La coquille de l’escargot peut-elle se réparer ? Comment sauver un escargot blessé ?

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Chacun intuitivement reconnaît que la coquille de l’escargot joue un rôle essentiel en le protégeant contre les agressions extérieures. Cependant, nombreux sont ceux qui pensent que toute dégradation de cette carapace entraînerait la disparition immédiate de l’animal. Mais qu’en est-il réellement ? Nous vous proposons d’explorer en profondeur la nature de la coquille chez ces gastéropodes et de comprendre ses fonctions vitales. Bonne nouvelle : il est parfois possible de venir en aide à un escargot dont la coquille serait endommagée, et nous vous expliquons comment procéder.

Qu’est-ce qu’une coquille d’escargot ?

Lors de sa sortie de l’œuf, l’escargot possède déjà une coquille, même si celle-ci est encore petite, fragile, translucide et relativement molle. À ses débuts, il évite de sortir dans des conditions riskant de son abri humide, surtout en journée, afin d’éviter la déshydratation ou les coups de soleil.

Avec le temps, cette coque se renforce et s’allonge, adoptant une forme spiralée distinctive. La partie initiale, située au sommet, appelée apex, reste la point de départ de cette croissance continue. La coquille devient un véritable refuge contenant plusieurs organes vitaux, comme le foie, le cœur, les poumons, les reins ou encore l’estomac, tous protégés par une fine membrane appelée manteau. Cette membrane sécrète la calcite et la conchyoline, deux substances qui composent la coquille. L’escargot se procure ces matériaux principalement en se nourrissant de plantes et en rongeant les roches calcaires. La croissance de la coquille dépend donc de son alimentation, mais aussi des saisons, puisque durant l’hiver, pendant l’hibernation, la coquille reste immobile et ne s’épaissit pas.

La connexion permanente entre l’animal et sa coquille est assurée par le muscle columellaire. En cas de danger ou de besoin de protection contre le froid ou la sécheresse, l’escargot peut se rétracter entièrement à l’intérieur en fermant l’ouverture grâce à un épiphragme. Ce dernier sert de porte étanche, permettant à l’animal de rester dans un état de léthargie jusqu’à ce que les conditions extérieures soient plus favorables.

La structure de la coquille se divise en trois couches principales :

  • le périostracum, une couche fine et protectrice composée de conchyoline, qui agit comme un vernis durable,
  • l’ostracum, formé de prismes de calcite hexagonaux empilés en colonnes, insérés dans des fibres de conchyoline,
  • et la couche interne, appelée lamelleuse ou nacre, un réseau ordonné de lames de conchyoline mêlées à des cristaux d’aragonite, recouvert en interne d’une membrane translucide appelée hypostracum.

La croissance de la coquille s’étend tout au long de la vie de l’escargot, qui peut vivre entre cinq et dix ans. Elle s’adapte à ses dimensions au fil du temps. En examinant de près cet ouvrage naturel, la complexité est impressionnante. Il est difficile de ne pas se sentir attristé lorsqu’on voit un gastéropode écrasé accidentellement. Heureusement, si l’on sait comment intervenir, il est parfois possible de soutenir la croissance de la coquille endommagée, ce qui laisse penser qu’elle peut continuer à se régénérer.

Que se passe-t-il si la coquille d’un escargot subit des dégâts ?

Il faut être clair : une coquille brisée en plusieurs morceaux est généralement irrécupérable, ce qui entraîne la mort rapide de l’animal, souvent dans les deux jours. Si la fracture concerne la zone de l’apex, qui abrite les organes essentiels, la survie de l’escargot est encore plus compromise. Toutefois, dans d’autres situations où la dégradation est moins sévère, il est envisageable d’apporter une assistance pour favoriser la réparation de la coquille.

La clé pour aider un escargot à réparer sa coquille réside dans la disponibilité en calcium. Voici les étapes à suivre pour tenter de le sauver.

La première étape consiste à recoller soigneusement les fragments. À l’image d’une fracture osseuse, un assemblage précis minimise l’espace entre les morceaux et accélère la réparation. Un adhésif spécialisé pour petites blessures ou bandes collantes peut être employé pour maintenir les morceaux en place.

Ensuite, il convient de placer doucement l’escargot dans un espace sécurisé, comme une boîte en plastique, et de lui offrir une alimentation riche en calcium, par exemple :

  • de la terre très calcaire,
  • un mélange de terre avec de la fleur de chaux,
  • ou une fine poudre de coquille d’œuf mélangée à de la farine de blé.

Déposez une petite quantité de ce mélange dans un coin de la boîte, pour que l’escargot puisse le consommer à sa guise. Si ses mouvements semblent ralentis, saupoudrez cette préparation autour de lui pour faciliter son ingestion.

La réparation dépendra de l’étendue des dégâts : certains fissures pourront se refermer en quelques jours, d’autres nécessiteront plusieurs semaines. Si certaines parties de la coquille sont irrécupérables, elles seront naturellement remplacées par de nouvelles structures, même si cela peut altérer son apparence initiale.

Pendant la période de récupération, veillez à maintenir un environnement humide et chaud, avec un taux d’humidité supérieur à 65 %. Tondez régulièrement une feuille de salade fraîche à donner à l’escargot, et n’hésitez pas à pulvériser de l’eau pour assurer une humidité constante si nécessaire.