Les animaux incontournables de la steppe : notre sélection

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Présente sur l’ensemble des continents, la steppe se distingue par son climat aride et ses vastes étendues planes, où la végétation reste généralement basse. Les espèces animales évoluant dans cet environnement hostile doivent développer des capacités spécifiques : peu s’hydrater, consommer des aliments peu nutritifs, et supporter des températures extrêmes, qu’elles soient très basses ou très élevées. Ci-dessous, découvrez huit espèces animales qui ont su s’adapter à la rudesse des conditions de vie dans la steppe.

Qu’est-ce qu’une steppe ?

La steppe désigne une vaste zone ouverte, principalement couverte d’herbacées et de buissons, qui s’étend sur tous les continents sauf l’Antarctique. Les deux principales régions de ce biome sont la steppe eurasiatique et la grande plaine américaine (connue aussi sous le nom de pampa en Amérique du Sud). On retrouve ces étendues en Russie, allant du delta du Danube à l’Altaï, en passant par la côte de la mer Noire jusqu’à la Mongolie, mais aussi en Extrême-Orient, dans la partie nord de la Chine, en Afrique et en Océanie. La steppe possède des caractéristiques qui en font un biome particulier, à l’image de la toundra, avec un climat semi-désertique et une faune et flore adaptées à ces conditions difficiles. Parmi ses spécificités, on note :

  • Un climat continental marqué par de fortes variations de température entre étés chauds et secs et hivers froids, pluvieux ou neigeux ;
  • Une précipitation limitée ;
  • Une végétation peu haute, sans arbres, en raison du déficit en eau ;
  • Des sols riches en minéraux mais pauvres en matière organique.

Quelle faune trouve-t-on dans la steppe ?

La faune de la steppe, malgré des conditions souvent extrêmes, est étonnamment diverse. On y observe une variété de mammifères herbivores et carnivores, de nombreux oiseaux, ainsi que des insectes et quelques reptiles. En revanche, les amphibiens, nécessitant davantage d’eau, y sont rares. Voici huit animaux qui ont développé des stratégies pour survivre dans cet environnement aride :

1 – Le bison d’Amérique (Bison bison)

Connu aussi sous le nom de buffle, cet herbivore emblématique circule aux États-Unis et au Canada. Vénéré par plusieurs tribus indigènes, comme les Sioux ou les Lakotas, le bison incarne un symbole culturel. Son alimentation consiste en herbes basses, jeunes pousses, feuilles, végétaux fleuris, et même des branches ou petits arbustes. Il peut ingérer jusqu’à 25 kilogrammes de nourriture en une journée. Ces animaux vivent en grands groupes, généralement composés de femelles, de jeunes et souvent dirigés par des bisonnes plus âgées. Leur taille avoisine 1,60 m de haut pour un poids supérieur à 800 kg. Les mâles et les femelles portent des cornes recourbées, que les mâles utilisent lors des combats de rut.

2 – Le condor des Andes (Vautour gryphus)

Impossible à manquer, le condor andin possède un plumage sombre contrastant avec sa collerette blanche et sa tête dépourvue de plumes et souvent chauve. Présent dans la Cordillère des Andes, il vole à des altitudes comprises entre 3 000 et 5 000 mètres, mais aussi sur les côtes du Pacifique et quelques zones de l’Atlantique. Sa région de prédilection couvre notamment l’Équateur, le Pérou, la Bolivie, l’Argentine, et le Chili, où il est considéré comme l’oiseau national. Avec une envergure pouvant atteindre 3 mètres, c’est le plus grand volatile non marin au monde. Il se nourrit principalement de carcasses d’animaux sauvages et domestiques, comme les cerfs, bovins ou camélidés, mais aussi de petits mammifères comme les lapins ou les écureuils. En couple monogame, il niche sur des falaises, où il partage avec son partenaire la garde des œufs lors de nichées alternées.

3 – La tortue de Horsfield (Testudo horsfieldii)

Également appelée tortue russe ou des steppes, cette espèce est répandue à travers l’Asie centrale. Elle colonise les zones herbeuses et semi-arides de Russie, Chine, Afghanistan et Pakistan, pour peu qu’une source d’eau se trouve à proximité. Grands d’environ 13 à 25 cm de long et pesant jusqu’à 2 kg, ces reptiles ont une carapace ronde, aplatie, avec des teintes de brun. La femelle est généralement plus grande que le mâle, qui possède une queue plus longue. Confrontée à de grands écarts de température, cette tortue hiberne lors des périodes de chaleur ou de froid extrême, se réfugiant dans des terriers pouvant dépasser 2 mètres de profondeur.

4 – Le nandou de Darwin (Rhéa pennata)

Originaires d’Amérique du Sud, principalement d’Argentine et du Chili, ces grands oiseaux ressemblant à de petites autruches fréquentent les steppes et prairies proches de cours d’eau jusqu’à 4 500 mètres d’altitude. Incapables de voler, ils se déplacent en courant, adoptant parfois des zigzags pour échapper à leurs prédateurs, atteignant des vitesses jusqu’à 60 km/h. Leur alimentation se compose principalement d’herbes, de feuilles, de racines, de fruits ou de graines, avec parfois l’ajout d’insectes. Comme d’autres oiseaux, ils avalent des cailloux pour faciliter la digestion. La femelle pond entre 2 et 5 œufs, confiés à l’attention du mâle pour la incubation.

5 – Le saïga (Saiga tatarica)

Parfois appelée l’antilope de la steppe, cette espèce est aujourd’hui en danger d’extinction. Présente dans les steppes semi-arides et les déserts d’Asie centrale (Russie, Mongolie, Kazakhstan, Ouzbékistan, etc.), le saïga possède un pelage clair, allant du brun au beige, avec une coloration blanche au ventre. Son museau long et arqué, évoquant une trompe, est une caractéristique distinctive. Le mâle arbore des cornes torsadées, qu’il utilise pour dominer et accéder à un harem de femelles. Lors de l’hiver, de vastes troupeaux migrent vers des zones plus chaudes, regroupant parfois des milliers d’individus, pour se nourrir dans des pâturages encore déneigés.

6 – Le cheval de Przewalski (Equus ferus przewalskii)

Autrefois présent en Russie, au Kazakhstan, en Ukraine, en Chine et en Mongolie, cet équidé sauvage a disparu dans la nature à la fin des années 1960. Grâce à des programmes de conservation et de réintroduction, il a été ressuscité en partie et parcourt de nouveau les steppes d’Asie centrale. Adapté à la vie en petits groupes, jusqu’à 2000 mètres d’altitude, il n’a jamais été domestiqué, et sa population reste fragile. Son corps robuste, sa tête massive, sa crinière noire en brosse et sa robe bai lui donnent un aspect rappelant les représentations rupestres trouvées dans les grottes paléolithiques présentes notamment en Europe.

7 – Le rat-taupe nu (Heterocephalus glaber)

Ce petit rongeur, qui habite les zones semi-arides de l’Est de l’Afrique, comme l’Éthiopie, le Kenya ou la Somalie, évolue dans des altitudes allant de 400 à 1500 mètres. Doté d’un corps ressemblant à un morse miniature sans poils, il possède de longues incisives et une peau rose. Vivant en société sous terre, il ne quitte jamais ses galeries, qui maintiennent une température stable autour de 30°C, indépendamment du climat extérieurs. Ne nécessitant pas de boire, il tire l’eau de ses racines et tubercules, qui constituent aussi sa principale nourriture.

8 – La grande outarde (Otis tarda)

La grande outarde, également appelée outarde barbue, est un grand oiseau principalement terrestre, mais capable de voler avec aisance. Avec une taille pouvant atteindre 1,15 m de longueur et une envergure de plus de 2 mètres, elle occupe des territoires dans la péninsule ibérique, le nord du Maroc, mais aussi jusqu’en Chine et en Mongolie, en passant par l’Europe centrale et la Russie. Elle privilégie les zones dégagées et herbeuses, dépourvues d’arbres pour pouvoir voir à longue distance. Son régime alimentaire est omnivore : elle consomme des feuilles, des pousses, des rhizomes, des baies, ainsi que des insectes, des vers de terre, et de petits reptiles, tels que les lézards ou les rongeurs comme les campagnols.