L’aoûtat, souvent méconnu, est en réalité la larve d’un acarien qui suscite souvent de l’anxiété, et ce n’est pas sans raison. Présent dans certains environnements naturels lors du mois d’août (d’où son nom), il représente une nuisance pour beaucoup d’entre nous. Ces petites larves ont la particularité de mordre, provoquant alors des papules et une sensation de démangeaison parfois très intense. Examinons en détail qui sont ces aoûtats, ainsi que les méthodes efficaces pour les éviter ou éliminer leur présence.
caractéristiques principales de l’aoûtat
Ce terme désigne la larve du trombidium, communément appelé vendangeon, rouget ou vendangeron. Il s’agit d’un acarien appartenant à la famille des Trombiculidae, dont l’espèce principale porte le nom scientifique Trombicula autumnalis. À l’état adulte, cet insecte, de couleur rougeâtre et couvert de poils, ne dépasse pas un tiers de millimètre en taille. Cependant, c’est la larve, également rouge, qui constitue le vrai danger, car elle agit comme un piqueur-suceur capable de transmettre différentes maladies. Elle privilégie principalement les mammifères à sang chaud tels que chevaux, vaches, lapins, chiens, chats et rongeurs, qui servent souvent de réservoirs d’agents pathogènes. Les reptiles, qui sont à sang froid, peuvent également en être victimes. Quant à l’humain, beaucoup se plaignent de ses morsures douloureuses.
La morsure s’effectue grâce à des appendices appelés chélicères : l’acarien se sert d’eux pour s’accrocher à son hôte et se nourrir de son sang ou de ses liquides cellulaires. Lors de cette opération, il injecte une salive contenant des enzymes qui liquéfient les cellules de la peau, facilitant ainsi la digestion de ses repas par un mode extra-intestinal. La pénétration de sa salive dans la peau pouvant provoquer des réactions allergiques, ces piqûres peuvent entraîner des inflammations ou des réactions hypersensibles.
Ce parasite préfère vivre dans des zones herbeuses bien ensoleillées, hors des zones urbanisées. Toutefois, il peut aussi envahir nos intérieurs, étant transporté par nos vêtements ou nos animaux domestiques. La période estivale reste la saison la plus propice à ses attaques, mais dans des conditions favorables d’humidité et de température, l’aoûtat peut également devenir actif durant l’hiver.
effets des morsures d’aoûtat sur l’être humain
Pour l’homme, les zones concernées se trouvent souvent derrière les genoux, sur les jambes, les chevilles, les pieds, ainsi qu’au niveau des coudes, des poignets, du ventre, des hanches et parfois même à la taille. L’acarien privilégie les endroits où la peau est fine ou où les vêtements serrent, facilitant sa fixation. Les morsures en elles-mêmes sont indolores, mais elles provoquent généralement de nombreuses papules, parfois remplies de pus, accompagnées de démangeaisons que l’on désigne sous le terme de prurit. Ces sensations peuvent durer plus d’une semaine, obligeant à prendre des antihistaminiques. Le grattage excessif peut entraîner une surinfection traitée efficacement à l’aide de pommades antibiotiques. Certaines personnes développent une urticaire allergique, et dans certains cas graves, des complications telles qu’une phlébite ou une fièvre élevée peuvent survenir.
stratégies efficaces pour lutter contre les aoûtats
Pour profiter de moments en plein air en été, il est conseillé d’adopter des mesures de protection contre ces parasites lors de sorties dans le jardin ou dans la nature. Le port d’un pantalon couvrant entièrement les jambes, associé à un T-shirt à manches longues, est une excellente précaution. Opter pour un pantalon de sport avec des bas à resserrer grâce à un cordon empêche les aoûtats de s’y infiltrer. Lors d’une pause dans l’herbe, il est également judicieux d’utiliser une grande couverture pour se mettre à l’abri du sol.
Pour renforcer la prévention, il est recommandé de traiter à l’avance ses vêtements et sa couverture avec un mélange de talc et de soufre en poudre à parts égales, ou avec des produits spécifiques anti-aoûtats disponibles en pharmacie. Ces traitements offrent une double action : ils préviennent la piqûre et soulagent les démangeaisons. Sur le plan du jardin, il est important d’entretenir régulièrement la pelouse en la tondant, d’aérer la végétation environnante, et d’éliminer les mauvaises herbes et ronces pour éviter la prolifération. L’élagage des arbres ou arbustes, sous réserve de faire appel à un professionnel, contribue aussi à réduire les zones favorables à ces acariens. De plus, il faut éviter la stagnation d’eau en vidant régulièrement les coupelles ou autres récipients, car ces environnements attirent les petits rongeurs et autres mammifères qui sont des hôtes aux aoûtats.
En cas d’infestation, il est nécessaire de mettre en œuvre une lutte rigoureuse. L’usage de répulsifs chimiques, comme la perméthrine, peut être efficace, notamment pour traiter les vêtements. Des insecticides contre les acariens sont disponibles, mais pour un traitement à large échelle ou en cas d’infestation sévère, il est préférable de faire appel à un professionnel de la désinsectisation. Il saura choisir la méthode adaptée pour éradiquer durablement ces nuisibles sans risques pour l’environnement ou la santé.
Crédit photo : Tib124