Les régimes alimentaires varient énormément d’une personne à l’autre, et il est difficile de définir une seule norme. Cependant, il est évident que chaque être humain adopte ses propres pratiques nutritionnelles, influencées par l’environnement dans lequel il évolue : la disponibilité des aliments, la culture locale, la tradition, etc. Avec la mondialisation, ces habitudes ont connu des changements, offrant une liberté nouvelle quant aux choix alimentaires. Malgré cela, certains modes d’alimentation restent liés à des traditions, une classe sociale ou des coutumes spécifiques, ce qui peut parfois nous étonner lorsque nous découvrons ce que d’autres populations consomment. Dans cet article, nous mettons en lumière quatre aliments que les Français mangent, mais qui peuvent choquer à l’étranger.
1 – Les escargots de Bourgogne
Les escargots de Bourgogne, appartenant à l’espèce Helix pomatia, sont un ingrédient central dans une recette traditionnelle française. Ils sont généralement préparés en les assaisonnant avec un beurre aromatisé à l’ail et au persil, une sauce emblématique de la gastronomie locale. Cette préparation aurait été créée par le chef culinaire Marie-Antoine Carême à la demande de Talleyrand, alors qu’il voulait impressionner le tsar Alexandre Ier de Russie lors d’un banquet. Depuis lors, ils incarnent un délice régional, non seulement en Bourgogne mais toute la France. La France consomme environ 30 000 tonnes d’escargots chaque année, bien que moins d’un tiers soient d’origine nationale. Depuis 1979, cette espèce est protégée, réglementant ainsi leur ramassage et leur vente. Les touristes étrangers ont souvent envie de goûter à cette spécialité avant leur départ, même si leur alimentation est parfois préparée pour garantir leur propreté avant la cuisson, ce qui peut susciter des réticences.
2 – Les cuisses de grenouille
Autre aliment qui peut laisser perplexe : les cuisses de grenouille. Leur consommation ne se limite pas à la France, mais cette pratique peut surprendre par le contexte culturel. La partie consommée est principalement les cuisses, car le reste du corps est peu exploitable en cuisine. Ce mets n’a pas été inventé par la France : des traces de dégustation de grenouilles existent en Chine depuis le premier siècle avant JC, durant la dynastie Han. En France, cette tradition remonte au XIIe siècle, et sa popularisation s’est renforcée au 17e siècle grâce à Alexandre Dumas, qui en parlait dans son Grand dictionnaire de cuisine. Après la Seconde Guerre mondiale, leur consommation s’est encore développée, faisant des cuisses de grenouille un plat de référence dans les restaurants gastronomiques, notamment attractifs pour les touristes. La production mondiale se concentre principalement en Indonésie, qui exporte environ 5 000 tonnes par an. Cependant, la France, les États-Unis, la Suisse, l’Allemagne et le Québec ont également développé leurs propres recettes autour de ce produit.
3 – Le lapin
Le choix de manger du lapin dépend fortement de la culture locale. Si ce gibier est traditionnellement consommé en France, en Belgique, en Espagne, en Italie, en Chine, ou encore dans certains autres pays, il a en revanche été mis de côté en Angleterre, où il est perçu comme un animal de compagnie plutôt qu’un aliment. En France, le lapin constitue une viande emblématique, souvent préparée avec de la moutarde pour en relever le goût. La viande est mijotée à partir de morceaux sélectionnés dans une sauce crémeuse et relevée. La France domine le classement mondial de la consommation de viande de lapin, avec une moyenne de 1,2 kg par habitant chaque année. Néanmoins, seuls environ 8 % des Français en consomment régulièrement.
4 – Les huîtres
La consommation d’huîtres peut paraître étrangère ou même repoussante pour beaucoup d’étrangers, surtout si l’on ne supporte pas l’idée de manger un animal encore vivant. Il faut bien mâcher ces mollusques pour éviter que leur substance, souvent dite « laiteuse », qui correspond à leur semence, ne reste coincée dans la bouche. La texture glissante peut aussi dégoûter, mais il ne faut pas oublier que ces fruits de mer sont une source privilégiée de protéines, vitamines et minéraux. La France est le premier producteur européen d’huîtres, et leur consommation contribue significativement à l’économie locale. Toutefois, la popularité de cet aliment peut varier selon les goûts personnels.
Et le foie gras ?
Au-delà des espèces animales consommées, ce qui peut souvent provoquer une réaction négative, ce sont aussi les parties des animaux choisies pour la consommation, comme les abats : cervelle, gésiers, foie, rognons, etc. Ces aliments sont appréciés pour leur richesse en protéines, fer et autres oligo-éléments. À une époque, ils faisaient partie des régimes alimentaires contre l’anémie. Cependant, l’évolution des mentalités et des pratiques a conduit à remettre en question ces choix. Le foie gras, en particulier, est souvent au centre des débats liés au traitement des animaux. La France en est le principal consommateur et producteur mondial, représentant 70 % de la production en 2017. Sa confection implique le gavage d’oies ou de canards, une pratique de plus en plus critiquée pour ses aspects éthiques. Certains pays, comme l’Inde ou le Brésil (à Sao Paulo), ont interdit ou restreint la vente de foie gras, soulignant la souffrance animale qu’elle engendre. Ces mouvements de rejet témoignent d’un changement progressif dans la perception de cette gourmandise traditionnelle.