Au sein de l’océan mondial, on dénombre environ 300 espèces de céphalopodes appelés calamars. Leur taille varie considérablement : certains ne dépassent pas 40 cm, tandis que d’autres géants atteignent ou dépassent 10 mètres. La diversité de leurs formes est également impressionnante : certains disposent de nageoires, d’autres sont capables de voler en surface ou possèdent un bec acéré. Tous partagent une tête caractéristique et de longs tentacules équipés de ventouses.
Qui sont les calamars ?
Les calamars sont des animaux marins à corps flexible, appartenant à la classe des céphalopodes avec des seiches ou des pieuvres. Présents dans tous les océans, des zones tropicales aux régions polaires, ils comptent plus de 300 espèces, dont la majorité n’ont pas de nom spécifique et sont simplement désignés par le terme générique « calamar » en français. Ces différentes espèces se regroupent principalement en trois grandes familles :
- Les loliginidés: habitat de calmars avec des nageoires latérales qui courent tout le long de leur corps. Leur taille est généralement modérée, comme le calmar commun (Loligo vulgaris) qui présente des nageoires triangulaires incurvées à l’arrière du manteau ;
- Les ommastrephidés: souvent surnommés calmars volants, ils ont la capacité de sauter hors de l’eau pour planer sur de courtes distances. Plus volumineux que leurs homologues à nageoires, ils jouent un rôle important dans la chaîne alimentaire marine. Le calmar de Humboldt, aussi appelé encornet géant, fait partie de cette famille. L’encornet volant (Ommastrephes bartramii) peut parcourir une trentaine de mètres en planant au-dessus de l’eau ;
- Les gonatidés: caractérisés par leurs becs en crochet, ces calmars évoluent souvent à des profondeurs plus importantes. Parmi eux, le calmar-agate (Gonatus onyx) ou le calmar aux yeux noirs, dont la puissante mandibule leur permet de déchiqueter leurs victimes.
Quelle est la taille des calamars ?
En général, la majorité des calmars mesurent moins de 60 cm. Par exemple, ceux du genre Loligo atteignent entre 40 et 50 cm. Le calmar de Humboldt peut lui dépasser 2 mètres, voire 5,5 mètres pour Asperoteuthis acanthoderma. Les espèces abyssales comme Magnapinna, surnommés calmars araignées à cause de leurs longs bras fins pouvant atteindre 8 mètres de longueur, présentent une morphologie remarquable. Le calmar géant (Architeuthis dux) peut mesurer jusqu’à 13 mètres depuis ses nageoires jusqu’à ses tentacules, tandis que le calmar colossal (Mesonychoteuthis hamiltoni) dépasse souvent cette longueur, atteignant 14 mètres pour un poids pouvant atteindre 750 kilogrammes. Il s’agit donc du plus grand invertébré de notre planète.
À quoi ressemblent les calamars ?
Même si leur apparence diffère selon les espèces, certains traits communs relient tous ces mollusques céphalopodes :
Le manteau
Leur corps allongé, lisse et fusiforme est appelé le manteau. Il abrite la cavité palléale où se trouve la masse viscérale, regroupant les organes vitaux. C’est également là que se déroulent les échanges gazeux grâce aux branchies et que les organes reproducteurs, urinaires et digestifs libèrent leurs produits.
La tête et les membres
La tête, séparée du corps par une fine transition, renferme la majorité des organes sensoriels ainsi qu’un cerveau en forme de tore très développé. Ils disposent aussi de gros yeux globuleux et de petites ouïes à l’arrière. Leur particularité réside dans 8 bras, en paires, couverts de ventouses, très musclés, leur permettant de capturer leurs proies avec précision.
Tentacules et ventouses
En plus des bras, deux longs tentacules (appelés « fouets ») s’étendent à l’avant. Leur extrémité est aplatie et plus large, munie de ventouses renforcées d’anneaux cornéens, voire de crochets tranchants. Ces structures leur donnent une prise très ferme, permettant à l’animal de s’accrocher efficacement à ses proies.
Quelle est l’utilité de l’encre chez les calamars ?
Sur la face ventrale du corps, le manteau possède un siphon, un tube musculaire permettant au calamar de propulser rapidement de l’eau en se contractant. Au sein du siphon se trouve une glande sécrétant de la sépia noire. Cette encre a plusieurs fonctions essentielles : elle sert en premier lieu de défense en produisant un nuage obscur qui masque le calamar lors d’une attaque. Elle pourrait également jouer un rôle dans la communication, permettant aux animaux d’indiquer leur territoire ou d’attirer un partenaire durant la reproduction.
Comment le calamar modifie-t-il sa couleur ?
La peau du calamar est recouverte de chromatophores, des cellules pigmentaires contrôlées par le système nerveux. Lorsqu’il souhaite changer de couleur, le cerveau envoie des signaux pour faire contracter ou détendre ces cellules, modifiant la quantité de pigment visible à la surface. Cette capacité leur sert notamment à se camoufler ou à communiquer. La rapidité de ce changement est impressionnante : par exemple, le calmar commun peut passer du gris à une teinte rouge vif ou arborer des irisations bleu-vert en quelques millisecondes, aidant ainsi à échapper à ses prédateurs ou à attirer des partenaires grâce à la homochromie.
Où évoluent les calamars ?
Ces mollusques colonisent tous les océans du globe, aussi bien aux latitudes tropicales qu’aux zones polaires. Certaines espèces privilégient la proximité des côtes, évoluant en surface ou à faible profondeur, tandis que d’autres vivent à des milliers de mètres sous la surface dans des habitats abyssaux. Par exemple, le genre Loligo fréquente la Méditerranée et l’Atlantique Nord à moins de 80 mètres de profondeur. En général, la majorité des calamars préfère les eaux tempérées ou chaudes, avec une dizaine d’espèces adaptant leurs mécanismes physiologiques pour supporter les eaux froides. Les calmar géants évoluent principalement à des profondeurs comprises entre 200 et 1000 mètres, surtout dans le Pacifique Nord. À noter, aucune espèce ne vit en eau douce.
Que mangent les calamars ?
Leur régime alimentaire est exclusivement carnivore. Leur mode de chasse consiste à attraper des poissons tels que anchois, maquereaux, harengs ou sardines, ainsi que des crustacés comme crevettes, crabes ou langoustes. Certains calmars plus grands peuvent également s’attaquer à leurs congénères ou à d’autres céphalopodes, y compris les pieuvres. Ils consomment aussi des invertébrés tels que les vers marins ou les méduses. Les jeunes calmars se nourrissent principalement de zooplancton, profitant de leur petite taille pour capturer ces organismes microscopiques déplacement en surface ou en colonne d’eau.
Comment les calamars se reproduisent-ils ?
La reproduction a lieu principalement en hiver, de décembre à avril, avec une durée dépendant des espèces et des conditions environnementales. Le processus comporte plusieurs étapes clés :
La parade nuptiale
Avant l’accouplement, les calmars effectuent un rituel d’approche marqué par des changements de couleurs, des mouvements élaborés des bras et des signaux lumineux. C’est souvent le seul moment où les femelles tolèrent la présence d’autres individus de leur espèce.
La rencontre sexuelle
La fécondation nécessite la présence d’organe spécialisé chez le mâle, appelé hectocotyle, qui transfère le sperme dans la cavité palléale de la femelle.
La ponte
Après fécondation, les œufs gélatineux, regroupés en grappes ou capsules contenant généralement 100 à 200 œufs de quelques millimètres de diamètre, sont déposés au fond de l’océan ou fixés sur des surfaces telles que rochers, algues ou autres substrats sous-marins.
L’incubation
La durée d’incubation varie selon la température et l’espèce, avec une éclosion plus rapide dans les eaux chaudes. Les œufs donnent naissance à des larves déjà formées qui dérivent en étant planctoniques, jusqu’à atteindre une taille suffisante pour nager et chasser activement. La majorité de ces jeunes mollusques atteignent leur maturité en environ 6 mois.
Quelle est la longévité des calamars ?
En milieu naturel, la durée de vie d’un calamar est généralement comprise entre 1 et 3 ans, selon les sexes. La croissance rapide et le cycle de vie courte sont liés à leur mode de vie reproduction très énergivore. Après avoir pondu ses œufs, la femelle meurt souvent d’épuisement, ayant consacré toute son énergie à sa progéniture. Les mâles, eux, peuvent se reproduire plusieurs fois, tandis que la mère ne repeuplerait qu’une seule fois dans sa vie.