Cycle de vie et reproduction des coccinelles

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Plusieurs personnes, qu’elles soient jeunes ou adultes, apprécient souvent croiser la petite coccinelle à l’aspect arrondi, dont la teinte oscillant entre orange et rouge, ornée de points noirs. Son apparence non alarmante, combinée à l’absence de danger qu’elle représente, en fait un insecte sympathique, d’autant plus qu’elle ne transmet aucune maladie, ne pique pas et joue un rôle bénéfique dans l’entretien du jardin. Si votre curiosité porte sur son mode de vie, notamment sa reproduction et son cycle de vie, voici les informations clés à connaître.

La coccinelle passe-t-elle l’hiver en vie ou en sommeil ?

Associée aux saisons chaudes, la coccinelle est rarement visible en hiver. La question se pose alors : meurt-elle lors de cette période ou adopte-t-elle simplement un état de dormance ?

Ce dernier cas est la réponse exacte. La coccinelle appartient à cette catégorie d’insectes qui entrent en pause durant le froid hivernal. Vers la fin de l’automne, aux mois de septembre et d’octobre, les adultes cherchent un abri pour hiberner. Ces refuges peuvent être des fissures dans des murs, sous des volets, dans des tas de bois, entre des pierres, ou dans les crevasses de l’écorce d’un arbre. Si le lieu choisi est trop humide, la présence d’un micro-champignon peut entraîner leur décès. En fin d’octobre, toutes les coccinelles ont généralement trouvé leur cachette hivernale.

Durant tout l’hiver, elles puisent dans leurs réserves de graisse pour survivre. Avant cette phase, elles renforcent leur alimentation, car les pucerons, leur principale nourriture, sont moins nombreux. Elles adoptent un régime varié, incluant également certains arthropodes, du pollen ou du nectar pour faire face à la baisse de leur nourriture habituelle.

Une fois leur lieu d’hibernation sélectionné, elles entrent dans une phase de dormance appelée diapause. Des conditions climatiques extrêmes comme une chaleur excessive ou une sécheresse peuvent déclencher ce sommeil. La principale conséquence est l’arrêt de leur reproduction, puisque cette activité mobilise beaucoup d’énergie.

La fin de la pause survient généralement avec le retour des températures positives, vers mars. À cette époque, leur énergie est consacrée à l’accouplement et à la reproduction.

Si votre jardin ne comporte pas naturellement d’endroits propices à cette hibernation, vous pouvez en créer un en disposant des planches, des pierres, des briques, des ardoises ou des morceaux d’écorce dans un endroit exposé au soleil. Il est essentiel que ces éléments possèdent des interstices ou fissures pour accueillir confortablement les coccinelles.

Comprendre le cycle de vie de la coccinelle

En milieu naturel, la durée de vie d’une coccinelle européenne oscille généralement entre deux et trois ans. Son cycle de développement suit celui de nombre d’autres insectes. Elle appartient à la famille des coléoptères, et passe par quatre phases distinctes de croissance.

La première étape est celle de l’œuf. Après la fécondation, la femelle dépose ses œufs, souvent sous une feuille abritant déjà des pucerons, afin de favoriser la nourriture de ses futures larves. Ces œufs, de couleur jaune orangé, ont une taille d’environ 1,5 à 2 millimètres. La quantité déposée par une femelle peut atteindre une cinquantaine par saison, ou le double pour certaines espèces à deux pontes annuelles.

Après 4 à 10 jours, les œufs éclosent pour donner naissance à des larves qui, chez la coccinelle européenne, se présentent sous une teinte bleu-gris avec des taches noires ou orangées, mesurant entre 8 et 10 millimètres. Leur corps mou, allongé et sans ailes, diffère nettement de celui de l’adulte. Au début, elles se nourrissent de l’enveloppe de leur œuf, puis consomment des pucerons présents sur la même feuille. En cas de nourriture limitée, elles peuvent aussi consommer des œufs non fécondés. Lentement, ces larves muent plusieurs fois, changeant de peau entre une et cinq fois en fonction de l’espèce.

Au bout de 12 jours à un mois, selon l’espèce, les larves ont suffisamment grandi pour se fixer sur la feuille, où elles tissent un cocon formé de fils de soie, dans lequel elles resteront immobiles durant une semaine. Ce stade s’appelle la nymphe, et elle se distingue par sa coloration jaune et noire, mesurant entre 5 et 7 millimètres.

Après environ huit jours, l’adulte sort de la nymphe. La transformation finale, la métamorphose, dure une vingtaine de minutes. La jeune coccinelle, au départ jaune avec des points blancs, acquiert rapidement son rouge caractéristique. La vieille peau de l’exuvie reste attachée à la feuille, détachée par le vent ou la pluie.

En une année, il est possible pour la coccinelle de produire deux générations successives, une au printemps et une autre au début de l’été, ce qui correspond à une espèce bivoltine.

La compétition avec la coccinelle asiatique

Importée en Amérique du Nord dans les années 1970 pour maîtriser les populations de pucerons, la coccinelle asiatique est d’une efficacité redoutable, car ses larves consomment davantage d’insectes nuisibles que leurs homologues européennes. Initialement, cette espèce supportait difficilement les hivers rigoureux, nécessitant une réinsertion annuelle. Avec des croisements contrôlés, sa capacité à survivre en hiver s’est améliorée, et elle s’éveille dès que la température atteint environ 9 °C, parfois même plus tôt que la coccinelle locale. Depuis, elle a proliféré rapidement, devenant invasive, à tel point que ses populations surpassent largement celles des espèces indigènes, souvent au détriment de ces dernières.

Plus grande que ses voisines, cette coccinelle mesure généralement entre 6 et 10 millimètres. Sa teinte peut varier du jaune moutarde à un orangé rouge foncé, avec ou sans points noirs. Facile à identifier grâce à ses deux taches blanches ovales de chaque côté de la tête, elle arbore aussi une marque en forme de M derrière la tête.