Tout savoir sur la langoustine : caractéristiques, habitat et mode de vie

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Crédit photo : Hans Hillewaert

La langoustine, souvent confondue à tort avec la petite langouste, ne fait pas partie de la même famille de crustacés. Généralement inféodée aux fonds marins, elle se distingue par ses longues pinces et ses antennes frangées, et évolue en solitaire dans des habitats spécifiques, tout en devant faire face aux pressions liées à une pêche intense. Partons à la découverte de cette créature orange vif qui arpente les eaux atlantiques.

Qui est la langoustine ?

Appartenant à l’ordre des décapodes, la langoustine possède dix pattes locomotrices, ce qui la place parmi les arthropodes, un groupe qui englobe également insectes, arachnides et autres crustacés. Elle appartient à l’infra-ordre des Astacidea, qui inclut le homard et les écrevisses, mais exclut les langoustes. Son nom scientifique, Nephrops norvegicus, dérive de termes grecs évoquant la forme allongée de son corps, rappelant la forme des reins. Membre unique de son genre, elle est facilement identifiable grâce à sa morphologie particulière.

Comment reconnaître la langoustine ?

La taille de ce crustacé peut varier entre 10 et 25 cm. Sa carapace de couleur rose orangée, à la fois vive et brillante, facilite son identification. Son corps est divisé en deux parties principales : le céphalothorax, protégé par une carapace épaisse ornée de crêtes et d’épines, et l’abdomen, segmenté et musclé, se terminant en une queue effilée et en éventail qui permet une propulsion rapide en cas de danger. Les yeux noirs, globuleux, sont montés sur des pédoncules leur offrant une vision panoramique, essentielle pour détecter les vibrations ou odeurs dans l’eau. Ses longues antennes, très sensibles, l’aident à percevoir son environnement, tandis que ses petites pinces, moins volumineuses que celles des homards, sont parfaitement adaptées pour manipuler ses proies.

Où se trouve la langoustine ?

Ce crustacé est largement répandu dans les eaux froides ou tempérées de l’Atlantique Nord-Est. Son aire de distribution s’étend des eaux bordant l’Islande et la Norvège jusqu’aux côtes du sud du Maroc. En Méditerranée, elle est surtout présente dans les zones occidentales et centrales, notamment autour du golfe du Lion ou en mer Adriatique, où le fond marin offre des conditions propices à son développement. Elle est également présente en mer du Nord, bien que en moindre quantité, en raison des variations de température et des pressions exercées par la pêche.

Quel type d’habitat privilégie la langoustine ?

Elle préfère les fonds meubles, comme les terrains sableux ou boueux, où elle peut creuser ses abris souterrains. Ces habitats s’étendent entre 20 et 800 mètres de profondeur, la majorité des populations étant concentrée entre 200 et 400 mètres. Les terriers qu’elle construit servent à la fois de refuge contre ses prédateurs, de lieu de repos diurne et de zone de reproduction. Ces abris, souvent orientés selon la pente du fond, peuvent atteindre plus d’un mètre de long, offrant ainsi une protection précieuse.

Quel est le régime alimentaire de la langoustine ?

Ce crustacé opportuniste et actif la nuit se nourrit principalement d’organismes vivant dans ou sur le sédiment marin, notamment des crustacés plus petits comme les crevettes et amphipodes, des vers polychètes et divers mollusques (petites palourdes, gastéropodes). Elle chasse en détectant les mouvements et les signaux chimiques dans le substrat grâce à ses antennes, puis capture ses proies avec ses pinces. Elle participe également à l’entretien de son environnement en décomposant la matière organique qu’elle consomme, jouant un rôle de nettoyeuse naturelle.

Quel mode de vie adopte la langoustine ?

Diurnement, la langoustine reste dissimulée dans son terrier pour éviter ses prédateurs. À la tombée de la nuit, elle sort pour chasser et communiquer avec ses semblables. Son comportement nocturne limite ses risques de prédation par des poissons carnivores comme la morue ou la baudroie, ou encore par certains céphalopodes tels que les calamars ou les pieuvres, qui peuvent pénétrer dans ses abris. La vie sociale de la langoustine est essentiellement solitaire : elle évite les interactions difficiles ou agressives, préférant défendre son territoire à l’aide de mouvements de pinces et de postures intimidantes.

Comment se déroule la reproduction ?

La reproduction de la langoustine n’a lieu qu’après la mue de la femelle, lorsque sa carapace reste molle, facilitant la fécondation. Les mâles déposent leur sperme dans une cavité spécifique à l’aide de leurs gonopodes. La fécondation a lieu lors de ce processus. Par la suite, les œufs fécondés sont fixés sous l’abdomen de la femelle, sur des appendices appelés pléopodes, où ils restent jusqu’à l’éclosion. La femelle ventile activement ses œufs en les agitant pour assurer leur oxygénation, tout en évitant l’accumulation de débris. La durée de cette incubation varie généralement entre 4 et 9 mois, selon la température de l’eau.

Comment évoluent les larves jusqu’à l’âge adulte ?

À la sortie de l’œuf, les jeunes crustacés entrent dans une phase planctonique, appelée stade zoé, où ils flottent dans la colonne d’eau. Vulnérables aux prédateurs et aux changements environnementaux, ils se nourrissent principalement de plancton en suspension. En quelques semaines, ils acquièrent leurs caractéristiques adultes puis, finalement, descendent vers le fond marin pour y creuser leur propre terrier, adoptant un mode de vie benthique.

La langoustine est-elle en danger ?

Actuellement, la langoustine n’est pas considérée comme menacée selon la Liste rouge de Tendances et animaux. La large distribution de l’espèce et sa population généralement abondante dans différentes zones la protègent contre une extinction imminente. Cela dit, étant une des crustacés les plus prisés en Europe, sa demande commerciale intense a une conséquence : les populations subissent une forte pression. La durée de vie moyenne est estimée entre 5 et 10 ans, pouvant atteindre jusqu’à 15 ans dans certaines zones moins exploitées.

La langoustine bénéficie-t-elle d’une protection spéciale ?

À chaque saison, l’Union européenne fixe des quotas de pêche pour limiter les prélèvements, afin de préserver ses stocks, en se basant sur des recommandations scientifiques. Ces limites incluent un minimum de taille (généralement 7 cm de carapace) pour permettre aux crustacés de se reproduire avant d’être capturés. Certaines zones de pêche sont aussi temporairement fermées durant la période de reproduction. Pour limiter la capture de jeunes spécimens et les prises accidentelles, les méthodes de pêche sont réglementées : les chaluts doivent être équipés de grilles ou dispositifs permettant de laisser passer les petites langoustines, et les filets doivent respecter des dimensions strictes.