De nombreux passionnés recherchent à renouer avec la nature en respirant l’air pur et en découvrant la biodiversité qui s’étend sous nos pieds. La vie souterraine, souvent méconnue et invisible, constitue un véritable univers peuplé d’espèces qui ont su s’adapter à cet environnement hostile. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, cet écosystème recèle une grande variété d’animaux fascinants. Cet article vous propose une exploration de dix de ces êtres remarquables qui habitent le sous-sol.
1 – La taupe
Souvent associée à l’imaginaire collectif quand on évoque la vie sous terre, cette mammifère creuse en permanence des tunnels pour se déplacer, se nourrir et s’abriter. Originaire des zones tempérées d’Asie, d’Europe et d’Amérique du Nord, la taupe d’Europe ne hiberne pas et reste active de jour comme de nuit. Son existence se déroule principalement dans l’obscurité, à moins qu’un événement, comme une inondation de son habitat, la pousse à venir à la surface pour une brève sortie.
Elle aime se terrer dans des sols humides, riches et très meubles, idéaux pour créer ses galeries. Elle peut exploiter jusqu’à 20 mètres de ces passages souterrains en une seule journée. Faible en vision, ses petits yeux sont dissimulés sous sa fourrure protectrice, tandis que ses autres sens très aiguisés lui permettent de compenser cette limitation. En parcourant ses galeries toutes les quelques heures, elle chasse principalement des vers de terre — composant l’essentiel de son alimentation — mais se nourrit aussi d’insectes nuisibles, comme certains escargots ou larves. Paradoxalement, malgré son rôle d’ennemi des jardins en détruisant racines et plantes, la taupe contribue à l’aération du sol et favorise la croissance végétale, ce qui lui confère une influence globalement bénéfique, sauf si l’on souhaite un gazon parfaitement intact.
2 – Le tatou
Ce petit mammifère emblématique du Texas possède une carapace robuste qui lui donne un aspect d’armure. Il est célèbre pour sa capacité à creuser de vastes terriers, dépassant souvent la surface de façon rotative. Son système de creusement est rendu efficace par ses puissantes griffes courbes, qui lui permettent d’enfouir rapidement son corps dans le sol dur. Il passe la majorité de sa vie dans ses galeries, qu’il occupe pour se cacher et chercher sa nourriture, notamment des insectes et vers de terre, qu’il détecte grâce à son odorat aiguisé et une longue langue collante.
Certains tatou, comme le tatou à neuf bandes, utilisent plusieurs terriers alternant selon la saison ou la disponibilité des ressources. Lorsqu’il fait froid ou que la nourriture se fait rare, il entre dans une phase de torpeur, une sorte d’hibernation, durant laquelle il reste enfoui la majorité du temps.
3 – Le lapin
Le lapin sauvage consacre la majeure partie de son temps à creuser et à explorer ses tunnels souterrains. Ses habitats, appelés « garennes », sont composés d’un réseau complexe de galeries et d’issues multiples, permettant aux animaux de fuir rapidement face à un danger. La majorité de ses activités se déroule à la tombée de la nuit ou à l’aube, heures où il se nourrit pour éviter ses prédateurs.
Ces réseaux souterrains, souvent utilisés par plusieurs générations, influencent l’environnement : ils participent à l’aération du sol et à l’augmentation de sa fertilité. Cependant, une forte concentration de lapins peut aussi entraîner des effets négatifs comme l’érosion et des dommages aux racines des plantes, en raison de la prolifération excessive de tunnels.
4 – Le blaireau
Ce mammifère creuse ses propres tunnels, connus sous le nom de blaireautières, pour se reposer durant la journée. En nocturne, il sort pour chasser des insectes, des vers ou de petits mammifères, mais aussi pour se nourrir de fruits ou de charognes. Lorsqu’il fait froid, il peut entrer dans une torpeur, réduisant son métabolisme sans hiberner complètement.
Les terriers du blaireau comptent généralement plusieurs entrées et chambres, utilisées pour dormir, stocker de la nourriture ou donner naissance à ses petits. Ces réseaux souterrains peuvent s’étendre sur plus de 100 mètres et sont souvent réinvestis par d’autres espèces une fois abandonnés, comme des renards ou des petits rongeurs, ce qui leur confère une importance écologique non négligeable.
5 – La gerbille
Originaire des zones désertiques, la gerbille est équipée pour survivre dans des environnements arides. Elle construit de vastes terriers souterrains dotés de tunnels et de chambres destinés à différentes fonctions : dormir, stocker de la nourriture ou accueillir ses déchets. Ces habitations protègent contre les températures extrêmes et les prédateurs, en apportant une température constante à l’intérieur.
Les gerbilles sortent principalement la nuit pour chercher leur nourriture, qu’elles stockent dans leur résidence souterraine. La complexité de leurs tunnels témoigne de leur organisation sociale et de leur adaptation à leur milieu hostile.
6 – Le lombric
Ce vers de terre est un acteur clé dans l’amélioration de la santé des sols. Se nourrissant de matière organique morte, il participe à leur décomposition, enrichissant le sol en nutriments accessibles aux plantes. En creusant ses galeries, il favorise la perméabilité à l’eau et à l’air, créant un environnement propice à la croissance végétale. Lorsqu’il fait froid ou sec, il s’enfonce plus profondément et entre en phase de dormance jusqu’à l’amélioration des conditions.
7 – La limace
Ce mollusque sans coquille, au corps mou et allongé, passe une grande partie de sa vie dissimulée dans des endroits humides et ombragés pour éviter la déshydratation. Lorsqu’elle est à l’abri, elle sort principalement la nuit pour se nourrir. En hiver, certaines espèces peuvent s’enfoncer profondément dans le sol pour hiberner, réduisant ainsi leur activité. Elle pond ses œufs dans le sol, dans des petits trous qu’elle recouvre de terre, jusqu’à ce que ceux-ci éclosent.
8 – La fourmi
Ces insectes sociaux vivent en colonies organisées en véritables réseaux souterrains de tunnels et de pièces aux fonctions variées : nurseries, zones de stockage ou aires de repos. Selon les espèces, leur présence peut être proche de la surface ou à plusieurs mètres de profondeur. Elles participent à l’aération du sol, au recyclage des matières organiques, et jouent parfois un rôle dans la dispersion des graines. Leur mode de vie contribue aussi à fertiliser naturellement certains habitats.
9 – Le scorpion
Ce membre de la famille des arachnides habite fréquemment dans des terriers ou sous des rochers, surtout lors des conditions météorologiques difficiles ou pour se protéger des prédateurs. Il creuse ses propres abris souvent simples, mais pouvant comporter plusieurs chambres et accès multiples. Toujours prêt à défendre son territoire, il reste en posture d’alerte, prêt à agir contre toute menace ou source de nourriture à proximité.
10 – L’araignée trappe
Ce type d’araignée, qui atteint environ 5 cm, adapte ses techniques de chasse en creusant une profonde cachette dans le sol. Elle construit une entrée camouflée avec de la soie et des débris naturels, semblable à une trappe. Son mode de chasse repose sur la détection des vibrations provoquées par ses proies, comme des insectes sauteurs ou des scarabées, qu’elle attaque en leur injectant du venin avant de les attirer dans son refuge pour les dévorer.