Une plage se définit par sa combinaison de sable, d’eau salée et de rochers. La composition du sol sablonneux, souvent ingrat, est constamment agité par des vagues incessantes qui empêchent toute croissance végétale ferme. Dans cet environnement sec, peu de plantes s’enracinent, rendant la vie animale principalement carnivore. Grâce à la richesse des nutriments apportés par la mer, une grande diversité d’animaux carnivores peut y prospérer. Éléments remarquables de cette faune comprennent des oiseaux, des reptiles, des mollusques, qui arborent diverses protections naturelles comme des plumes, des poils, des carapaces, ou encore des piquants et ventouses. Voici un aperçu des dix animaux emblématiques qui fréquentent cet habitat côtier.
1. Le phoque (Phoca vitulina)
Le phoque commun, aussi appelé phoque veau-marin, pratique principalement la vie aquatique pour chasser. Son alimentation est essentiellement basée sur le poisson, qu’il ingère quotidiennement en quantité comprise entre 2 et 3 kilogrammes, comprenant des espèces variées comme le hareng, la sardine ou la sole. Il consomme aussi parfois crustacés et céphalopodes, tels que les calmars ou les pieuvres. Ces mammifères vivent en petits groupes et se reposent souvent sur les plages rocheuses, les bancs de sable ou dans les zones émergées d’estuaires. Ils privilégient les zones proches de chenaux profonds, leur permettant de plonger rapidement si un danger est détecté. En France, leurs observations sont courantes notamment dans la baie de Somme, où ils se reproduisent régulièrement.
2. L’iguane (Iguana iguana)
Ce reptile au physique de dragon possède une crête épineuse qui s’étend de la tête à la queue, accentuant son aspect sauvage. Un fanon situé sous son menton et des membres puissants armés de griffes robustes le distinguent. La taille de cet animal varie entre 1,2 et 1,6 mètres, avec une masse qui peut atteindre 5 kilogrammes chez le mâle. Au début de sa vie, l’iguane se nourrit d’insectes, mais devient principalement végétarien à l’âge adulte, se repaissant de feuilles et de fruits. Object au corps à sang froid, il prend souvent le soleil sur le sable ou les rochers des côtes. Parmi les différentes espèces présentes dans les Antilles françaises, l’Iguana iguana est la plus répandue.
3. La mouette rieuse (Chroicocephalus ridibundus)
De toutes les mouettes, la rieuse est la plus fréquente sur le littoral français. Son plumage blanc tranché de gris perle aux ailes, auxquelles se rajoute une pointe noire, lui confère un air distinctif. Son bec et ses pattes sont colorés d’un orangé prononcé à rouge foncé. Son cri rauque ressemble à un ricanement, ce qui lui vaut son nom. Elle évolue souvent en colonies où elle se nourrit d’invertébrés variés, tels que des insectes, des mollusques ou des crustacés, mais aussi de petits poissons, de fruits et de graines. Opportuniste, cette mouette se délecte aussi de détritus, jouant ainsi un rôle de nettoyeuse sur les plages et dans les ports.
4. Le goéland argenté (Larus argentatus)
Souvent confondu avec la mouette, le goéland argenté est notablement plus grand, avec un bec jaune crochu et des pattes roses. Sa silhouette se distingue par un plumage clair, majoritairement blanc, et il habite tout comme sa cousine le long des côtes mondiales. Son régime est très varié, incluant des poissons, mollusques, insectes ou vers de terre. Ouvert à tout aliment, il ne refuse pas les charognes, les graines ou les déchets abandonnés dans les décharges. Sur le littoral français, notamment en Bretagne, cette espèce est particulièrement présente, souvent en grand nombre.
5. L’étoile-peigne (Astropecten irregularis)
Ce représentant des astérides possède cinq bras triangulaires bordés d’épines rigides, évoquant la silhouette d’un peigne. Il se dissimule dans le sable jusqu’à une centaine de mètres de profondeur, où il chasse principalement la nuit. Grâce à ses épines mobiles, il gratte le fond pour attraper des mollusques comme les huîtres ou les palourdes, ses proies préférées. On le croise souvent en Atlantique Nord-Est, en Manche ou en Méditerranée, où il peuple la majorité des fonds sableux.
6. La tortue caouanne (Caretta Caretta)
Présentes dans toutes les eaux chaudes, notamment en France métropolitaine et en outre-mer, six des sept espèces de tortues marines mondiales fréquentent nos mers. La tortue caouanne, surtout répandue en Méditerranée, se distingue par sa capacité à pondre sur les plages, où la femelle creuse un trou dans le sable pour déposer ses œufs. Après la ponte, elle retourne dans l’eau, laissant derrière elle une progéniture qui naîtra quelques semaines plus tard, sans contact parental.
7. L’oursin des sables (Echinocardium cordatum)
Reconnaissable à sa forme en cœur et à ses piquants gris beige, cet échinidé ressemble à une petite souris de mer. Il vit enfoui dans le sable, à une profondeur allant jusqu’à 20 centimètres, durant la journée, et sort la nuit pour se nourrir de débris et de petits organismes. Ses piquants, mobiles et parfois douloureux, peuvent causer des engourdissements ou des blessures si on marche dessus. On le trouve sur les côtes françaises de la Méditerranée comme de l’Atlantique Nord-Est.
8. Le bernard l’hermite (Pagurus bernhardus)
Ce crustacé, souvent appelé pagure ou crabe cerise, doit son nom à la forme conique de sa queue. Son corps est asymétrique, la pince gauche étant plus grosse. Se déplaçant grâce à ses 4 pattes principales, il utilise aussi ses autres membres pour nettoyer sa coquille ou transporter sa nourriture. Omnivore et souvent détritivore, il consomme des matière en décomposition ou mortes, et fréquente aussi bien les roches humides que les zones sableuses proches du littoral. Sa répartition s’étend de la Baltique à la Méditerranée.
9. Le concombre de mer (Leptosynapta spp.)
Appartenant aux holothurides, il se présente sous une forme cylindrique, mou et translucide, avec une teinte rosée. Sa peau est recouverte de petites protubérances sécrétant un mucus protecteur. Vivant dans les sédiments sableux, il creuse des galeries à l’aide de ses tentacules autour de sa bouche, se nourrissant de particules organiques présentes dans le substrat. On le qualifie aussi de psammivore, car il se nourrit de micro-organismes vivant dans le sable.
10. L’étrille commune (Necora puber)
Surnommé le crabe cerise en raison de ses yeux rouges vifs, cet animal possède une carapace brun foncé et duveteuse. La cinquième paire de ses pattes est aplatie, lui permettant de nager brièvement. Il aime s’accrocher aux rochers du littoral ou s’enfouir dans le sable lors des marées basses pour se protéger. Son alimentation comprend des vers, mollusques, crustacés ou petits poissons, mais il n’hésite pas à consommer des charognes, contribuant au nettoyage naturel des plages. Très prisé par les pêcheurs à pied, il fréquente principalement les côtes méditerranéennes, atlantiques, ainsi que la Manche et la mer du Nord.