Comprendre la reproduction et le développement des punaises

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Les punaises vertes (Nezara viridula) et les punaises diaboliques (Halyomorpha halys), également désignées sous le nom de punaises marbrées, représentent deux espèces d’insectes qui peuvent infliger d’importants dégâts dans les cultures agricoles et les jardins. Malgré leurs ressemblances en matière de cycle de vie, ces deux punaises présentent des caractéristiques distinctes qui influencent leur degré de nuisance. Si vous souhaitez en savoir plus, cet article vous proposera un aperçu des méthodes étudiées pour lutter contre leur invasion.

cycle de vie partagé

Leur développement suit un parcours similaire, comprenant une étape d’œuf suivie de plusieurs phases de nymphes avant d’atteindre leur maturité adulte. Ces insectes apparaissent au printemps, lorsque la température remonte, réveillant ainsi les individus après leur repos hivernal. La reproduction débute rapidement, les femelles déposant leurs œufs en groupes, généralement sous le revers des feuilles. Ces œufs, d’une teinte vert pâle à verdâtre, éclosent pour donner naissance à des larves qui traversent cinq stades successifs avant de devenir adultes. La durée de cette transformation, variable selon la température ambiante, s’étale de quelques semaines à plusieurs mois.

différences clés

Originaire d’Afrique, la punaise verte a vu son habitat s’étendre progressivement à d’autres régions du globe. En tant qu’omnivore, elle se nourrit principalement de végétaux en injectant une salive qui décompose les tissus, ce qui peut provoquer la formation de taches et déformations sur les fruits. De son côté, la punaise diabolique, originaire d’Asie, a été introduite en Amérique du Nord et en Europe, où elle est devenue une espèce envahissante majeure. Son régime s’avère encore plus étendu, affectant plus de 170 variétés de plantes, ce qui accentue ses dégâts dans les zones où elle prolifère. Poiriers, pommiers, pêchers, tomates, poivrons, cultures de maïs, soja, mais aussi arbustes floraux comme les rhododendrons ou les chrysanthèmes, figurent parmi ses victimes. Elle provoque également l’avortement des boutons floraux, entraînant une chute drastique des rendements agricoles, pouvant atteindre la perte totale. En plus des dommages directs, cette punaise peut aussi favoriser la propagation de pathogènes microbiens, comme la levure Eremothecium coryli.

focus sur la punaise diabolique

En raison de ses impacts considérables, la punaise diabolique a été très étudiée. Sa grande capacité à infester divers types de végétation et sa mobilité impressionnante en font un nuisible redoutable. Les adultes, en particulier, disposent d’aptitudes remarquables à voler, parcourant jusqu’à 75 km en 24 heures, selon les études. Les larves, quant à elles, se déplacent principalement à pied, ce déplacement s’intensifiant sous l’effet de la température. De plus, cette espèce a tendance à former des regroupements, grâce à des phéromones émises par le mâle, qui attirent à la fois larves, femelles et autres adultes vers des sites riches en ressources ou de repos.

reproduction de la punaise diabolique

Dans des climats plus chauds comme en Chine, cette punaise peut produire jusqu’à cinq générations par an. En zones tempérées, comme en France, la génération unique est la norme, avec parfois deux générations les années très chaudes. Son cycle repose également sur cinq stades larvaires, séparés par des mues successives, suivi de la transition vers l’adulte. Dès la sortie de leur halte hivernale, les adultes commencent à s’accoupler et, sous certaines conditions de température et de photopériode (au moins 14 heures de lumière par jour et une température supérieure à 10°C), la reproduction se déclenche. Les larves, qui se nourrissent en piquant les végétaux à partir du deuxième stade, atteignent une longueur d’environ 12 mm à la fin du dernier stade. La durée totale de leur développement fluctue entre deux et quatre mois, selon les conditions environnementales, alors que la maturité sexuelle des adultes est atteinte après environ deux semaines.

impact et nuisances

Les punaises vertes et diaboliques représentent une réelle menace pour la production agricole, notamment dans les secteurs fruitiers, légumiers et céréaliers. Leur présence laisse des marques visibles sur les cultures, diminuant leur valeur commerciale et causant des pertes économiques importantes. La déformation ou la perforation des organes végétaux empêche souvent la commercialisation, voire compromet leur croissance. En outre, leur activité peut favoriser la transmission de agents pathogènes, augmentant ainsi les risques pour la santé des plantes.

stratégies de lutte et gestion

Pour contenir ces insectes, différentes méthodes sont généralement combinées afin d’optimiser leur efficacité. L’installation de filets ou de couvertures de rangs limite leur accès aux cultures. Des pièges utilisant des phéromones ou des signaux lumineux attirent et capturent une partie de la population. La lutte biologique, par l’introduction de prédateurs ou de parasites naturels comme certains parasitoïdes du genre Trissolcus ou Anastatus, constitue également une approche prometteuse, surtout dans des zones où leur utilisation est compatible avec les écosystèmes locaux. En Europe, la recherche porte notamment sur la possibilité d’utiliser des agents de lutte biologique indigènes, tels que Anastatus bifasciatus, qui parasitent les œufs de cette punaise, tout en restant prudent face au risque d’interactions inattendues en cas de lâchers massifs. Quant aux insecticides, leur emploi doit rester mesuré, afin de limiter la résistance et d’éviter des impacts négatifs sur l’environnement. La lutte biologique fondée sur l’usage de micro-organismes, comme Metarhizium anisopliae, qui provoque la mycose chez l’insecte, apparaît comme une solution innovante particulièrement encourageante. Des huiles essentielles font également l’objet d’études pour leur potentiel dans la gestion de ces nuisibles.