Signification de l’expression : il pleut comme vache qui pisse

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Il est vrai que l’expression « il pleut comme vache qui pisse » n’est pas particulièrement élégante, mais sa force réside dans son caractère très évocateur. Elle permet de comprendre immédiatement qu’on parle d’une pluie torrentielle. D’où vient cette expression très populaire ? La quantité d’urine d’une vache est-elle réellement aussi impressionnante qu’on le laisse entendre ? Et pourquoi a-t-on choisi la vache plutôt qu’un autre animal massif pour illustrer cette idée ?

Quelle est la signification de “il pleut comme vache qui pisse” ?

Cette formule est utilisée pour évoquer une pluie très forte ou diluvienne. En termes plus formels, on pourrait dire qu’il tombe une pluie abondante, telle que celle de la tombée des hallebardes ou de cordes d’eau. Déjà en 1935, dans son livre « La belle lurette », l’écrivain Henri Calet évoquait avec humour un temps si pluvieux qu’il décourageait même la sortie des animaux ou des amis. À l’échelle anglophone, on a des expressions telles que « it’s raining cats and dogs » pour décrire une pluie forte, renforçant la similitude entre ces images de précipitations extrêmes.

D’où provient l’expression “il pleut comme vache qui pisse” ?

Le recours à cette expression remonte au XIXe siècle, et son ton rustique laisse penser qu’elle trouve ses origines dans la vie rurale ou montagnarde. La comparaison repose sur l’idée que le jet d’urine d’une vache est puissant et silencieux, évoquant une pluie torrentielle. Certains avancent que cette locution dérivait d’une autre, « pleurer comme une vache », pour désigner des sanglots excessifs. Sur le continent américain, notamment au Québec, une variante existe : « brailler comme une vache qui pisse » pour parler de pleurer intensément ou à chaudes larmes.

La quantité d’urine d’une vache est-elle vraiment… remarquable ?

Il peut sembler étrange de s’interroger sur le volume d’urine produit par une vache, mais la question est pertinente dans le contexte de l’élevage. En effet, la quantité d’eau qu’une bête consomme influence directement la qualité de ses produits comme le lait ou la viande. Les chiffres clés indiquent qu’une vache laitière qui donne du lait consomme environ 120 litres d’eau quotidiennement, car le lait est à 87 % d’eau. Elle en boit aussi entre 5 et 10 litres pour produire un litre de lait. Pour les vaches de boucherie, la consommation tourne autour de 50 à 70 litres d’eau par jour. En moyenne, une vache urine entre 10 et 20 litres chaque jour, avec une fréquence allant jusqu’à 19 fois par jour pour certaines.

Pourquoi avoir choisi la vache plutôt qu’un autre animal pour cette expression ?

La vache a été sélectionnée parce qu’elle est un animal courant dans les campagnes françaises du XIXe siècle, période de naissance de cette expression. Même si l’éléphant, qui peut boire jusqu’à 200 litres d’eau par jour et excréter environ 50 litres d’urine en une seule fois, aurait semblé une alternative logique, il n’était pas aussi familier pour le quotidien rural. La familiarité avec la vache, qui fait partie intégrante de la vie agricole, explique cette préférence. Cette logique est aussi valable pour l’expression « pipi de chat », qui privilégie un animal domestique omniprésent, dont l’urine est facilement observable et de petite quantité, illustrant une situation sans gravité.

Peut-on envisager une utilisation médicale de cette “vache qui pisse” ?

Curieusement, en Inde, la miction de la vache est associée à des pratiques de soins traditionnels. Les vaches retirées du marché en raison de leur âge ou de leur absence de production laitière sont recueillies dans des refuges où leur urine est considérée comme sacrée et porteuse de vertus curatives. Collectée chaque matin, cette urine est utilisée dans la fabrication de remèdes, de produits cosmétiques, d’huiles ou même comme fertilisant. Depuis plus de 5 000 ans, en médecine ayurvédique, cette pratique d’utiliser l’urine bovine, appelée « urino-thérapie » ou « amaroli », est considérée comme une méthode de soin. Selon certaines croyances, l’urine d’une vache de race Gir pourrait même contenir jusqu’à 10 milligrammes d’or par litre, renforçant ses prétendus bienfaits.