Les proliferations de méduses sur nos côtes deviennent de plus en plus courantes, ce qui peut bien souvent nuire à l’expérience des vacanciers. Lors d’épisodes exceptionnellement nombreux, il est parfois préférable de rester éloigné de l’eau pour éviter les risques de piqûres. En revanche, durant d’autres périodes, la présence de ces créatures est moins intense et il est possible de profiter de la mer normalement. Mais si, par malheur, une piqûre survient, il est essentiel de connaître la conduite à tenir, que ce soit pour soi-même ou pour un proche.
Comment réagir face à une piqûre de méduse ?
La douleur ressentie immédiatement après une piqûre s’apparente à une décharge électrique, suivie d’une sensation de brûlure et souvent de démangeaisons. Selon la sensibilité de chacun et la puissance urticante de la méduse, ces symptômes peuvent varier en intensité. Si vous vous retrouvez piqué, voici ce qu’il faut éviter à tout prix :
- Ne pas utiliser d’eau douce pour rincer la zone, car cela pourrait provoquer une diffusion accrue du venin.
- Évitez de sucer la blessure dans l’objectif d’aspirer le venin.
- Ne pas appliquer d’alcool sur la piqûre, cela pouvant irriter la zone encore plus.
- Il ne faut pas faire saigner la blessure en la coupant ou en la frottant vivement.
- Evitez de serrer un garrot autour de la zone touchée.
Mais alors, que faire concrètement ?
Commencez par sortir de l’eau et examinez la blessure. Si des petits fragments de tentacules sont encore présents sur la peau, retirez-les à l’aide d’un objet, en évitant de les casser. Rincez ensuite la zone avec de l’eau de mer pour éliminer toute trace de venin. La chaleur a un effet neutralisant sur le venin, similaire à celui de la vive. Vous pouvez donc appliquer une source de chaleur modérée sur la zone, comme une compresse chaude ou un sable chauffé. La méthode du vinaigre est aussi très recommandée : la majorité des postes de secours sur les plages en disposent probablement. Évitez cependant les solutions comme l’urine, qui, bien qu’ayant un effet acide semblable, peut aussi provoquer des infections secondaires dues à la présence de composants nuisibles.
En cas de piqûre sur le visage ou si des symptômes allergiques apparaissent (gonflement important, difficulté respiratoire), il est crucial de faire appel rapidement aux secours. Après votre retour chez vous, désinfectez soigneusement la blessure à l’aide d’un antiseptique. Si la douleur persiste au-delà de deux jours, consultez un médecin, qui pourra prescrire une crème à base de corticoïdes pour vous soulager.
Quelles espèces de méduses fréquente-t-on en France ?
Les méduses font partie du groupe des cnidaires, tout comme les anémones et les coraux. Leur organisation repose sur une symétrie radiale et elles disposent de cellules urticantes capables de lancer des harpons pour capturer leurs proies. Bien qu’elles soient principalement constituées à 97 % d’eau et apparaissent simples, ces organismes sont d’une complexité biologique remarquable. Leurs tentacules, équipés de mini-ventouses, libèrent des toxines lorsqu’elles entrent en contact avec un corps.
Parmi les milliers d’espèces présentes dans le monde, environ 200 fréquentent les eaux françaises, dont cinq d’entre elles sont susceptibles d’être rencontrées lors de baignades :
- la méduse Aurélie : principalement en Manche et en mer du Nord, elle possède une coloration bleue ou rose et ne provoque que peu d’irritation.
- la méduse nommée poumon des mers : une grosse méduse pouvant atteindre 60 cm de diamètre, légèrement plus irritante, présente dans l’Atlantique.
- la pélagique : petite, rose à points rouges, ne dépassant pas 12 cm, elle est plus irritante et se trouve à la fois en Méditerranée et dans l’Atlantique.
- la rayonnée : sa zone de contact peut présenter des vésicules et un œdème local, avec une douleur intense, mais qui se résorbe en quelques heures.
- la physalie : la plus dangereuse, cette méduse transparente teintée de bleu rosé a un diamètre d’environ 20 cm. Son contact peut entraîner des symptômes sévères comme une perte de connaissance ou des difficultés respiratoires, et elle est souvent confondue avec un simple sac plastique flottant à la surface.
Si vous découvrez une méduse échouée sur la plage, évitez de la toucher car ses cellules urticantes restent actives. Les piqûres, en dehors de rares situations extrêmes, ne sont pas généralement mortelles. Cependant, des méduses très venimeuses existent, notamment sur les côtes australiennes, où elles sont responsables d’une cinquantaine de décès chaque année, un chiffre supérieur aux attaques de requins.
Quelles sont les raisons de l’augmentation de la présence des méduses ?
Les experts constatent une progression notable de la présence des méduses le long des littoraux français. Plusieurs facteurs expliquent cette tendance, notamment la capacité d’adaptation impressionnante de ces organismes. Lorsque la nourriture devient rare, elles peuvent réduire leur taille et même digérer des parties de leur propre corps pour survivre. Toutefois, des raisons plus récentes liées à l’activité humaine jouent un rôle majeur dans leur prolifération.
La diminution des prédateurs naturels tels que les tortues, les thons ou encore certains poissons comme le poisson-lune, en raison de la surpêche ou de la destruction de leur habitat, favorise leur développement. De plus, le réchauffement des océans joue un rôle clé en rallongeant la période propice à leur reproduction. L’impact humain, à travers la pêche intensive de petites espèces qui régulent la reproduction des méduses, contribue également à leur expansion. Par conséquence, les collectivités tentent diverses solutions, comme l’installation de filets anti-méduses sur la Côte d’Azur, sans résultat véritablement concluant, ou préfèrent suspendre la baignade en cas d’afflux trop important de ces animaux.