De la même manière que sur terre, la vie marine voit ses animaux se reproduire pour assurer la pérennité de leurs espèces. La reproduction chez les organismes aquatiques peut s’opérer de deux façons distinctes. Cet article vous dévoile les mécanismes par lesquels les animaux marins s’accouplent pour donner naissance à la prochaine génération.
Qu’entend-on par accouplement ?
Avant de plonger dans le sujet, il est important de clarifier la signification du terme. L’accouplement correspond à la rencontre ou au rapprochement entre deux membres d’une même espèce, compatibles sur le plan sexuel et complémentaires, dans le but d’engendrer des descendants. En somme, c’est une étape naturelle qui mène à la génération de nouvelles vies.
Chez l’être humain, cette étape est souvent désignée comme un rapport sexuel. Chez les animaux, qu’ils évoluent sur la terre ou dans l’eau, on parle également d’accouplement. Chez certains organismes marins, la fécondation se produit en interne, tandis que dans d’autres cas, la reproduction se fait en dehors du corps, sans contact direct, qualifiée de fécondation externe.
Tout savoir sur la reproduction sexuée chez les animaux marins
Pour qu’un accouplement interne réussisse, il faut que l’organe reproducteur du mâle s’insère dans celui de la femelle. Cependant, cette opération est compliquée dans l’environnement aquatique, où l’absence de pression ou de contact physique stable force les animaux à se déplacer constamment, rendant la posture et l’angle cruciaux pour que la fécondation ait lieu. La majorité des cétacés et mammifères marins, tels que les requins ou les tortues, privilégient donc l’accouplement interne.
Certains animaux, comme les tortues mâles, utilisent leurs griffes pour s’accrocher fermement à leur partenaire, parfois au détriment de leur intégrité physique, ce qui peut laisser des traces de morsures ou griffures. Les requins, eux, utilisent leurs dents pour maintenir la connexion, leurs dents étant conçues pour supporter la douleur et leur peau étant plus résistante.
Des lieux discrets pour l’accouplement
Afin de préserver leur intimité, les cétacés optent souvent pour des zones dédiées, appelées « aires de reproduction », où ils se rassemblent à l’abri des regards pendant la saison des amours. La fidélité entre partenaires est rare chez ces animaux, qui adoptent souvent des comportements polygames, où un seul mâle s’accouple avec plusieurs femelles, ou polyandrines, où plusieurs mâles s’accouplent avec une même femelle, comme chez la baleine franche australe ou la baleine à bosse.
La méthode ventre contre ventre
Une technique couramment observée consiste à ce que les partenaires se placent ventre contre ventre, ce qui facilite la rencontre des organes reproducteurs et répartit la force de l’eau pour assurer la stabilité. Lors d’un accouplement, comme chez le dauphin, le mâle se positionne en frottant et en collant son ventre contre celui de la femelle, en utilisant la poussée de l’eau pour améliorer la stabilité.
Il est important de noter que chez les cétacés, le pénis peut se mouvoir indépendamment du reste du corps, ce qui offre une flexibilité lors de la reproduction. Une fois introduit, l’appendice masculin glisse aisément dans le vagin, dont la structure plissée facilite la transmission des spermatozoïdes jusqu’à l’ovule.
Un acte qui ne dure que quelques minutes
Les défis liés à l’environnement marin contraignent souvent les animaux à une reproduction rapide, avec l’acte en lui-même généralement réalisé en quelques minutes seulement. Le dauphin, par exemple, est un des mammifères marins où la reproduction rapide est facilitée, permettant une multiplication efficace des descendants. La stratégie repose aussi sur une forte production de gamètes, garantissant que, malgré les pertes, suffisamment de petits survivent à l’état embryonnaire. Certaines espèces, comme l’oursin ou la moule, peuvent produire des millions d’œufs en une seule ponte, maximisant ainsi leurs chances de succès.
La reproduction externe, une autre stratégie chez les animaux marins
Le milieu aquatique, avec ses paramètres spécifiques, empêche parfois la reproduction interne de se faire aisément. De nombreuses espèces ont évolué pour libérer leurs gamètes dans l’eau. La fécondation se produit alors à l’extérieur du corps de l’animal, lorsque les gamètes mâles et femelles se rencontrent en suspension. Cela ne nécessite pas de contact physique direct, leur permettant de reproduire sans accouplement traditionnel. La majorité des mollusques, crustacés, poissons et amphibiens adoptent cette méthode, qui implique souvent la libération massive de gamètes, avec un fort taux de pertes mais une option efficace pour assurer la pérennité de l’espèce malgré les risques.
Chez ces espèces, la femelle peut soit utiliser immédiatement les gamètes qu’elle capte, soit les stocker pour une utilisation ultérieure. Une fois fécondés, les œufs, qui peuvent flotter ou rester au fond, se développent indépendamment. Leur vulnérabilité à la prédation et leur absence de protection font spatialiser cette stratégie comme une adaptation pour compenser l’incertitude de la rencontre. Après l’éclosion, les jeunes naissent souvent dans un état peu développé, isolés ou seuls, leur survie dépendant souvent de leur rapidité à se défendre contre les prédateurs.
La reproduction asexuée, chez certains animaux marins
Une exception à cette reproduction sexuée est la reproduction clonale ou asexuée, observée chez certains organismes sans structures reproductrices complexes. La reproduction par clone permet à l’animal de donner naissance à une copie exacte de lui-même, sans recours à la rencontre de gamètes. Elle est fréquente chez des organismes simples comme les méduses, les éponges ou certaines anémones, qui peuvent ainsi se multiplier rapidement sans avoir besoin de partenaire.
Diversité des modes de fécondation selon les espèces
Chez la vie aquatique, chaque espèce a développé un mode de reproduction adapté à ses caractéristiques. Certaines pondent des œufs qui éclosent à l’intérieur ou à l’extérieur de leur corps, d’autres donnent naissance à des petits déjà formés. Voici un aperçu des principales stratégies.
Les espèces vivipares
Les poissons vivipares, comme certaines espèces de requins ou de mammifères marins, donnent naissance à des jeunes complètement formés. La majorité de ces poissons, environ 400 espèces, voit leur embryon se développer à l’intérieur de la femelle, qui leur fournit des nutriments via une structure semblable à un placenta. L’accouplement est alors interne, pour permettre la fécondation et la gestation simultanée, comme chez le requin pointe noire ou le requin citron.
Les espèces ovovivipares
Ce groupe possède un mode mixte : les œufs se développent à l’intérieur du corps de la femelle et éclosent en leur sein, libérant ainsi des petits vivants. Des requins comme le requin-taureau ou la sardine-voisinage à ce mode, combinant aspects de viviparisme et oviparisme.
Les animaux ovipares
Chez ces organismes, la femelle expulse ses œufs dans l’eau, où la fécondation a lieu en contact avec la semence du mâle. Certains œufs flottent en surface, d’autres tombent au fond, protégés ou non par des structures ou des vésicules ressemblant à une bulle. Certains préfèrent garder leurs œufs dans la bouche pour les protéger. Les embryons se développent à l’intérieur des œufs en consommant le vitellus, une réserve nutritive, pour devenir des jeunes prêts à naître. Parmi eux, on retrouve la roussette, la tortue, la raie pastenague ou encore l’hippocampe, ainsi que de nombreuses espèces de poissons comme le saumon ou le thon.
La particularité de la reproduction chez certains poissons
La reproduction chez le poisson revêt une complexité notable. Au-delà de l’accouplement traditionnel, certains poissons présentent des stratégies étonnantes, comme la capacité à changer de sexe ou à alterner entre mâle et femelle au cours de leur vie. L’hermaphrodisme simultané, par exemple, permet à certains poissons, comme la limace de mer, d’être mâles et femelles à la fois voire de s’accouple avec eux-mêmes. D’autres, tels que le poisson-clown ou la daurade, naissent femelles et deviennent mâles avec l’âge, phénomène connu sous le nom d’hermaphrodisme protandre. Il existe aussi des cas où une femelle change de sexe pour devenir mâle, ce qui constitue une adaptation particulière à leur environnement et à leur mode de vie.