Les 10 Animaux Phare de la Toundra

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Au sommet de l’hémisphère nord, un vaste biome glacé connu sous le nom de toundra se manifeste par ses températures extrêmes, ses vents puissants et un sol dépourvu de nutriments. Au fil du temps, la faune locale a développé des caractéristiques spécifiques pour faire face à ces conditions difficiles, leur permettant de survivre dans l’un des environnements les plus hostiles de la planète. Voici une sélection de dix espèces capables de s’adapter à la tundra.

Définition de la toundra

L’origine du terme « toundra » provient du finnois « tunturi », signifiant « plaine sans arbres ». Ce biome, le plus récent et le plus froid sur Terre, a environ dix mille ans. Il se distingue par ses faibles variations climatiques liées à la latitude et à l’altitude, dans des zones où les conditions sont particulièrement rudes. Parmi les traits caractéristiques de ces régions figurent :

  • Une température annuelle moyenne inférieure à 5 °C, incarnant un froid extrême.
  • Des précipitations peu abondantes, principalement sous forme de neige, en dessous de 100 mm par an.
  • Des vents particulièrement violents, pouvant dépasser 90 km/h durant les hivers.
  • Une diversité d’espèces végétales et animales limitée, car la courte saison de croissance et de reproduction limite l’évolution de la biodiversité.
  • Un sol dépourvu de nutriments, gelé en permanence, constitué principalement de matière organique morte et d’excréments d’animaux.

Les différentes formes de toundra

Occupant près de 20 % de la surface terrestre, la toundra s’étend majoritairement dans l’hémisphère nord, mais quelques zones existent dans l’hémisphère sud, notamment dans des régions isolées comme l’Antarctique ou certaines îles. La répartition géographique inclut l’Alaska, le Canada, la Russie, l’Europe, l’Islande, le Groenland, des zones montagneuses au Chili et en Argentine, ainsi que des îles subantarctiques. La communauté scientifique distingue généralement trois catégories principales :

  • la toundra arctique : située près du pôle Nord, elle se caractérise par un climat extrêmement froid qui ressemble à un désert gelé. La nuit polaire s’étend sur plusieurs semaines, tandis qu’en été, le soleil reste quasiment en permanence. La végétation y est clairsemée, mais adaptée à ces conditions.
  • la toundra alpine : cette forme se trouve en haut des montagnes du monde entier. La pression atmosphérique y est plus basse, et les températures nocturnes peuvent descendre en dessous du point de congélation. La vie y est plus rare, impactée par des vents forts et un climat rigoureux.
  • la toundra antarctique : c’est la zone la moins diversifiée, principalement sur des îles isolées telles que celles de Géorgie du Sud ou les îles Kerguelen. La faune qui y réside comprend principalement des oiseaux, comme les pingouins, et des mammifères marins, notamment les phoques.

Les animaux capables de vivre dans la toundra

Face à un environnement aussi extrême, la faune a développé des stratégies d’adaptation. Les mammifères disposent souvent de couches épaisses de graisse sous la peau et d’un pelage long et dense. Beaucoup d’espèces changent de coloration selon la saison, passant d’une fourrure brune ou grise en été à un manteau blanc en hiver pour mieux se camoufler dans le paysage enneigé. Certains animaux migrent pour échapper à l’hiver rigoureux, se reproduisant dans la toundra et migrant vers des régions plus douces durant la saison froide. Voici une liste de dix représentants emblématiques de cette région :

1 – Le caribou (Rangifer tarandus)

Ce cerf migrateur, connu aussi sous le nom de renne dans certains pays, est une espèce emblématique de l’Arctique. Il parcourt de vastes distances en groupes, principalement en Amérique du Nord, en Eurasie et en Scandinavie. Munis de bois imposants chez les deux sexes, ils braquent leur alimentation sur des herbes, des lichens et des écorces, qu’ils cherchent parfois sous la neige. Chaque année, de grandes troupeaux effectuent des migrations spectaculaires vers des zones plus riches en nourriture, traversant fleuves et mers. La toison du caribou change en fonction de la saison : brune clair avec des taches blanches en été, elle devient plus sombre à mesure qu’approche l’hiver.

2 – L’ours polaire (Ursus maritimus)

Voisin du petit ours kodiak, l’ours blanc est l’un des plus grands carnivores terrestres et figure au sommet de la chaîne alimentaire de la toundra arctique. Son régime repose principalement sur différents phoques, notamment le phoque annelé et le phoque barbu, dont la taille peut atteindre plusieurs centaines de kilogrammes. La couche de graisse épaisse et la fourrure blanche lui assurent une isolation optimale, lui permettant de naviguer efficacement sur la banquise grâce à son camouflage naturel et à sa peau foncée qui absorbe la chaleur solaire.

3 – Le lemming (Lemmus lemmus)

Petit rongeur que l’on retrouve aussi bien dans la toundra que dans les prairies arctiques durant l’été, le lemming est un animal peu connu. Son alimentation se compose principalement de végétaux, qu’il stocke dans ses terriers en prévision de l’hiver. Sa fourrure, composée de couleurs variées telles que le marron ou le jaune, sert de signal d’avertissement aux prédateurs plutôt que de se camoufler, selon une stratégie appelée aposématisme. Ce mammifère préfère vivre seul, ne cherchant des partenaires qu’en saison de reproduction.

4 – Le harfang des neiges (Bubo scandiacus)

Ce rapace majestueux se distingue par son plumage entièrement blanc, parfait pour se fondre dans l’environnement neigeux. Doté d’une envergure pouvant atteindre 1,50 m, il chasse principalement durant la nuit ou à l’aube, profitant de sa vision exceptionnelle et de son vol silencieux. Son régime se concentre sur les petits rongeurs comme le lemming, mais il peut aussi s’attaquer à d’autres oiseaux, poissons ou campagnols en période de disette.

5 – Le renard polaire (Vulpes lagopus)

Seul canidé à présenter un changement de pelage selon la saison, le renard polaire possède un manteau blanc en hiver pour le camouflage et un pelage grisé ou brun en été pour s’adapter aux températures plus douces. Son habitat s’étend du nord de l’Eurasie et de l’Amérique du Nord jusqu’aux îles arctiques, où il se nourrit essentiellement de petits rongeurs, d’oiseaux ou de poissons, mais aussi de charognes laissées par les grands carnivores comme l’ours blanc.

6 – Le bœuf musqué (Ovibos moschatus)

Mammifère massif et robuste, le bœuf musqué évolue dans les zones froides du Nord, dont le Canada, le Groenland, la Scandinavie et la Russie. Son apparence évoque celle d’un bison, avec une longue toison, une barbe et des cornes recourbées. Sa laine three-inclusive est une couche protectrice très chaude composée de plusieurs types de poils, dont un sous-poil épais et dense. Il se nourrit principalement d’herbes, d’arbustes, de mousse et de lichens, et hiverne en ingérant la neige pour s’hydrater.

7 – Le bruant des neiges (Plectrophenax nivalis)

Ce petit oiseau migrateur niche dans la toundra arctique et alpine. En hiver, certaines populations restent sédentaires dans des régions comme l’Islande, tandis que d’autres, migratrices, se rendent dans le sud de l’Europe ou en Grande-Bretagne. Son alimentation consiste en insectes, graines et petits invertébrés, qu’il repère grâce à son bec court et conique.

8 – Le carcajou (Gulo gulo)

Redoutable carnivore, le carcajou, ou glouton, habite dans la toundra nord-américaine et eurasienne. Son corps court et robuste, avec une fourrure brune foncée, lui confère une allure qui rappelle celle d’un petit ours. Très agressif, il chasse et stocke dans la neige ou la terre des proies plus grosses que lui : cervidés, lapins, oiseaux ou même baies sauvages lorsqu’il n’y a pas de nourriture fraîche. Son pelage dense lui permet de résister aux grands froids de son environnement.

9 – Le lièvre arctique (Lepus arcticus)

Ce mammifère a développé un camouflage saisonnier efficace. En hiver, sa fourrure devient blanche, permettant d’échapper aux prédateurs dans la neige, tandis qu’en été, son ton brun ou gris lui confère une meilleure adaptation à la terre. Ses petites oreilles et ses membres courturs limitent la perte de chaleur et facilitent la marche dans la neige. Son alimentation est principalement composée de plantes, de bourgeons, de fruits, de feuilles et d’herbes diverses.

10 – L’hermine (Mustela erminea)

Ressemblant à une petite belette, l’hermine change de manteau selon la saison : brune en été, entièrement blanche en hiver, à l’exception de sa queue noire. Son corps allongé, ses pattes courtes et ses yeux vifs en font un chasseur agile, capable de tuer de plus grosses proies que lui, comme des lapins. Elle est aussi réputée pour grimper aux arbres afin de dérober des œufs ou d’attaquer les oiseaux nichant en hauteur.