Considéré comme un dinosaure à la silhouette de grand oiseau dépourvu d’ailes, le vélociraptor était l’un des prédateurs les plus échauffés de la planète. Sa mâchoire redoutable et ses griffes acérées en faisaient une bête de chasse redoutable. Retour sur le portrait d’un chasseur exceptionnel, disparu lors d’un événement cataclysmique.
Profil du vélociraptor
Le vélociraptor, désigné par un petit dinosaure bipède, appartient au groupe des droméosauridés, dont d’autres espèces comme Deinonychus ou Dromaeosaurus sont aussi désignées sous le nom de “raptors”. Il fait partie des cœlurosauriens, une super-famille regroupant divers carnivores parmi les théropodes. Son nom, issu du latin « velox » signifiant « rapide » et « raptor » pour « voleur », reflète la rapidité avec laquelle il pouvait capturer ses proies. Deux espèces principales existent : le vélociraptor mongoliensis et le vélociraptor osmolskae, découvert en 2008. Ces petits carnassiers évoluaient dans des forêts ou des régions semi-arides de l’Asie centrale. Leur taille approchait 2 mètres en longueur, 70 cm en hauteur, pour un poids estimé à environ 15 kg.
Du Jurassique à la fin du Crétacé
Imposant son apparition il y a quelque 164 millions d’années, le vélociraptor a fréquenté la planète durant près de 100 millions d’années, jusqu’à la fin du Crétacé. Cette période voit l’extinction massive de nombreux organismes, notamment des dinosaures, probablement causée par la collision de la Terre avec un astéroïde de douze kilomètres de diamètre, impactant probablement dans la région du Yucatán, au Mexique.
Le cerveau remarquable du vélociraptor
Ce dinosaure se différenciait par une tête plutôt importante et aplatie, d’environ 23 centimètres. Son museau étroit, long, représentait plus de la moitié de la longueur de son crâne. Il disposait d’une mâchoire puissante garnie d’80 dents pointues et distantes, dentelées. Son cerveau était proportionnellement plus développé que chez d’autres reptiliens, suggérant une capacité accrue de perception visuelle en trois dimensions. La structure de ses membres indique également une main munie de trois doigts forts, munis de grandes griffes acérées.
La locomotion rapide du vélociraptor
Sa queue rigide, maintenue par des tendons osseux, lui conférait une stabilité essentielle pour courir ou sauter. Cette énergie renforcée permettait également au vélociraptor de se redresser à la recherche de proies. Ses membres postérieurs, dotés de trois griffes dont une énormes de 15 cm recourbée, lui conféraient une vitesse supposée de 60 km/h, le plaçant parmi les plus vifs de sa lignée.
Un prédateur sans concession
Les paléontologues estiment que cette carnivore consacrait la majorité de son temps à chasser de petits animaux : reptiles, amphibiens, insectes, ou encore mammifères de petite taille. Il pouvait aussi s’attaquer à certains dinosaures de taille modérée tels que tylocephalus, oviraptors, gallimimus ou saurolophus. La puissance de ses griffes, notamment celles de ses pattes arrières, servait à agripper fermement ses proies. Son arme ultime était ses longues griffes rétractables en forme de faucille, qu’il utilisait comme un couperet contre ses victimes, en s’appuyant sur sa queue rigide pour enfoncer ses serres dans la chair.
Ce mode de chasse évoque la stratégie des rapaces modernes, utilisant leur vélocité et leurs griffes acérées pour piéger et neutraliser leur proie efficacement.
La découverte du vélociraptor
Le tout premier fossile dénommé vélociraptor, comprenant un crâne presque complet et une griffe rétractile, a été mis au jour en août 1922 par Peter Kaisen lors d’une expédition du musée américain d’histoire naturelle dans le désert de Gobi, en Mongolie. Deux ans plus tard, le nom officiel lui a été attribué par le conservateur du musée, Henry Fairfield Osborn. Pendant la Guerre froide, la Mongolie étant inaccessible aux chercheurs nord-américains, des expéditions soviétiques, polonaises et mongoles ont permis de récolter plusieurs squelettes fossilisés. Entre 1988 et 1990, une équipe sino-canadienne a également découvert des restes en Chine du Nord.
La scène de combat légendaire
La découverte la plus célèbre associée au vélociraptor date de 1971 dans le désert de Gobi, révélant une scène de combat fossilisé entre un vélociraptor et un protocératops. Sur la pierre, on peut voir l’un en train d’étreindre l’autre, sur le point de l’achever. Le protocératops, armé d’un bec en forme de perroquet, avait réussi à perforer la poitrine de son adversaire avant de succomber lui-même. La raison de cette fin tragique reste mystérieuse, mais certains scientifiques supposent qu’une tempête de sable ou l’effondrement d’une dune a brusquement interrompu leur affrontement fatal.