Les mollusques terrestres que l’on désigne habituellement comme des escargots occupent une variété de milieux naturels, tous caractérisés par une humidité modérée et constante. On retrouve ces gastéropodes aussi bien dans les forêts, que sur des rochers ou dans des espaces verts comme les parcs et jardins humides. Certaines espèces ont suscité une adaptation à des habitats plus arides, tels que des pelouses calcaires. Ces appareils naturels de filtration et d’échange avec leur environnement sont en déclin en raison notamment de la diminution de leurs habitats, protégés par des initiatives telles que celles du réseau Natura 2000. La présence de mollusques à des altitudes élevées, comme le Columella columella jusqu’à 2900 mètres dans les Alpes suisses, témoigne de leur capacité d’adaptation. Cet article se concentre principalement sur les escargots que l’on rencontre couramment dans les forêts et jardins en France.
Combien d’espèces d’escargots connaît-on ?
La diversité des escargots en France est impressionnante : selon les recensements, on compte plus de 400 espèces, dont un grand nombre inclut aussi des limaces proches. Le Muséum national d’Histoire naturelle recense environ 690 mollusques, comprenant différentes catégories telles que des bivalves, des mollusques d’eau douce et des escargots ou limaces terrestres. Parmi celles-ci, environ un tiers sont endémiques, c’est-à-dire exclusives à la région, et près de 11 % sont considérées comme en danger d’extinction.
Vivent-ils dans toutes les forêts ou jardins ?
Les mollusques terrestres sont davantage présents dans les sols calcaires, car leur coquille, majoritairement composée de carbonate de calcium, nécessite cette source de calcium pour se renforcer et évoluer. Les environnements acides, avec des sols riches en matières organiques mais pauvres en calcium, offrent un habitat beaucoup plus fragile à ces gastéropodes. On remarque une forte prédominance de leur présence dans les zones calcaires : par exemple, une forêt calcaire peut abriter jusqu’à 40 espèces différentes, contre une dizaine dans une forêt principalement acide, comme celles dominées par des épicéas. La température annuelle influence également la diversité : un climat chaud et humide favorise une plus grande richesse en espèces.
Espèces du genre Cepeae
Parmi les escargots que vous pouvez croiser dans votre jardin, à condition que votre région leur soit favorable, on trouve notamment Cepaea hortensis et Cepaea nemoralis. Ces deux espèces sont parmi les plus courantes et se distinguent par leur capacité à coloniser divers milieux, y compris les bois et prairies. Leur coquille, sphérique et souvent colorée avec des bandes spirales sombres, varie grandement, rendant leur identification parfois difficile. La différence principale réside dans la couleur du péristome : claire pour Cepaea hortensis et sombre pour Cepaea nemoralis. La connaissance précise sur ces escargots est essentielle pour une identification fiable.
Le Cepaea sylvatica, ou escargot forestier, se rencontre principalement entre 500 et 2 400 mètres d’altitude, dans des habitats variés tels que les forêts françaises et suisses, dont la haute vallée du Rhin jusqu’à Karlsruhe. Il a également été introduit dans certains jardins comme à Landsberg, dans la vallée de Lech.
L’escargot des arbustes
L’espèce Arianta arbustorum, répandue en Europe, se distingue par sa coquille compacte et sphérique, dont la teinte oscille entre le brun et le vert jaunâtre, souvent agrémentée de bandes ou taches plus foncées. Elle préfère évoluer dans des zones ombragées, humides, souvent riches en végétation comme les forêts feuillues ou conifères, les haies ou prairies humides. Adaptée à la vie en altitude, cette espèce peut vivre jusqu’à 2000 mètres et est principalement active de jour comme de nuit, lorsqu’il fait humide. Son alimentation consiste en diverses feuilles, végétaux morts ou même matière organique en décomposition.
Le petit-gris
Le mollusque Helix aspersa, communément appelé petit-gris, figure parmi les escargots terrestres que l’on croise fréquemment. Présent dans de nombreuses régions du globe, il consomme une variété impressionnante de végétaux : feuilles, fleurs, fruits ou plantes ornementales. Sa coquille rugueuse arbore des bandes sombres interrompues par de fines lignes jaunes, avec une base claire. Il est d’autant plus adaptable qu’il privilégie des milieux frais et humides ; en France, on le retrouve souvent dans les espaces verts et jardins, notamment en se nourrissant d’orties.
L’escargot de Bourgogne
Helix pomatia est la plus grande espèce d’escargots indigènes en France métropolitaine. Sa coquille, épaisse, robuste et en forme de globe, présente une couleur allant du blanc crème au brun clair, avec des stries fines. Elle affectionne les habitats à forte humidité et à températures basses, souvent dans des sols meubles où il peut s’enfouir ou pondre ses œufs. Surtout présente dans les forêts ouvertes et les zones de buissons sur substrats calcaires, cette espèce peut atteindre 2 100 mètres d’altitude dans les Alpes, bien que ce soit relativement rare. Elle se rencontre aussi dans des terrains herbeux ou broussailleux en Angleterre. Autonome sur le plan reproductif, sa reproduction débute à la fin du printemps, avec une ponte de groupements d’œufs en juin et juillet. Son espérance de vie peut atteindre deux décennies, bien que la sécheresse estivale ou le gel hivernal limitent souvent leur longévité. Classée dans la liste rouge de l’UICN, cette espèce bénéficie de protections réglementaires dans plusieurs pays, y compris ceux où elle a été introduite comme au Royaume-Uni, afin de préserver ses populations naturelles.
Peut-on ramasser des escargots partout et à tout moment ?
La collecte d’escargots de Bourgogne, ou leur vente, est strictement réglementée en France depuis 1979. Il est interdit de ramasser ces mollusques du 1er avril au 30 juin, indépendamment de leur taille. En dehors de cette période, leur prélèvement est autorisé si leur coquille a un diamètre d’au moins 3 cm. Pour le petit-gris, la cueillette reste possible toute l’année, à condition que la coquille comporte un ourlet, signe de maturité. Cependant, chaque préfecture peut instaurer des restrictions départementales spécifiques concernant le ramassage, en vue de protéger ces espèces. En cas de non-respect des réglementations, les sanctions peuvent s’étendre jusqu’à six mois d’emprisonnement et 9 000 € d’amende, soulignant la nécessité de s’informer avant de partir à la cueillette.