Une idée largement répandue à l’échelle mondiale veut que l’urine puisse soulager une piqûre de méduse. Selon cette croyance, faire pipi sur la zone affectée pourrait atténuer la douleur et neutraliser le venin… mais qu’en est-il réellement ?
Comment une méduse provoque-t-elle une piqûre ?
Si l’on parle souvent de piqûre, il serait plus précis de parler d’une brûlure, car les méduses n’attaquent pas de façon agressive. C’est le contact avec leurs filaments qui déclenche une sensation immédiate comparable à une décharge électrique. Ces filaments comprennent des capsules urticantes, appelées nématocystes, qui sont incrustées dans leur surface. Lorsqu’un nageur les touche, ces capsules s’enfoncent dans la peau et libèrent leur toxine. La réaction se manifeste par une douleur intense, accompagnée rapidement d’une rougeur locale, qui peut imprimer la forme des tentacules dans la peau dans les heures qui suivent. La sensation de brûlure est généralement suivie de démangeaisons très désagréables. À noter : même si une méduse est morte ou si ses tentacules sont détachés, leur capacité à provoquer une réaction urticante reste intacte ; ils peuvent bel et bien rester vivants et continuer à diffuser leur venin. Il faut donc se méfier des méduses échouées sur le rivage.
Les piqûres de méduses sont-elles vraiment risquées ?
Bien que les effets des piqûres soient douloureux, ils se résument généralement à une gêne sans gravité. La principale menace réside dans la réaction physiologique qu’elles peuvent provoquer : une douleur vive peut entraîner des malaises comme des troubles du rythme cardiaque ou des crises de faiblesse, augmentant ainsi le risque de noyade. Les personnes sensibles ou allergiques peuvent présenter des réactions plus sévères, avec des symptômes tels que transpiration abondante, vertiges, nausées, vomissements, convulsions, essoufflement ou troubles du rythme. Ces signes indiquent une réaction allergique majeure, nécessitant une intervention immédiate des services d’urgence pour une prise en charge adaptée.
Où trouver les méduses les plus dangereuses dans le monde ?
Pour la majorité des vacanciers, surtout ceux en France, la menace des méduses reste limitée, sauf en cas de réaction allergique. Cependant, ailleurs sur la planète, certaines espèces disposent d’un venin potentiellement mortel en quelques minutes. Sur les côtes nordiques, par exemple, la méduse à crinière de lion possède de longs filaments pouvant atteindre 30 mètres, pouvant provoquer de violentes douleurs et des difficultés respiratoires en cas de piqûre. Plus petite, la méduse Irukandji, originaire d’Australie, ne mesure que 3 cm mais peut entraîner des arrêts cardiaques si ses piqûres ne sont pas traitées rapidement. La montée des températures, liée au changement climatique, favorise l’apparition de nouvelles méduses très venimeuses et pouvant représenter une menace mortelle pour l’homme.
L’idée reçue : faire pipi sur une piqûre de méduse, une bonne solution ?
La croyance selon laquelle uriner sur une brûlure de méduse pourrait apaiser la douleur et désinfecter la plaie est largement diffusée. Si, dans les premières secondes, cette méthode peut sembler soulager, en réalité, l’effet n’est pas lié aux vertus de l’urine. Ce qui neutralise le venin, c’est la chaleur, donc tout liquide chaud aurait le même effet. Toutefois, faire pipi sur la zone est fortement déconseillé pour deux raisons principales :
- Les urines contiennent de multiples bactéries qui peuvent provoquer une infection supplémentaire si elles sont déposées sur la plaie ;
- La miction peut faire éclater des nématocystes encore non activés, ce qui libérerait davantage de venin et accentuerait la douleur. Il ne faut surtout pas rincer les blessures à l’eau douce, car cette dernière peut faire éclater les capsules venimeuses encore intactes, aggravant ainsi la situation.
Quelles démarches adopter face à une piqûre de méduse ?
Il existe plusieurs mesures simples et efficaces à appliquer immédiatement après une piqûre :
- Rincer la zone avec de l’eau de mer pour préserver le pH naturel de la peau et du milieu marin. Si vous êtes chez vous, utilisez une eau salée chauffée à environ 40°C, comme un sérum physiologique ou de l’eau salée maison (eau douce avec du sel) pour éviter de faire éclater les vésicules de venin restantes ;
- Enlever les microcapuchons urticants en les frottant délicatement avec du sable humide. Les filaments translucides étant difficiles à distinguer, laissez sécher puis grattez doucement avec un carton rigide. Si certains morceaux sont visibles, vous pouvez les retirer à la main en portant des gants de protection en vinyle ou en latex ;
- Une fois les microfilaments éliminés, immergez la zone dans de l’eau chaude salée (entre 42°C et 45°C) pendant environ 30 minutes : la chaleur permet de décomposer les composants du venin. Le paracétamol peut également soulager la douleur. Une pâte faite de bicarbonate de soude mélangé à de l’eau salée, appliquée durant quelques minutes, peut aussi aider. Si la douleur persiste, poser une poche de glace enveloppée dans un linge peut apporter un soulagement temporaire.
Désormais, vous savez que faire pipi sur une piqûre de méduse est non seulement inefficace, mais peut aggraver la blessure. Cette superstition est donc un mythe à déconstruire. Avec ces conseils, vous serez mieux préparé(e) à faire face à ce type d’incident tout en évitant d’être ridicule en public ou en passant un mauvais moment.