Bien que certains considèrent ces petites créatures comme une nuisance, leur absence entraînerait un déclin considérable de la biodiversité. En effet, ces êtres vivants jouent un rôle fondamental dans le maintien de l’équilibre écologique, essentiel pour la survie de nombreux organismes. Voici une explication détaillée.
Une biodiversité en péril
Il est alarmant de constater que beaucoup d’insectes disparaissent avant même d’avoir été découverts par l’humain. La diminution flagrante de leur présence est visible dès que l’on sort sur les routes : autrefois, les pare-brise étaient recouverts de leur débris, mais ce n’est plus le cas aujourd’hui. La diversité de ces animaux se manifeste par une multitude de formes, de couleurs et de tailles, allant d’espèces inoffensives à d’autres dotées de mécanismes de défense puissants. Certains vivent exclusivement dans le sol, souvent dans l’indifférence générale. Même si les observer tous reste difficile, leur déclin est indéniable.
Ce phénomène reflète la diminution progressive de la biodiversité à l’échelle mondiale. La biomasse de mammifères sauvages sur terre aurait diminué d’un facteur sept par rapport à il y a quelques millénaires. Aujourd’hui, ce sont surtout les animaux domestiques qui dominent les écosystèmes. La situation est semblable sous les mers, où la surpêche contribue à l’extinction de nombreuses espèces marines. La responsabilité humaine demeure le principal facteur de cette crise écologique.
Quelques chiffres révélateurs
Une étude menée en Allemagne entre 2008 et 2017 a révélé que plus des trois quarts de la biomasse des insectes volants dans des zones protégées avaient disparu. Par ailleurs, une recherche effectuée au Royaume-Uni entre 1980 et 2013 a mis en évidence un déclin alarmant de leurs populations. En 2019, une publication scientifique rapportait une chute d’environ 40 % du nombre d’insectes à l’échelle mondiale. Un an plus tard, la FAO indiquait une réduction de 20 % des populations d’insectes pollinisateurs en seulement deux décennies, dans le monde entier. De leur côté, des organismes français comme le Muséum national d’histoire naturelle et l’Office français de la biodiversité ont constaté une chute d’environ 34 % de la biomasse de ces insectes en dix ans.
Plus récemment, une étude en 2021 a montré que la disparition annuelle de papillons atteignait en moyenne 1,6 % sur toute l’Europe entre 1990 et 2018. Sur la totalité des 200 000 espèces recensées, toutes sont désormais menacées d’extinction.
Quelles sont les causes principales du déclin des insectes ?
Il est évident que l’activité humaine exerce une pression considérable sur la faune et la flore. La principale cause identifiée est l’utilisation massive de pesticides et autres produits chimiques liés à l’agriculture, tels que fongicides, insecticides et herbicides. L’agriculture intensive a également un impact en perturbant leurs habitats : les labours détruisent les habitats terrestres, la déforestation force certains à migrer ou à disparaître, et la diminution des plantations d’arbres ou de haies favorise des environnements secs, peu propices à leur reproduction.
La pollution lumineuse constitue aussi une menace croissante, en repoussant de nombreux insectes, notamment dans les zones urbanisées ou rurales. Enfin, le réchauffement climatique agit en accentuant ces phénomènes, provoquant une raréfaction dans des écosystèmes autrefois riches en biodiversité. D’après les experts, si cette tendance se poursuit, la disparition totale des insectes pourrait devenir une réalité d’ici la fin du XXIe siècle.
Pourquoi la disparition des insectes menace-t-elle la vie terrestre ?
Malgré leur aspect parfois peu attrayant ou leur réputation de nuisibles, les insectes occupent une place essentielle dans la chaîne alimentaire. Leur absence pourrait provoquer un déséquilibre écologique majeur. Voici six raisons pour lesquelles il est crucial de sauvegarder ces petites créatures.
1 – La pollinisation des cultures
Les insectes pollinisateurs sont indispensables à la production de nombreux aliments. En déployant leur activité sur les fleurs, ils permettent la fructification des arbres fruitiers, des légumes comme les cucurbitacées et bien d’autres plantes. Leur absence entraînerait une pénurie d’aliments essentiels. Près de 85 % des plantes cultivées dépendent de la pollinisation par ces petits agents. Sans eux, notre alimentation se limiterait au blé, au maïs ou au riz, faute de diversité, et notre santé en pâtirait par manque de vitamines et de minéraux nécessaires à notre organisme.
2 – La fin des fleurs coupées et des bouquets
Même si les jardins et les espaces verts sauvages sont les mieux adaptés pour les fleurs, celles-ci font aussi le bonheur des occasions spéciales. La disparition des insectes pollinisateurs signifierait une réduction drastique de fleurs disponibles pour bouquets, contribuant aussi à la disparition des métiers liés à leur culture et à leur floraison.
3 – La prolifération de débris organiques
Les insectes décomposeurs jouent un rôle crucial en nettoyant la surface terrestre des cadavres et des débris végétaux. Leur absence entraînerait l’accumulation de corps morts, dégageant des odeurs désagréables et favorisant la prolifération de bactéries et de microbes pathogènes, avec des risques sanitaires importants.
4 – Le cycle naturel compromis
La décomposition des organismes morts, essentielle pour enrichir le sol, dépend notamment de certains insectes et champignons. Leur raréfaction perturberait cet équilibre naturel, affectant la fertilité des sols et le renouvellement des écosystèmes forestiers. La suppression des déchets végétaux dans les environnements naturels fragiliserait cet écosystème complexe.
5 – La multiplication des nuisibles
Certains insectes, comme les coccinelles ou les araignées, jouent un rôle de régulateur naturel en contrôlant les populations de parasites nuisibles aux cultures ou à la maison. Leur disparition entraînerait une explosion des nuisibles, compliquant la lutte contre ces derniers par des moyens chimiques ou mécaniques plus invasifs.
6 – La perte d’animaux dépendants des insectes
Beaucoup d’animaux se nourrissent principalement d’insectes : oiseaux comme le merle, le pigeon ou l’hirondelle, reptiles, chauves-souris, hérissons, grenouilles ou poissons. Leur déclin entraînerait une raréfaction de ces prédateurs, mettant en danger tout un réseau trophique. La disparition des insectes compromettrait donc la survie de nombreux autres animaux, modifiant profondément la biodiversité.
Quelles actions mener pour préserver les insectes ?
La solution commence par une prise de conscience collective. Favoriser la biodiversité dans nos espaces verts est une première étape essentielle. Plantez des fleurs, des arbustes ou des potagers dans vos jardins, même petits, ou dans les espaces publics comme les parcs. Créer des refuges pour insectes, tels que des tas de bois ou des hôtels à insectes, permet d’attirer et de conserver ces êtres dans votre environnement.
Il est également conseillé de limiter la fréquence de tonte de la pelouse pour laisser des zones naturelles fleurir et offrir un habitat aux pollinisateurs. Par ailleurs, il faut privilégier des méthodes naturelles pour lutter contre les nuisibles, en évitant l’usage de pesticides nocifs, car la nature a ses propres mécanismes d’équilibre. Chaque petit geste compte, et si tout le monde s’y met, cela pourrait contribuer à inverser la tendance et à préserver notre planète. De plus, il est crucial que les gouvernements ajoutent leur voix à cet effort collectif pour sauver la biodiversité avant qu’il ne soit trop tard.