Les animaux cherchent-ils le plaisir lors de leurs relations sexuelles ?

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Actuellement, nos sociétés sont en pleine discussion sur ce qui influence les comportements sexuels des hommes et des femmes. Dans ce contexte, une idée répandue veut que l’homme ne soit pas un simple animal, car il serait déconnecté de ses instincts naturels, se montrant souvent malicieux ou pervers lorsqu’il s’agit de sexualité. Inversement, les animaux sont souvent perçus comme plus vertueux, car ils n’auraient pas la même conscience de leurs actes ou motivations. Mais qu’en est-il réellement de ces différences supposées, notamment en ce qui concerne le plaisir sexuel chez les animaux ? Éprouvent-ils eux aussi du plaisir lors de leurs accouplements ? Le plaisir serait-il réservé à l’humain ou partagé par d’autres espèces ? Autant de questions auxquelles nous allons tenter d’apporter des éléments de réponse.

Une motivation autre que le plaisir dans l’acte sexuel

Pour la majorité des animaux, l’accouplement se limite principalement à la reproduction. Cependant, il existe quelques exceptions où cette action remplit d’autres fonctions. Certaines espèces utilisent les relations sexuelles pour renforcer leurs liens sociaux, établir ou maintenir des hiérarchies, ou même désamorcer des conflits internes au groupe.

Les bonobos, également appelés chimpanzés pygmées, sont par exemple célèbres pour leurs comportements sexuels utilisés pour calmer les tensions et promouvoir l’unité au sein de leur troupeau. Leur utilisation du sexe ne se limite pas à la reproduction, mais intervient aussi dans la consolidation des relations, que ce soit entre mâles et femelles ou entre individus de même sexe.

Chez les hyènes tachetées, ce sont principalement les femelles qui usent de comportements sexuels pour réaffirmer leur dominance sur les mâles et contrôler ainsi la hiérarchie sociale. Quant aux dauphins, ils sont connus pour recourir à des relations sexuelles occasionnelles afin de désamorcer des conflits ou prévenir des affrontements violents.

Les neurochimiques du plaisir

Chez l’humain comme chez d’autres mammifères, la dopamine est souvent considérée comme le principal neurotransmetteur responsable du sentiment de plaisir. Elle est liée à une sensation de récompense déclenchée par des activités diverses, telles que manger, socialiser ou faire de l’exercice. En réalité, cette molécule ne se limite pas à l’humain, puisqu’elle a été retrouvée chez diverses espèces comme les abeilles butineuses, qui partagent également cette capacité à ressentir des sensations agréables.

Ce n’est pas la seule molécule impliquée dans la sensation de plaisir : la sérotonine, les endorphines et l’ocytocine jouent également un rôle. La sérotonine, surnommée « hormone du bonheur », est essentielle pour la régulation de l’humeur et incite les mammifères à maintenir un état favorable pour leur survie. L’ocytocine, souvent appelée « hormone de l’amour », intervient dans la mise en place de liens affectifs durables, notamment dans l’attachement parental. Les endorphines, libérées lors d’efforts physiques ou en réponse à certaines stimulations, produisent une sensation de bien-être et peuvent atténuer la douleur.

Une autre hormone, la vasopressine, présente chez la majorité des vertébrés, joue également un rôle dans la régulation sociale. Produite dans l’hypothalamus et libérée par la glande pituitaire, elle est primordiale pour construire des liens sociaux solides, favorisant l’attachement et la fidélité chez les humains et d’autres mammifères.

Les animaux ressentent-ils du plaisir ?

Il existe des preuves scientifiques indiquant que de nombreuses espèces animales expérimentent des sensations agréables. Les systèmes de récompense cérébral, présents chez les mammifères, oiseaux, poissons, et même certains invertébrés, fonctionnent de manière similaire à ceux des humains en associant des stimuli plaisants à des réactions neurochimiques spécifiques.

Des recherches ont montré que les animaux prennent du plaisir lorsqu’ils sont exposés à des stimuli agréables : nourriture savoureuse, eau, caresses, jeux ou interactions sociales plaisantes, voire musique. Ils peuvent même chercher à reproduire ces expériences, témoignant ainsi d’un état de satisfaction. Par exemple, les chiens, chats, dauphins ou rats manifestent des signes de bien-être lorsqu’ils jouent ou socialisent. Les vocalisations positives comme les rires chez certains primates ou les chants d’oiseaux sont aussi des indicateurs d’un état de plaisir. En étudiant leur cerveau, on constate que des régions spécifiques et la dopamine y jouent un rôle comparable à celui de l’humain.

Cependant, il est important de souligner que la manière dont les animaux ressentent le plaisir n’est pas identique à celle de l’humain, car leur cerveau et leur vécu influencent fortement leur perception.

Le plaisir dans la sexualité animale : une réalité ?

Si l’on considère que la présence d’hormones telles que la dopamine engendre la sensation de plaisir, il est raisonnable d’affirmer que les animaux éprouvent aussi du plaisir lors de rapports sexuels. Même si l’objectif premier de l’acte reste la reproduction, certaines évidences montrent que, au fil de l’évolution, un aspect plaisant a pu s’ajouter à cette fonction fondamentale.

Le plaisir n’est pas directement mesurable, mais des comportements d’ordre sexuel en dehors des périodes de reproduction ont été observés, notamment chez certains oiseaux comme les mésanges ou les merles. Ces espèces continuent à avoir des relations sexuelles même après la ponte des œufs, ce qui suggère que l’acte pourrait procurer une récompense ou une satisfaction, rendant sa répétition naturelle dans leur comportement. Ainsi, l’idée que l’expérience sexuelle puisse être associée au plaisir chez les animaux ne paraît pas infondée.