Les cafards ne sont pas seulement dégoûtants, ils présentent également des risques importants pour la santé. En tant que vecteurs de nombreuses bactéries et virus, ils peuvent contaminer notre nourriture et nos surfaces, favorisant ainsi la propagation d’infections et de troubles intestinaux. Leurs déjections et leurs mues peuvent aussi exacerber les allergies et déclencher des crises d’asthme, en particulier chez les jeunes. Il est essentiel d’évaluer les risques sanitaires que ces insectes font peser et de connaître les méthodes efficaces pour s’en prémunir.
Qui sont précisément les cafards ?
Appartenant à la famille des blattidés et à l’ordre des blattoptères, les cafards partagent des liens avec les termites, qui étaient autrefois rangés dans un groupe distinct. Des analyses génétiques ont montré qu’ils descendent d’un ancêtre commun. Leur structure buccale, de type broyeur, ainsi que certains aspects de leur système nerveux, révèlent également leur proximité. Les termites, quant à eux, sont des blattoptères spécialisés, ayant évolué vers une organisation sociale plus élaborée. Ces insectes, résistants et capables de s’adapter facilement, vivent en colonies et se nourrissent surtout de matières organiques en décomposition, ce qui explique leur ubiquité dans nos environnements.
Quelles espèces de cafards observe-t-on en France ?
Sur le territoire français, différentes sortes de blattes cohabitent avec l’homme, avec certaines plus courantes que d’autres. Parmi les principales espèces qui peuvent s’introduire dans nos habitations, on retrouve :
- La blatte germanique (Blattella germanica). Cette petite blatte, d’environ 1,5 à 2 cm, arbore une coloration beige à brun clair avec deux bandes foncées longitudinales. Elle privilégie les environnements humides et sombres comme la cuisine ou la salle de bain, mais sa capacité à s’adapter à différents lieux et sa rapidité de reproduction en font un nuisible particulièrement redouté.
- La blatte américaine (Periplaneta americana). De taille supérieure, pouvant atteindre 4 cm, cette espèce de teinte brun-rouge est moins fréquente mais préfère surtout les zones chaudes et humides du sud de la France, comme les sous-sols et cuisines.
- La blatte orientale (Blatta orientalis). Outre sa couleur sombre, qui va du noir au brun foncé, cette blatte de 2 à 3 cm de long est moins présente dans les foyers et aime les endroits frais et protégés comme les caves ou les égouts.
- La blatte rayée (Supella longipalpa). Surface plus petite, environ 1,5 à 2 cm, avec un corps brun clair marbré de rayures. Rarissime en France, cette espèce cherche principalement des lieux chauds et secs, notamment à proximité d’appareils électroniques.
Quels risques pour l’humain avec la présence de blattes ?
Les cafards constituent un enjeu de santé publique pour plusieurs raisons, principalement liées à leur potentiel de contamination et de réactions allergiques, mais aussi à d’autres effets :
La contamination des aliments
Ces insectes omnivores n’hésitent pas à se nourrir de tout ce qui se trouve sur leur passage. Ils évoluent souvent dans des endroits insalubres comme les égouts ou les poubelles, avant de migrer vers nos maisons. En fouillant dans nos placards ou sur nos plans de travail, ils peuvent déposer des bactéries telles que Salmonella ou E. coli, ainsi que des champignons. Des études ont montré qu’une seule blatte peut transporter jusqu’à 33 types différents de micro-organismes, y compris virus et parasites. Leur contact avec nos aliments peut provoquer des intoxications alimentaires, des diarrhées ou d’autres infections du système digestif.
La transmission de maladies
Bien qu’ils ne soient pas des vecteurs directs de maladies comme le sont certains moustiques, les cafards peuvent héberger des agents pathogènes responsables de pathologies telles que la dysenterie, la fièvre typhoïde ou la gastro-entérite. Des virus comme celui de l’hépatite A ou du poliovirus ont été détectés sur ces insectes en laboratoire, mais leur transmission à l’homme reste exceptionnellement rare.
Les réactions allergiques
En se décomposant, les blattes libèrent dans l’air des allergènes issus de leur salive, de leurs excréments ou de leur peau morte. Ces protéines peuvent déclencher, notamment chez les enfants, des réactions allergiques pouvant aller jusqu’à l’asthme ou aux éternuements répétés.
Infections des plaies
Un contact direct avec des plaies ouvertes ou des blessures peut provoquer l’introduction d’agents infectieux, ce qui risque de compliquer la cicatrisation ou de causer des infections cutanées.
Incidence psychologique
Au-delà des problèmes physiques, la présence de cafards peut également peser moralement. Le simple fait de les voir ou d’y penser peut entraîner un stress important, des difficultés à dormir et une anxiété accrue, en particulier chez ceux souffrant de la peur des insectes (blattophobie).
Quelles méthodes pour éliminer efficacement les cafards ?
Se débarrasser de ces nuisibles exige une approche combinée, mêlant hygiène, prévention et traitement ciblé. Voici les stratégies principales pour lutter contre leur invasion et limiter leur retour :
Maintenir un environnement propre
Une hygiène rigoureuse est essentielle : nettoyer régulièrement la cuisine, en particulier les surfaces et les sols, en évitant les miettes ou résidus de nourriture. Il est aussi crucial de réparer toute fuite d’eau, d’éviter l’eau stagnante, et de stocker les aliments dans des contenants hermétiques. Ne laissez pas d’aliments à découvert, notamment ceux destinés à vos animaux domestiques.
Éliminer les cachettes potentielles
Les blattes aiment se cacher dans des espaces étroits. Il faut donc boucher toutes les fissures, les ouvertures autour des tuyaux et des câbles, et limiter l’accumulation de matériaux inutilisés qui peuvent leur servir d’abris.
Utiliser des pièges ou des appâts
Pour détecter et réduire leur population, diverses solutions existent :
- Installer des pièges adhésifs dans les endroits de passage comme sous l’évier ou près des appareils électroménagers permet de repérer leur activité et d’évaluer leur niveau d’infestation ;
- Appliquer des gel insecticide sous forme d’appât à l’aide d’une seringue dans les zones infestées afin que les cafards consomment le poison, qui sera ensuite transporté dans la colonie ;
- Disperser des poudres déshydratantes, comme la terre de diatomée ou l’acide borique, dans les lieux de passage ou d’abri pour assécher les insectes.
Recourir aux insecticides en spray
Les aérosols sont pratiques pour une action rapide, visant directement les insectes ou leurs cachettes. Cependant, leur utilisation doit rester limitée en raison de leur toxicité potentielle pour les humains, notamment les enfants, ainsi que pour les animaux domestiques. Leur efficacité diminue dans les infestations massives ou difficile d’accès.
Privilégier des solutions naturelles
Les solutions naturelles comme la terre de diatomée ou l’acide borique offrent une alternative moins toxique. La terre de diatomée, par exemple, est une poudre qui déshydrate les insectes en leur endommageant la carapace sans présenter de risques pour l’homme.
Faire appel à des professionnels
Lorsque l’infestation devient ingérable ou très importante, faire intervenir une entreprise spécialisée en désinsectisation peut s’avérer nécessaire. Ces experts utilisent des traitements plus puissants comme la fumigation, tout en respectant des normes strictes de sécurité. Il est indispensable de quitter les lieux durant le traitement. Ce recours professionnel est particulièrement adapté pour traiter de grands espaces ou des zones difficiles d’accès par des méthodes classiques.