La question de la fidélité chez l’humain est un thème qui alimente depuis longtemps les débats, sans qu’une réponse définitive ne soit encore trouvée. Certains s’interrogent sur ses origines biologiques, tandis que d’autres y voient une construction culturelle. Dans le règne animal, rares sont les espèces qui choisissent de rester en couple toute leur vie. Environ 2 % des animaux adoptent une organisation monogame. Découvrez un classement de ces animaux qui privilégient la fidélité.
Animaux en couple pour toute leur vie
La majorité des oiseaux ont une vie amoureuse éphémère, se séparant après une saison ou une année, mais quelques espèces maintiennent des liens durables. En voici quatre exemples emblématiques.
Les inséparables figurent parmi les exemples les plus remarquables de fidélité. Leur nom scientifique, agopornis, évoque cette caractéristique en combinant le grec “ornis” pour “oiseau” et “agapê” signifiant “amour”. Ces oiseaux forment un duo inséparable, ne se séparant que lors du décès de l’un des deux partenaires. Leur mode de vie en couple est essentiel à leur survie, car ils meurent s’ils sont isolés, sauf s’ils ont déjà vécu une relation durable auparavant.
Le pigeon est souvent mal compris, donnant l’image d’un oiseau frivole cherchant en permanence à séduire la première femelle venue. Pourtant, il peut rester fidèle toute sa vie — qui peut atteindre une quinzaine d’années, voire davantage en milieu urbain. La construction du nid est une affaire de coopération entre mâle et femelle, chacun participant à sa manière. Pendant la période d’incubation, ils se relaient pour couver et protéger leurs œufs. Les tourterelles, proches des pigeons, partagent ce comportement, expliquant le terme affectueux “tourtereaux” pour désigner des amoureux.
Le gorfou huppé, une espèce proche du manchot, adopte une fidélité surprenante. La majorité forme des couples stables reproduisant chaque été, mais en dehors de la saison de reproduction, ces oiseaux se dispersent sur de longues distances. La période de vie en couple est courte : entre 20 et 30 jours lors de la reproduction, puis quelques jours pour l’incubation et les premiers jours de vie des poussins. Malgré cela, certains couples se reforment avec de nouveaux partenaires, même si une minorité continue à s’accouple avec le même individu année après année.
Quant au pygargue blagre, il incarne un exemple d’oiseau territorial et monogame, formant des couples jusqu’à la mort de l’un des deux. La reproduction reste peu observée, laissant encore beaucoup de zones d’ombre sur son comportement, notamment en matière de relations amoureuses.
Mammifères en duo pour toute leur vie
La monogamie chez les mammifères concernerait environ 4 % des espèces, mais cette proportion grimpe à 17 % parmi les singes.
Chez le castor, la fidélité est la norme : une fois formé, un couple reste uni sauf en cas de décès ou d’expulsion par un autre mâle. La femelle atteint sa maturité vers 3 ans et le mâle environ 18 mois. Leur espérance de vie dans la nature peut dépasser 15 ans, leur permettant de partager une longue période de fidélité. Leur période de reproduction s’étend de janvier à mars, dans l’eau. Après une gestation d’environ trois mois, la femelle met au monde jusqu’à quatre petits, que les parents nourrissent pendant deux mois, bien qu’ils commencent à manger solides vers 3 semaines. La fréquence de reproduction dépend de la disponibilité alimentaire, de l’âge des femelles et de la densité de leur population.
Le loup gris témoigne lui aussi d’un comportement majoritairement monogame, avec des couples qui restent soudés à vie. En cas de décès de l’un, l’autre refait rapidement sa vie avec un nouveau partenaire. Toutefois, certains mâles n’hésitent pas à s’accoupler avec des femelles d’autres meutes ou avec celles de plusieurs partenaires, ce qui leur vaut leur surnom “loups Casanova”. De plus, certaines meutes comptent plusieurs femelles reproductrices, ce qui complexifie leur organisation sociale.
Le gibbon est considéré comme un exemple de monogamie solide chez les primates. Deux membres d’un même couple passent la majorité de leur temps ensemble, en particulier lors de leurs chants en duo, qui témoignent de leur complicité. Ces singes utilisent leur voix pour défendre leur territoire, et leur synchronisation vocale reflète leur lien personnel. Chez les siamangs, une espèce de gibbons, le père intervient parfois activement dans le soin des jeunes.
Poissons en couple pour toute leur vie
Le cichlidé zébré est un poisson tropical qui pratique la monogamie. Leur collaboration dans la construction du nid et l’éducation des jeunes est très coordonnée. Des études ont montré que, séparée de son partenaire, une femelle peut adopter un comportement “pessimiste”, ce qui indique une certaine forme d’attachement.
Les serrans se distinguent par leur capacité à changer de sexe plusieurs fois par jour, une particularité rare. Leur mode de reproduction est fidèle : ils pondent et inséminent individuellement chaque œuf. Même si un mâle a peu de fertilité, il reste fidèle à sa partenaire. Plus encore, certains individus encouragent leur partenaire à produire plus d’œufs en leur donnant l’exemple, alimentant ainsi une stratégie de reproduction collective. Parfois, un mâle se place au-dessus d’un couple reproducteur pour libérer sa semence en même temps, praticant ainsi une reproduction opportuniste.
Parmi les hippocampes, tous ne sont pas monogames, mais l’espèce hippocampus whitei l’est. Leur parade nuptiale comporte plusieurs phases : présentation, rapprochement, danse. Lors de leur nage en duo, ils changent de couleur, passant du gris à un jaune vif. La femelle dépose ses œufs que le mâle recueille dans une poche ventrale, où il assure leur oxygénation et leur protection jusqu’à l’éclosion. Après quelques semaines, c’est le mâle qui donne naissance à ses petits.