Signification et origine de l’expression ‘Avoir le cafard’

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Le terme « avoir le cafard » évoque une sensation de profonde tristesse ou de déprime. Sur le plan animalier, cette expression peut faire penser à une connexion avec le mot « bourdon ». Mais en réalité, quelle est l’origine de cette expression et quel lien existe-t-il avec l’insecte appelé cafard ? D’où vient cette métaphore ?

Quelle est la signification de l’expression “avoir le cafard” ?

Utilisée dans le langage familier, cette tournure signifie ressentir une grande mélancolie ou un état de morosité. Elle inclut des sentiments tels que la déprime, la tristesse, l’abattement, ou encore la perte de moral. D’autres expressions françaises comportant une idée similaire sont courantes : « avoir le bourdon », « être blues », « avoir le moral dans les chaussettes », « le spleen », « les idées noires » ou encore « broyer du noir ». Voici deux exemples illustrant cette expression : « Si tu ressens le cafard, n’hésite pas à en parler » (issu des Pieds Nickelés, 1911) ; ou encore « La peur du départ ou de la rentrée me donne le cafard, j’ai le cœur lourd » (Journal d’une écolière, 1933).

Qu’est-ce qu’un cafard ?

Avant d’explorer les origines figuratives de notre expression, clarifions ce que désigne concrètement ce mot. Pour la majorité d’entre nous, un cafard est cet insecte sale et repoussant, aussi appelé « blatte » ou « cancrelat », qui évolue souvent dans les canalisations. Dans nos habitations, il peut contaminer la vaisselle, les plans de travail, les électroménagers ainsi que la nourriture. Considéré comme nuisible, il transporte des bactéries et agents pathogènes responsables de maladies telles que la salmonellose, la dysenterie, la fièvre typhoïde, ou encore diverses hépatites et parasites.

Les autres sens de « cafard »

Au-delà de l’animal, le terme « cafard » possède plusieurs significations qui éclairent l’origine de cette expression.

  • Au XVIe siècle, le mot désignait une personne peu ou pas croyante, prétendant l’inverse de ce qu’elle professait. Selon les dictionnaires de l’époque, cette personne porte le surnom de « cafard » en référence à l’arabe « kafir », qui signifie infidèle ou mécréant. On pense que l’insecte aurait hérité de ce nom par comparaison avec un bigot vêtu de noir, symbolisant la hypocrisie et la fausseté.
  • Dans une autre acception, un « cafard » désignait un individus hypocrite ou fourbe. Étant donné que certains associaient la morale à la lumière et au clair, ceux agissant dans l’ombre, ou dissimulant leur vrai visage, furent aussi assimilés à ces « cafards ». La nature nocturne et secrète de l’insecte renforce cette analogie, illustrant la dissimulation et la duplicité. De cette évolution naquit aussi le sens du verbe « cafarder » qui signifie « dénoncer » ou « moucharder » dans la langue populaire.

Quand le mot « cafard » a-t-il commencé à représenter la tristesse ?

Initialement, le terme évoquait la dissimulation ou la duplicité. Ce n’est qu’à partir de 1857 que le poète Charles Baudelaire a commencé à utiliser « cafard » pour désigner une forme de mélancolie. Dans son recueil « Les Fleurs du Mal », il fait ainsi référence à cette abêtissante tristesse, s’associant aussi au terme anglais « spleen » pour exprimer le mal du siècle et la mélancolie profonde. Baudelaire écrivait notamment :

« Parfois il prend, sachant mon amour pour l’art, la forme d’une femme séduisante, et, sous prétexte de cafard, il m’incite à boire des potions amères. »

Quand et comment l’expression « avoir le cafard » a-t-elle émergé ?

Si Baudelaire a su associer le mot à la mélancolie, l’expression telle que nous la connaissons aujourd’hui trouve ses racines dans des contextes plus contemporains. Selon l’écrivain français Maurice Rat, cette tournure aurait ses origines dans le jargon militaire durant la Première Guerre mondiale. De nombreuses attestations historiques relèvent cette origine :

  • Un soldat décrivait le « cafard » comme un état mental désordonné, autrefois associé à la tristesse, à l’ennui, ou à la mélancolie, souvent chez les soldats cherchant à fuir le danger ou l’ennui du front.
  • Autre témoignage mentionne la création d’une « ligue anti-cafard » pour lutter contre la déprime chez les hommes en guerre, où le mot désignait essentiellement un état de morosité ou de mélancolie collective.
  • De nombreux écrits évoquent aussi le cafard comme une blessure morale ou un coup porté au moral du combattant, un sentiment d’épuisement ou de morosité profonde.

Ces usages militaires ont permis à l’expression de s’ancrer dans la langue quotidienne, jusqu’à devenir un terme courant pour désigner une sensation de déprime ou d’abattement. Aujourd’hui encore, « avoir le cafard » exprime cet état de tristesse profonde, souvent lié à des périodes difficiles ou à une humeur sombre, mais l’origine reste liée à une histoire qui mêle agriculture, croyances populaires et vécu des soldats.