Depuis le 1er janvier 2021, la possibilité de nager avec des dauphins en Méditerranée française est interdite, suite à une réglementation adoptée en septembre 2020. Cette restriction vise à protéger ces mammifères marins, dont l’interaction avec l’homme peut parfois poser question. Dans cet article, nous allons explorer les raisons qui ont conduit à cette décision et les enjeux liés à la présence des dauphins en environnement sauvage.
Les risques d’accidents liés aux dauphins sont-ils fréquents ?
Le sujet de l’éloignement minimum d’un cent mètres pour approcher ou nager avec des dauphins suscite souvent un débat. Pourtant, les incidents impliquant ces animaux et blessant des humains sont rares, ce qui soulève des interrogations sur la justification de telles mesures. Par exemple, en 2019, une fillette de 10 ans a attiré l’attention des médias après un épisode dans un parc aquatique mexicain. Alors qu’elle nageait avec des dauphins payants, ces derniers ont soudainement tenté de l’entraîner vers le fond. Heureusement, elle a été sauvée mais a conservé des marques visibles sur le corps.
Certains défenseurs soulignent que la majorité des accidents surviennent avec des dauphins isolés, contrairement à leur comportement naturel qui consiste à évoluer en groupes ou bancs. Toutefois, cette distinction n’est pas toujours fiable, comme l’incident de la fillette le démontre, remettant en question la théorie selon laquelle les dauphins solitaires seraient plus dangereux.
Les dauphins représentent-ils un danger pour l’homme ?
Généralement, ces mammifères marins sont perçus comme amicaux et bienveillants, notamment par des récits où un dauphin sauve un nageur en détresse. Leur image positive contraste avec l’idée qu’ils pourraient être dangereux. Cependant, il est crucial de garder à l’esprit qu’ils restent des animaux sauvages, dont le comportement peut être imprévisible. Le désir de communiquer ou d’interagir avec eux, souvent motivé par une envie de se rapprocher de la nature, peut conduire à des interactions risquées. La rencontre, même courte, peut donner l’impression d’un lien éphémère avec la vie sauvage, renforçant une certaine recherche d’innocence ou de pureté.
Cependant, la réalité de la nature marine est plus complexe que cette image idéalisée. Même les spécialistes qui étudient ces cétacés savent que leur comportement peut brusquement changer. Certaines histoires rapportent que des dauphins ont tenté de s’accoupler avec des humains ou ont brusquement repoussé des nageurs, ce qui peut provoquer des accidents.
Qui est le plus fort : l’homme ou le dauphin ?
Contrairement aux requins, les dauphins ne confondent pas les humains avec leurs proies, même en conditions difficiles, ce qui limite considérablement les risques d’agression. Pour mieux comprendre leur réalité, il est utile d’observer leur morphologie et leur habitat naturel. Sur la côte de l’Iroise, par exemple, deux grands groupes de dauphins évoluent : ceux du bassin de Molène et ceux de l’île de Sein. Ces mammifères impressionnent par leur taille, pouvant atteindre 4 mètres de long et peser jusqu’à 650 kg. Lorsqu’on est dans l’eau à leur niveau, ils apparaissent comme des êtres fragiles malgré leur puissance, intégrés à un environnement aquatique qui est le leur.
En Méditerranée, une dizaine d’espèces de dauphins sont régulièrement observées, la plus présente étant le Dauphin bleu et blanc (Stenella coeruleoalba). Avec une taille oscillant entre 1,90 et 2,60 mètres et un poids allant de 80 à 150 kg, cette espèce est capable d’atteindre des vitesses de 60 km/h en nageant. Elle est souvent approchée par hasard lors de sorties en mer, réalisant des performances naturelles qui fascinent souvent les observateurs. Toutefois, ces dauphins se tiennent plutôt à distance, laissant le choix de la rencontre à la nature. Il est important de noter que cette espèce ne supporte pas la captivité et ne tolère pas de dressage.
Priorité à la protection des cétacés
Lorsque certaines populations de dauphins ou de cétacés sont vulnérables ou en danger, la meilleure option consiste à les laisser évoluer librement, sans interférence humaine. Même pour celles qui restent nombreux, interagir avec eux doit se faire de façon responsable, en évitant toutes perturbations susceptibles de nuire à leur équilibre. Les risques majeurs incluent les collisions avec les bateaux, les blessures causées par l’hélice, ou encore la pollution sonore, qui altère leur communication. Leur vie quotidienne, qui inclut la recherche de nourriture, la reproduction ou le repos, doit rester intacte pour préserver leur santé et leur biodiversité.
Le phénomène du tourisme de masse est un facteur aggravant, avec des activités qui de plus en plus attirent des visiteurs sans toujours respecter le bien-être animal. Ces interactions non supervisées, combinées à la raréfaction de leurs proies à cause de la surpêche, aux filets dérivants piégeant les cétacés, ou aux risques de collisions avec les navires, accentuent leur vulnérabilité.
La lutte contre les activités illicites
Malgré l’interdiction légale, certains opérateurs continuent de proposer des escapades pour nager avec les dauphins, en particulier en Côte d’Azur. En 2021, des entreprises à Mandelieu-la-Napoule et Antibes ont organisé des excursions payantes, permettant à des participants de nager avec ces animaux, parfois en utilisant masque et tuba. Ces pratiques illégales ont été dénoncées par des associations de défense des animaux, conduisant à la saisie des bateaux concernés par la gendarmerie. Les responsables risquent des sanctions allant jusqu’à deux ans d’emprisonnement et une forte amende, pour pratique commerciale trompeuse et perturbation d’espèces protégées.
Pour ceux qui souhaitent néanmoins observer ces cétacés, il est crucial de choisir des opérateurs respectueux de l’environnement, privilégiant une approche douce et une observation à distance. La présence excessive de bateaux et de touristes peut provoquer du stress chez les dauphins, ce qui rend la rencontre problématique. Si vous aimez vraiment ces animaux, il est préférable de respecter leur espace naturel, en évitant toute interaction intrusive. La législation française a donc été renforcée pour encadrer ces activités, afin de préserver la santé et le bien-être des cétacés libres, dans leur habitat naturel.