une fourmi :
- La reine dispose de spermatozoïdes pour féconder ses œufs ;
- Les œufs éclosent, donnant naissance à des larves ;
- Les larves sont protégées et nourries thanks aux soins des ouvrières. Leur alimentation varie selon les espèces, allant du nectar au pollen, en passant par des insectes ou le miellat, cette substance sucrée produite par certains invertébrés ;
- Les larves muent pour devenir des nymphes, qui possèdent déjà des jambes et des traits d’adultes, mais ne peuvent pas encore se nourrir par elles-mêmes. Leur transformation inclut plusieurs mues, processus qui peut durer de quelques jours à plusieurs semaines selon la variété ;
- Finalement, la fourmi atteint l’état adulte, prête à contribuer à la colonie.
Comment démarre une nouvelle colonie
Le processus de création d’une colonie commence lorsque la reine fécondée commence à pondre ses premiers œufs. elle les nettoie soigneusement pour éviter toute infection fongique. Après environ dix jours, ces œufs donnent naissance à des larves qui seront nourries par la reine, utilisant ses réserves corporelles, puisqu’elle ne sort généralement pas pour chercher de la nourriture. La première génération d’ouvrières, plus petites que celles qui apparaîtront plus tard, apparaît rapidement pour prendre en charge le développement de la colonie. La reine, qui a profité de ses réserves, peut ainsi se concentrer sur la reproduction en laissant aux ouvrières le soin de la gestion quotidienne. La survie de la colonie dépend de cette division de rôles.
Fécondation et détermination du sexe
La reine contrôle le sexe des futurs membres de la colonie en modulant l’utilisation de sa spermathèque. Lorsqu’elle libère des spermatozoïdes lors de la ponte, les œufs deviennent diploïdes, contenant deux jeux de chromosomes, un venant de la reine, l’autre du mâle, et donneront naissance à des femelles, qu’il s’agisse d’ouvrières ou de reines. Si elle ne féconde pas l’œuf, il ne contient qu’un seul jeu de chromosomes, et le futur individu sera mâle. Chez certaines espèces, des ouvrières pondent également, mais cela ne donne que des mâles, ce qui influence la dynamique de la colonie. Au début de la vie, seule la ponte d’œufs fécondés est pratiquée, mais selon les espèces, l’élevage peut évoluer différemment.
Le phénomène unique chez Tendances et animaux
Chez l’espèce Harpegnathos saltator, exemplaire représentatif de fourmis primitives, la dynamique interne est particulière. Originaire d’Inde, cette fourmi s’est adaptée à un mode de vie distinct. Leur société se limite souvent à deux castes : la reine, plus grosse, et les ouvrières. Lorsqu’une reine fondatrice décède, un rituel intervient pour désigner une nouvelle reine, impliquant un duel rythmé par des gestes précis, comme l’affrontement et l’étude attentive des mandibules. La gagnante voit ses ovaires se dilater tandis que son cerveau se rétrécit, modifiant son comportement — elle devient plus discrète, moins agressive, et arrête ses activités de chasse. Les autres ouvrières, ou gamergates, peuvent parfois prendre temporairement la place de reine, avec des comportements qui évoluent en fonction des luttes internes. Lorsqu’une ouvrière non reproductive acquiert un statut temporaire de reine, elle subit une série de transformations physiologiques, ressemblant à un vrai changement d’état, jusqu’à ce qu’elle perde son rang et retourne à un rôle de simple travailleuse.