Les 5 animaux les plus chassés en France

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La tradition de la chasse occupe une place importante dans l’histoire et la culture françaises. Actuellement, face à une sensibilité croissante envers la condition animale, cette pratique suscite davantage de critiques. Néanmoins, en France, la chasse reste encadrée par des réglementations strictes, permettant la poursuite de cette activité tout en protégeant la biodiversité. Le pays donne le permission de chasser 91 espèces différentes, avec une attention particulière pour préserver l’équilibre écologique. Parmi ces espèces, voici celles qui sont le plus souvent ciblées, en expliquant les raisons de cette prédilection.

1- Le pigeon ramier

Appelé aussi « palombe » dans plusieurs régions françaises, le pigeon ramier est le plus grand des membres de sa famille en Europe. Son plumage se distingue par ses nuances de gris et de bleu, complété par des touches roses sur la poitrine, ainsi que des marques blanches distinctives sur le cou et les ailes. Doté d’une stature robuste, il atteint environ 42 cm de long avec une envergure d’une soixantaine de centimètres.

Ce pigeon est omniprésent en Europe, occupant une grande variété de milieux, tels que forêts, jardins publics, zones agricoles et parcs urbains. Son alimentation essentiellement granivore, composée de graines, de fruits ou de jeunes pousses, lui permet de s’adapter facilement à divers habitats. Son succès évolutif repose sur cette capacité à exploiter différentes ressources alimentaires.

Annuellement, près de 5 millions de ces oiseaux sont abattus, principalement pour leur viande. La chair de pigeon ramier est très appréciée, notamment pour sa finesse et sa tendreté, avec une saveur délicate de noisette. Elle est souvent cuisinée en plats traditionnels comme la palombe rôtie ou en salmis. La surpopolation de cette espèce dans certaines zones agricoles peut engendrer des dégâts aux cultures céréalières, comme le blé ou le maïs, ce qui justifie la chasse comme un outil de gestion pour prévenir ces nuisances et préserver la viabilité économique de l’agriculture.

2 – Le faisan commun

Le faisan commun, également connu sous le nom scientifique *Phasianus colchicus*, appartient à la famille des galliformes. Introduit en Europe plusieurs siècles auparavant depuis l’Asie, il a su s’adapter à différents milieux. Les mâles, ou coqs, se distinguent par leur plumage éclatant mêlant vert, bleu, rouge et or, tandis que les femelles sont plus discrètes avec un plumage brunâtre, facilitant leur camouflage lors de la nidification.

Habitat favori du faisan inclut les forêts clairsemées, les champs agricoles, et les zones humides. La présence d’une végétation dense lui sert à la fois de refuge et de lieu de quête alimentaire. Son régime alimentaire est diversifié, combinant graines, fruits, insectes et petits invertébrés. Bien qu’il possède la capacité de voler, il passe principalement son temps à se déplacer au sol.

Chaque année, environ 3 millions de faisans sont récoltés. Leur tir est motivé autant par le plaisir que par la consommation, étant donné la tendreté et la saveur subtile de leur viande. Elle est utilisée pour des plats classiques, tels que le faisan rôti ou en terrine. La chasse constitue également une activité appréciée pour le défi qu’elle représente, car ces oiseaux sont rapides et alertes. Afin d’assurer la pérennité de la population, des lâchers en captivité sont réalisés en début de saison pour limiter la pression sur les populations sauvages, tout en permettant une gestion équilibrée.

La régulation des effectifs de faisans permet d’éviter une surpopulation nuisible aux habitats et de prévenir leur raréfaction, ce qui rend la chasse strictement contrôlée en France.

3 – Le lapin de garenne

La population de lapins sauvages a connu un déclin marqué en France, notamment dans les années 1950, suite à une épidémie de myxomatose. Aujourd’hui, l’espèce s’est raréfiée, se maintenant essentiellement dans quelques zones peu urbanisées ou rurales. Sa présence est aujourd’hui limitée à des petits groupes, avec une majorité de territoires où son nombre reste très faible ou nul. Autrefois abondant, sa chasse a perdu de son attrait en raison de cette raréfaction, toutefois, il reste un gibier privilégié pour certains chasseurs locaux.

Depuis les années 1990, la surveillance de cette espèce est sporadique, et la majorité des régions où il subsiste connaît une érosion de ses populations. La propagation de maladies comme la myxomatose ou la maladie hémorragique virale limite la survie des lapins. Les efforts de repeuplement par lâcher, souvent réglementés, se sont révélés peu efficaces dans les habitats dégradés. La capture annuelle est généralement limitée à une dizaine de lapins par chasseur, selon les réglementations régionales. Malgré cela, chaque année, environ 1,5 million de lapins sauvages sont récoltés.

4 – La grive musicienne

Parmi les espèces les plus chassées en France, la grive musicienne occupe une place de choix, avec près de 1,5 million d’individus prélevés chaque année. C’est la plus couramment ciblée du genre *Turdus* dans la région paléarctique occidentale, notamment dans les pays méditerranéens comme l’Espagne, la Grèce, et l’Italie. La chasse se pratique depuis l’Antiquité, utilisant à la fois des méthodes traditionnelles — comme l’appeau ou la glu — et modernes, telles que le fusil ou les filets.

La préservation des habitats naturels est essentielle pour soutenir cette espèce à différents stades de son cycle de vie, notamment ses zones de reproduction, d’hivernage ou de migration. Des actions visant à maintenir la végétation buissonnante, ainsi qu’à gestion des friches, contribuent à assurer leur survie. La culture d’oliviers, encouragée par l’Union européenne, offre aussi une ressource précieuse pour ces oiseaux en période de migration, favorisant leur alimentation et renforçant leur capacité à rebrousser chemin lors de leur voyage annuel.

5 – La perdrix rouge

La perdrix rouge, ou *Alectoris rufa*, appartient à la famille des Phasianidés. Elle se distingue par ses couleurs vives mêlant gris, roux et noir, son ventre crème et ses joues blanches entourées de noir. Ses pattes et son bec rouges la rendent facilement reconnaissable sur le terrain. Espèce principalement sédentaire, elle séjourne surtout dans le sud de la France.

Chaque année, environ 1,3 million de perdrix rouges sont chassées. La pratique s’effectue à la carabine, à l’arc ou encore en chasse en vol. Elle peut aussi être élevée en captivité à des fins commerciales, sous contrôle administratif. La saison de chasse s’étale généralement de septembre à novembre, avec des variations selon les départements, notamment dans les régions viticoles où la chasse est interdite jusqu’à la fin des vendanges.

Si la perdrix rouge reste relativement abondante dans certaines zones, sa population a montrée des signes de déclin depuis la fin des années 1970, principalement en raison de la destruction de son habitat naturel et de changements agricoles. La vente de perdrix élevées en captivité, issues de croisements, a aussi affaibli la diversité génétique sauvage. La chasse, bien réglementée et surveillée, demeure néanmoins essentielle pour équilibrer la gestion de ces populations, même si d’autres espèces comme le sanglier ou le cerf, chassés respectivement à environ 62 000 et 720 000 exemplaires par an, jouent un rôle crucial dans la régulation des écosystèmes.