La découverte d’un insecte à l’intérieur de son domicile peut rapidement susciter une inquiétude, questionnant souvent ses risques, sa prolifération ou encore la propreté du lieu. Parmi ces petites créatures peu agréables, le centipède figure en bonne place, et nombreux sont ceux qui souhaitent s’en défaire. Mais quelles sont les démarches à suivre pour y parvenir efficacement ?
À qui appartient le centipède ?
Sur la planète, on recense environ 3 500 variétés de centipèdes. En France, la seule espèce courante est la scutigère véloce (scutigera coleoptrata), qui arbore des teintes allant du beige au jaune pâle.
Son corps mesure généralement entre 2,5 et 5 centimètres à l’âge adulte, et il se distingue par ses quinze paires de pattes, une caractéristique qui la différencie nettement d’un insecte traditionnel, qui n’en possède que trois. Grâce à cette morphologie, elle peut atteindre une vitesse d’à peu près 1,5 km/h, ce qui lui permet d’effectuer 40 centimètres en une seule seconde. Elle démontre une agilité remarquable, capable de sauter d’un meuble ou de faire des virages serrés à 90 degrés.
Classée parmi les chilopodes, cette classe d’arthropodes se caractérise par une organisation du corps en segments, chaque segment portant une paire de pattes. Le premier segment supporte également des crochets venimeux appelés “forcipules”. Ces crochets sont utilisés en dernier recours pour sa défense, car l’animal préfère d’abord dégager une odeur nauséabonde. Il s’en sert aussi pour immobiliser ses proies, qu’il paralyse en leur inoculant du venin, puis consomme.
Concernant ses interactions avec l’humain, le centipède peut provoquer un œdème accompagné de rougeurs, ressemblant à une piqûre de guêpe, qui se résorbe généralement en deux jours. Très rares sont ceux qui développent une allergie à son venin, ce qui peut intensifier la réaction. En général, ces animaux préfèrent fuir face à la présence humaine.
Le nom “scutigère” provient de deux mots latins : scutum signifiant “bouclier”, et gero “ porter”, en référence à son exosquelette chitineux qui évoque un bouclier protecteur.
Il possède jusqu’à 600 ommatidies, ou petits organes de vision, invisibles à l’œil nu, rendant difficile la distinction entre l’avant et l’arrière lorsqu’il reste immobile. De plus, ses pattes postérieures, plus longues que les autres, ressemblent aux antennes situées en tête, ce qui complique l’identification précise de sa direction.
Où peut-on le rencontrer ?
En France, la présence du centipède est plus fréquente dans les régions méditerranéennes, mais il peut également apparaître dans toutes les autres zones du pays. Son habitat préféré évite la lumière, qu’il évite à tout prix, et privilégie les environnements humides. Dans la nature, il se cache souvent sous des pierres ou des écorces, ou tente sa chance dans le sol. À l’intérieur, on le repère généralement dans des pièces humides comme la salle de bain ou les placards.
Quels sont ses aliments ?
Ce prédateur se nourrit principalement d’insectes et de petites créatures qui évoluent dans son environnement. Il chasse ainsi des araignées, des mouches, ainsi que leurs larves comme les moustiques, les punaises de lit, les fourmis, ou encore les blattes et poissons d’argent. La présence de scutigères véloces indique souvent une communauté de petits insectes autour d’elles. Sans nourriture, il ne peut subsister en tant que prédateur.
Il est donc important de comprendre que cette espèce, en soi, n’est pas nuisible, mais plutôt gênante. Elle n’est pas porteuse de maladies, ne détériore pas la nourriture, ni le mobilier de la maison.
Comment éliminer ces centipèdes ?
La première étape consiste à diminuer le taux d’humidité dans votre intérieur. Il est conseillé de réparer les fuites, d’aérer régulièrement les pièces humides, comme les salles de bain ou les sous-sols, et d’utiliser un déshumidificateur si la situation est critique. Réduire l’humidité de la maison non seulement limite la présence de ces créatures, mais permet aussi de faire des économies d’énergie, car un air plus sec se chauffe plus efficacement.
Ensuite, il convient de limiter l’accès à sa nourriture. En contrôlant la localisation des insectes et de leurs larves, vous réduisez leur habitat naturel et leur attirance pour votre domicile. En réalité, ce n’est pas un envahisseur difficile à contrôler, et une fois les mesures mises en place, il devient assez simple de s’en débarrasser.