Depuis l’aube de la vie marine, les coraux jouent un rôle fondamental dans la constitution des habitats sous-marins. Ceux-ci occupent une place centrale en tant que berceaux de biodiversité, hébergeant une part considérable des espèces d’organismes qui vivent au fond des océans. Cependant, leur population connaît aujourd’hui une chute alarmante, suscitant une inquiétude croissante à l’échelle planétaire.
Qu’est-ce que le corail ?
Les coraux désignent un groupe d’animaux marins appartenant au phylum des cnidaires. Ils se regroupent sous la classe des anthozoaires, qui se divise en deux grandes catégories :
Les premiers, appelés zoanthaires, possèdent un squelette extérieur calcifié. Ces créatures, véritables constructeurs de récifs, sont souvent désignées comme les « vrais » coraux ou coraux « durs ». À l’opposé, les alcyonaires présentent généralement un squelette principalement composé de protéines, parfois peu ou pas minéralisé, ce qui leur confère la classification de coraux « mous ».
Où peut-on observer le corail ?
Partout dans le monde, le corail s’épanouit dans des eaux variées. Dans les zones tropicales, il forme des récifs peu profonds dont les plus vastes se localisent en Australie, en Nouvelle-Calédonie, au Belize ainsi qu’en Floride. L’Indonésie, les Philippines, les Maldives et la Papouasie-Nouvelle-Guinée abritent également une part importante de ces formations. Dans les régions froides, on trouve aussi des coraux, notamment au large de la Scandinavie, de la Grande-Bretagne ou de la péninsule Ibérique. Ceux-ci vivent dans des eaux profondes, jusqu’à 4 000 mètres, où le manque de lumière limite leur développement et ralentit leur croissance.
Comment vivent les coraux ?
La vie quotidienne de ces organismes repose sur deux activités essentielles : la construction de leur squelette et leur alimentation. Les colonies de coraux se forment à partir de polypes, des individus qui travaillent en synergie pour bâtir un exosquelette en utilisant des minéraux présents dans l’eau, principalement du calcaire. La croissance de ces structures forme des récifs qui nécessitent un environnement lumineux, une eau claire, bien oxygénée et une température stable comprise entre 18 et 36 °C. Ces conditions étant présentes dans les régions tropicales peu profondes, c’est là que l’on retrouve les récifs. Ces habitats naturels abritent une diversité extraordinaire d’autres organismes marins. À l’inverse, certains coraux, dits solitaires, ne construisent pas de récifs et se fixent sur des substrats rocheux ou sableux, souvent dans des mers froides, où leur croissance est très lente.
Que mangent les coraux ?
Les stratégies alimentaires des coraux se divisent en deux grands types :
Les premiers, appelés hermatypiques, vivent en partenariat avec des algues microscopes appelées zooxanthelles. Ces algues ont besoin de lumière pour effectuer la photosynthèse, un processus vital qui leur permet de produire des nutriments essentiels. En échange, le corail bénéficie des éléments nutritifs fournis par ces algues, tout en leur fournissant un habitat sécuritaire. Ce mécanisme favorise la croissance des récifs, qui ne se développent que dans des zones lumineuses, peu profondes et chaudes. Les autres, considérés comme non hermatypiques, évoluent en profondeur, où la lumière est insuffisante. Leur alimentation repose principalement sur la capture de petites proies, comme des larves de crustacés ou des œufs de poissons, que le corail saisit à l’aide de tentacules équipés de cellules venimeuses capables de paralyser rapidement leurs victimes.
Pourquoi les coraux sont-ils en danger ?
D’après le Programme des Nations unies pour l’environnement, près d’un tiers des récifs coralliens ont été détruits ou sont gravement endommagés. Voici les principales menaces qui pèsent sur ces animaux marins :
– L’exploitation industrielle du corail, utilisée dans la fabrication de matériaux pour la construction ou pour le secteur du décor, contribue à leur dégradation. La pêche à la dynamite, au cyanure ou par d’autres moyens destructeurs, en plus de la récolte pour les souvenirs ou les aquariums, fragilise leur survie.
– Les activités touristiques telles que la plongée, la navigation ou la pêche ont aussi un impact négatif quand elles ne sont pas régulées. Le contact direct avec le corail, ainsi que l’ancrage des bateaux sur les récifs, induisent d’importants dégâts.
– La pollution, qu’elle soit industrielle, domestique ou agricole, engendre une contamination toxique des récifs. Déchets, eaux usées, produits chimiques et marées noires affectent la santé des coraux et empêchent leur développement. De plus, l’urbanisation et l’exploitation minière provoquent des sédiments qui assombrissent l’eau, privant ainsi ces organismes de lumière essentielle.
– La surpêche perturbe la chaîne alimentaire marine et provoque un déclin des populations de poissons indispensables à l’équilibre écologique. La pêche de fond, notamment par chalutage, endommage directement les récifs et détruit les habitats des organismes fixés sur les coraux.
– Le réchauffement climatique constitue une menace majeure : il modifie la température de l’eau, mettant en danger la symbiose entre coraux et zooxanthelles. Une augmentation même légère du thermomètre peut provoquer leur décoloration, un phénomène appelé blanchissement, qui met en péril la survie de ces formations et des nombreux organismes qui en dépendent.
Malgré leur beauté, les coraux sont très sensibles et vulnérables. Les pressions exercées par l’homme aujourd’hui pourraient, dans quelques décennies, entraîner la disparition de ces précieuses structures, dont certaines existent depuis des millénaires.